Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...1978/2018 : Astrapi a quarante ans…

1978 : depuis quelques années, sous l’impulsion d’Yves Beccaria et d’Anne-Marie de Besombes, la vieille Maison de la Bonne Presse se transforme. L’antique Bayard , devenu Record, adopte un grand format et un visuel moderne, Bernadette associée à Lisette est sous perfusion, J’aime lire, puis Okapi, révolutionnent la presse des jeunes. C’est dans ce courant de modernité qu’arrive Astrapi, en octobre 1978.
L’idée de réaliser un magazine destiné aux jeunes à partir de 7 ans, complément à Okapi qui s’adresse aux ados, est dans l’air depuis quelques années rue Bayard, où se trouve le siège de l’éditeur catholique. En mai 1977, le numéro zéro de Charabia est publié sans être vendu. Anne-Marie de Besombes, rédactrice en chef, et Martin Berthommier, à la fois dessinateur et maquettiste responsable du visuel, proposent un magazine mêlant documents illustrés, trucs et astuces, jeux, gags et bandes dessinées. Sous une couverture signée Noëlle Herrenschmidt, le sommaire est assez proche de celui du journal d’aujourd’hui. Côté bandes dessinées, notons « Les Copains des Tilleuls » par Jacqueline Cohen et Helen Oxenbury, « Touffu » par Martin Berthommier et le début du « Fantôme aux cheveux rouges » : la première aventure du « Cirque Jacopo » signée Colette Tournès et Jean-Louis Floc’h restée inédite.
Il faudra attendre octobre 1978 pour découvrir en kiosques le premier numéro d’Astrapi, bimensuel dont le nouveau titre a été inspiré par la formule magique d’une fée qui, dans une histoire, disait « Astrapi, je te pi, astrapan, je te pan ! ». On retrouve « Touffu », « Les Copains des Tilleuls » dessinés par Christine Rohmer, bientôt remplacée par François Daniel, le début des « Jacopo au Japon ». Auprès d’Anne-Marie de Besombes on peut noter le nom d’un jeune rédacteur, Benoît Marchon, qui jusqu’aux années 2010 sera le responsable du secteur bandes dessinées. Après la traduction de « Coton et Piston » de Joost Swarte, arrivée en 1983 de « Marion Duval » campée par Yvan Pommaux, suivie en 1988 par « L’Inspecteur Bayard » dessiné par Olivier Schwartz, en 1991 par « Pic et Pik » par Paul Martin en Claude et Denise Millet, en 1996 par « Lulu » créée par Bernadette Despres, puis « Maudit Manoir » par Paul Martin et Manu Boisteau, « Kiki et Aliène » dessinés par Nicolas Hubesch… Aujourd’hui « Marion Duval » est toujours présente alternant ses aventures avec « Les Dragons de Nalsara » saga fantastique de Pierre Oertel et Glen Chapron. « Les Nouveaux » de Vincent Cuvellier et Benoît Audé alternent eux aussi avec « Les « Super Super » d’Éve Pisler et Lucie Durbiano.
Si la bande dessinée n’a jamais été la priorité du magazine qui « croque la vie », dont le numéro 906 vient de sortir, elle y occupe toujours une pagination importante.
Astrapi débute les festivités avec un numéro « Surprise ! » qui permet aux lecteurs d’aujourd’hui de découvrir les héros qui ont enchanté leurs parents : « Touffu », « Pic et Pik », « Les Copains des Tilleuls »… (100 pages en couleurs, 5,95 €, en kiosques). En octobre, un numéro spécial anniversaire sera publié qui, espérons-le, rendra hommage aux scénaristes et dessinateurs qui y ont travaillé.
Henri FILIPPINI