Un petit village — non loin de la frontière suisse — sert de cadre à ce long récit où la sorcellerie est omniprésente, au sein d’une population paysanne inculte, à la merci de la puissance des évêques. À travers deux adolescents que le destin sépare, Virginie Greiner et Annabel évoquent la chasse aux sorcières —incarnations du diable —, qui faisait rage dans les campagnes à la fin du XVe siècle. L’occasion de retrouver deux autrices talentueuses, maîtrisant avec panache une histoire où se mêlent fiction et réalité.
Lire la suite...Olivier Cinna : disparition du dessinateur de « Hibakusha »…
Faire part de la disparition d’un auteur n’est jamais chose facile. Lorsque celui-ci nous quitte à 46 ans, c’est terrible. Nous venons d’apprendre qu’Olivier Cinna est mort le 24 mars 2019 des suites d’une crise cardiaque.
Né le 31 décembre 1972 à Caen, Olivier Cinna mène de front ses cours de danse classique au Conservatoire et de dessins aux Beaux-Arts de Caen, puis, ayant opté pour la bande dessinée, ceux de l’institut Saint-Luc de Bruxelles.
Remarqué par l’éditeur Emmanuel Proust, il réalise son premier album en 2005 chez EP Éditions : « Mrs Deed », une histoire écrite par Hugues Fléchard dont un seul épisode sera publié, « Le Mystère de l’étoile ». Un ouvrage mature qui lui permet de recevoir le Prix Europe du festival de Bruxelles. Il participe en 2012 à l’album collectif de JP Guéno « Paroles de la guerre d’Algérie » chez Soleil productions. Il propose ensuite trois ouvrages réalisés avec le scénariste Stéphane Piatzszek aux éditions Gallimard/Futuropolis : « Fête des morts » en 2011, puis en 2014 et 2015 les deux parties du remarquable « Ordures » : « Entrée Nord » et « Entrée Sud ». Ce thriller social se caractérise par une utilisation particulièrement efficace du noir et blanc. En 2017, pour la collection Aire Libre des éditions Dupuis, il demande à la romancière Thilde Barboni de lui adapter sa nouvelle « Hiroshima, fin de transmission » . Une superbe histoire d’amour entre une japonaise et un allemand ayant pour cadre le Japon de 1945. Le trait sensuel d’Olivier Cinna est magnifié par des couleurs chaudes et délicates. « Hibakusha » sorti au printemps 2017 est un album indispensable à libre absolument (ISBN : 978 2 8001 7 073 2).
De nouveau avec Thilde Barboni, Olivier Cinna travaillait sur un nouvel ouvrage ayant pour cadre les fonds marins et la banquise destiné à la collection Aire Libre, « Haiku » dont seulement une trentaine de pages ont été réalisées avant sa disparition. Par ailleurs, il venait d’achever une série d’illustrations japonisantes qui seront réunies par les éditions Dupuis dans la collection des Cahiers Aire Libre en juin prochain.
Olivier était marié à Tanja et était père de deux jeunes enfants, Nemo et Maya. Nos pensées vont vers eux.
Henri FILIPPINI
Un auteur d’une infinie gentillesse et d’un talent unique. Pensées pour sa famille.