Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
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Le numéro 21 de la revue des Petits Sapristains animé par Yannick Bonnant ouvre ses pages à deux auteurs qui font depuis de nombreuses années le bonheur des amateurs de bandes dessinées classiques, bien que de styles différents : Olivier Grenson et Marc Jailloux. En ces temps où la mode est aux courts entretiens surfant sur l’actualité immédiate il est agréable de savourer ces longues conversations qui font le charme de Tonnerre de bulle !
Marc Jailloux, sans le moindre doute le meilleur repreneur des aventures d’Alix, n’a pas toujours connu le succès. Tout au long de l’entretien réalisé par Raymond Larpin, il évoque ses débuts pour le moins décourageants. Un premier album, « Le Château de Monsieur Sangsuc » publié en 2002 chez un éditeur qui ferme ses portes un mois plus tard, un second, « Necrolympia » signé avec Panini qui entre temps abandonne la création française… Pas de quoi souhaiter persévérer. C’est pourtant ce qu’il fait tout en travaillant pendant 18 ans dans l’animation chez Ubisoft. Pour l’adorable Gilles Chaillet qui le prend sous son aile, il encre le diptyque « Vinci », puis est contacté par Jacques Martin pour dessiner « Orion ». C’est alors qu’il dessine cet album que le créateur d’Alix le désigne comme son successeur sur son héros fétiche. Ce conte de fées dans l’univers impitoyable des petites Mickey est longuement évoqué au fil d’une interview passionnante.
Le Belge Olivier Grenson a été plus chanceux puisqu’il a juste eu le temps de publier quelques courtes histoires dans Tintin et Circus avant de s’attaquer aux adaptations des enquêtes de « Carland Cross » pour les éditions Lefranc. Sept albums plus tard, il débute les 15 volumes de « Niklos Koda » avec Jean Dufaux aux éditions du Lombard, suivis de l’ultime épisode de « XIII Mystery » écrit par Jean Van Hamme. Un parcours de rêve conté à Sébastien Pauly tout au long d’une interview-fleuve. À ces deux plats de résistance s’ajoute une courte rencontre avec Agnès Lanchon, qui avec son époux Philippe Bouget signe « Fantasmagorie à 4 mains », sous-titré « Amour, textes et des-seins », un petit livre de textes et de dessins pour le moins curieux.
Avec son petit format A4 Tonnerre de bulle ! est un magazine au contenu copieux et intéressant pour qui apprécie les auteurs de BD, d’autant plus que l’iconographie est particulièrement riche. Comme d’habitude on peut savourer les reproductions en couleurs des affiches souvent superbes réalisées pour les salons de BD du moment. (82 pages, 7 euros, abonnement pour 4 numéros : 36 euros avec au choix un ex-libris inédit de Meynet, Pellerin ou Juillard, La Chênais Longue, 35500 Saint-Aubin-des-Landes, yannick.bonnant1@gmail.com).
Henri FILIPPINI