Disparu il y a déjà sept ans, René Pétillon — bien connu pour ses dessins d’humour dans Le Canard enchaîné, mais aussi pour son inénarrable détective Jack Palmer dont l’enquête corse a notamment fait parler de lui, car adaptée au cinéma — (1) avait travaillé, depuis 2008, sur ce scénario quasiment achevé. Bien qu’il en ait également assuré partiellement le découpage et les crayonnés (donc, il ne restait pratiquement plus qu’à dessiner l’album), il avait abandonné cet ultime projet pour différentes raisons, dont la nécessité d’honorer d’autres entreprises en cours. C’est le célèbre Manu Larcenet (2), récemment auréolé de son adaptation de « La Route », qui a été approché pour s’approprier l’histoire, la terminer et la mettre en images : un très bon choix !
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Le début : Marseille, 2049. Alors qu’ils marchandent une part de haschish, Sev’ et Toff’ échappent de peu à une descente de police. En fuite vers l’hôpital d’Aix-en-Provence pour réparer l’implant fantasmaticq 3.6 de Pagnol, le père de Sev’, ils …
Le début : Marseille, 2049. Alors qu’ils marchandent une part de haschish, Sev’ et Toff’ échappent de peu à une descente de police. En fuite vers l’hôpital d’Aix-en-Provence pour réparer l’implant fantasmaticq 3.6 de Pagnol, le père de Sev’, ils se retrouvent entre les feux croisés de la milice et d’une bande de truands lancés aux trousses d’une jeune femme, Brigitte, et d’un étrange personnage : « le Bonheur »…
Notre avis : Jean-David Morvan, qui n’est pas à un défi près, n’hésite pas à mettre en scène Le Bonheur, dans une société futuriste qui en manque cruellement. Très dense, l’histoire se situe dès ce premier tome à plusieurs niveaux, entre préoccupations sociales de fond, récit policier et évolutions individuelles des personnages. Cette richesse narrative associée au dynamisme du graphisme débouche sur un ensemble percutant, avec une qualité plutôt rare pour le premier album de ce jeune dessinateur. Steven Lejeune, qui a visiblement été élevé à la sauce « Manga » se révèle autant à l’aise dans les scènes d’action que dans les moments plus intimistes. Souhaitons que la suite de cette nouvelle série restera à la hauteur de ce premier volume.
Editions Delcourt – Collection Néopolis – 12,5€