Disparu il y a déjà sept ans, René Pétillon — bien connu pour ses dessins d’humour dans Le Canard enchaîné, mais aussi pour son inénarrable détective Jack Palmer dont l’enquête corse a notamment fait parler de lui, car adaptée au cinéma — (1) avait travaillé, depuis 2008, sur ce scénario quasiment achevé. Bien qu’il en ait également assuré partiellement le découpage et les crayonnés (donc, il ne restait pratiquement plus qu’à dessiner l’album), il avait abandonné cet ultime projet pour différentes raisons, dont la nécessité d’honorer d’autres entreprises en cours. C’est le célèbre Manu Larcenet (2), récemment auréolé de son adaptation de « La Route », qui a été approché pour s’approprier l’histoire, la terminer et la mettre en images : un très bon choix !
Lire la suite...Clients et victimes, même satisfaction
Le début : Reynolds est un effaceur, un nettoyeur si vous préférez, ou alors un tueur à gages. Son métier est simple. On l’engage pour un contrat et il doit simplement tuer la personne en question. Et le pire c’est …
Le début : Reynolds est un effaceur, un nettoyeur si vous préférez, ou alors un tueur à gages. Son métier est simple. On l’engage pour un contrat et il doit simplement tuer la personne en question. Et le pire c’est qu’il fait ça bien, en petit chef d’entreprise, la Eraser limited, avec sa petite secrétaire, Virginia. Il a toute une gamme de forfaits au service de ses clients. Il peut vous proposer le « strike » (vous êtes fauché par une voiture), le « fondation » (on vous coule dans du béton), le « crescendo » (une balle dans le pied le premier jour, une dans le genou le second, etc.), le « last will » (qui comme son nom l’indique permet d’exaucer une dernière volonté avant le trépas), le « recyclage » (votre corps se retrouve éparpillé dans plusieurs boîtes de cassoulet), le « sculpture » (votre dernière demeure sera une statue exécutée avec des matériaux de grande qualité et un soin jamais égalé), et beaucoup d’autres encore…
Notre avis : Reynolds est évidemment aussi drôlatique qu’inquiétant. Utiliser un tueur à gages comme héros d’une série de gags en une planche, il fallait y penser (quoique Cauvin …). Jenfèvre et Richez, qui jouent beaucoup sur les clichés de la fonction – comme la maniaquerie du tueur ou la nécessité de ne jamais laisser de témoins vivants -réussissent l’exploit de déborder d’humour, même si celui ci se révèle finalement souvent très noir. A découvrir ! LT
Editions Vents d’Ouest – 8,99€