Œuvre du romancier Éric Fouassier, « Le Bureau des affaires occultes » connaît un succès de libraire depuis cinq ans. Le voici aujourd’hui décliné sous forme de bande dessinée par un duo talentueux : Thomas Mosdi et Olivier Brazao. Levons le masque !
Lire la suite...« Le Bureau des affaires occultes » : le masque et les plumes…

Œuvre du romancier Éric Fouassier, « Le Bureau des affaires occultes » connaît un succès de libraire depuis cinq ans. Le voici aujourd’hui décliné sous forme de bande dessinée par un duo talentueux : Thomas Mosdi et Olivier Brazao. Levons le masque !
Le trait d’Olivier Brazao est à son image : maîtrisé, précis, élégant. Classique, son réalisme académique dénote un goût pour la clarté. Quant à son bel encrage numérique, il est ici très joliment accompagné par le chromatisme délicat du coloriste Pierre Schelle. Le dessin de Brazao n’est pas sans rappeler celui de son épouse Béatrice Tillier, de son mentor François Bourgeon ou celui d’un dessinateur dont certains d’entre vous se souviennent certainement encore : Tiburcio de la Llave, dit Tito. Au firmament de son travail, son graphisme sert un agréable récit concocté par l’un de ses vieux complices : le scénariste Thomas Mosdi.
Davantage qu’une adaptation d’un roman de la série originale de Fouassier, Mosdi a conçu une histoire inédite, inspirée de l’univers du romancier du « Bureau des affaires occultes » : récente série de polars historiques, ancrée dans le Paris de la Seconde Restauration. Alors que ces romans s’articulent autour d’un duo — l’inspecteur Valentin Verne et sa compagne Aglaé Marceau —, cet album de bande dessinée prend le parti de valoriser le personnage de la compagne, y apportant une touche féministe de bon aloi.
Quid de l’histoire ? Alors que, parti pour Lyon, l’inspecteur Verne est absent de son poste de chef du Bureau des affaires occultes à la préfecture de police de Paris, son adjointe Aglaé est missionnée sur un étrange homicide : celui d’un homme aisé, le baron de Roussac, découvert au matin au pied de la morgue. Son visage a été totalement tatoué, son corps brûlé au fer rouge et son pouce droit tranché post-mortem. Mais, à la morgue, Aglaé Marceau identifie, par le plus grand des hasards, sa meilleure amie, Louise. Suicidée, le visage brûlé. Un choc.
Femme dans un univers masculin, entourée de Tafik (un ancien garde du corps de Napoléon), et de l’Entourloupe, l’enquêtrice doit faire ses preuves pour élucider le meurtre du tatoué et celui de son amie actrice, quand le mystérieux criminel commet un deuxième meurtre : celui du comte de la Vigerie. Identique à celui de Roussac, hormis l’auriculaire coupé… Comme Roussac, le comte est aussi un virulent légitimiste, opposé au roi Louis-Philippe…
Bref, le lecteur est happé par ces intrigantes commissions criminelles et, au fil d’une narration bonhomme, ne peut que suivre, avec plaisir, le déroulé narratif menant à la résolution finale. Ce bien bel album devrait donc séduire un large lectorat d’amateurs de graphisme soigné et d’intrigue maîtrisée.
Enfin, ce récit riche de 65 planches est complété par un dossier : un cahier graphique rassemblant des portraits de sept des personnages principaux, une poignée de roughs en petit format et une bibliographie des auteurs. Deux belles plumes !
« Le Bureau des affaires occultes T1 : Bas les masques » par Olivier Brazao et Thomas Mosdi, d’après l’univers d’Éric Fouassier
Albin Michel (17,90 €) — EAN : 9782226495686
Parution 17 septembre 2025