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Deux « XIII » pour prolonger et retrouver le plaisir de la série mère !

25/10/2025
Par Henri Filippini

Le troisième volume de « XIII Trilogy » conclut avec fatalisme le premier cycle de la nouvelle série « XIII Trilogy » (1), dont l’ambition est d’évoquer le passé des protagonistes de la série avant leur rencontre avec le célèbre XIII, tandis que le premier album de « XIII Parody » est un collector à placer dans vos bibliothèques, auprès des quelque 50 albums que compte à ce jour cet univers thriller qui n’a pas fini de nous captiver.

« XIII Trilogy » : les premiers pas de la sous-lieutenante Jones…

Personnage particulièrement apprécié par les lecteurs de la série « XIII », la sous-lieutenante Jones peut compter sur l’imagination débordante de Yann pour évoquer ses jeunes années. Après avoir conté sa prime jeunesse en 2010 (avec la complicité au crayon d’Éric Henninot), dans « Little Jones » — le troisième opus de la série « XIII Mystery » —,c’est avec Olivier Taduc qu’il revient sur les premiers combats de la belle Afro-Américaine, aux côtés de son mentor :le général et tuteur Ben Carrington.

La sous-lieutenante Jones effectue une formation de pilote à l’école de la Navy. Son frère, Marcus, s’évade du pénitencier où il est prisonnier en compagnie de deux dangereux activistes amérindiens. Le trio gagne l’îlot d’Alcatraz,au large de San Francisco, où les Warriors retiennent prisonniers une centaine d’otages. Ils sont déterminés à obtenir, par tous les moyens, leurs droits civiques. Afin d’éviter un bain de sang, le président Dixon envoie sur place le général Ben Carrington : le créateur des SPADS. Celui-ci fait appel à Jones — dont il est le tuteur — pour l’aider à débloquer le conflit.

Lorsque la jeune femme arrive — au début de ce troisième tome —, Carrington a été capturé par les révoltés, soumis à la redoutable épreuve de l’Okipa : la danse du soleil. Entre son devoir de soldat et son frère menacé de mort, la jeune femme au caractère bien trempé est confrontée à un terrible dilemme. Au fil d’un scénario où se mêlent les séquences de rudes combats et l’évocation du passé tourmenté de Jones, Yann brosse un portrait à la fois fragile et héroïque de l’un des personnages phares de la série.

Injustement peu médiatisé, Olivier Taduc est un solide dessinateur réaliste que les lecteurs de « XIII » ont déjà apprécié dans l’épisode de « XIII Mystery » consacré à Jonathan Fly (écrit par Luc Brunschwig). C’est avec dynamisme et un grand souci du détail qu’il propose le premier triptyque de cette prometteuse collection. Le prochain album, « Sheridan », sera signé par Colin Wilson au dessin et Jean-Pierre Pécau au scénario.

D’origine vietnamienne, Olivier Taduc — qui signe Olivier Ta à ses débuts — est né le 5 mars 1962 au Perreux-sur-Marne. Sa carrière débute en 1986 dans les pages de Triolo avec « La Forêt de Nouhaud » : un récit de Dieter. Avec le même scénariste, il anime à partir de 1991 la trilogie « Sark » aux éditions Glénat. En 1994, avec Serge Le Tendre, il reprend « Les Voyages de Takuan » aux éditions Delcourt. Le même duo se retrouve en 2013 avec la trilogie « La Griffe blanche ».

Aux Humanoïdes associés, puis aux éditions Dupuis, avec Serge Le Tendre, Olivier Taduc dessine à partir de 1997 le western « Chinaman ». Dans un style semi-humoristique, il crée chez Dupuis « Mon pépé est un fantôme », écrit par Nicolas Barral. Il aborde « XIII » avec « Jonathan Fly » (un épisode de « XIII Mystery ») avant de réaliser « Jones » avec Yann pour « XIII Trilogy ».

« XIII Parody » : lorsque Jean Van Hamme se paie la tête de ses personnages…

L’histoire commence par une étrange conversation entre le colonel Amos et XIII qui ne se souvient même pas des femmes qu’il a croisées au cours de sa vie. Suit un long défilé des protagonistes du plus fameux thriller de l’histoire de la BD francophone. Du général Carrington à la sous-lieutenante Jones en passant par le caporal Tanner, la Mangouste, El Cascador, Jonathan Mac Lane, Dwight Rigby, Frank Giordino, Irina Swetlanova, Felicidad Moreno… et bien d’autres !

Comme au spectacle, les coups de théâtre se succèdent, levant le voile sur les zones d’ombre qui entourent les personnages. Et si nous étions vraiment au théâtre, et les participants les victimes consentantes du facétieux Jean Van Hamme ?

Ce récit de 30 pages était à l’origine un minirécit publié dans le n^o 4495 du 5 juin 2024 de l’hebdomadaire Spirou, proposé à l’occasion des 40 ans de la publication des premières pages de la série dans le magazine des éditions Dupuis.

Cette nouvelle facette du talent de Jean Van Hamme est valorisée par les dessins de Philippe Xavier qui, pour l’occasion, reprend le trait de William Vance, pour le plus grand plaisir des lecteurs.

Philippe Xavier, né le 8 mai 1969, étudie la publicité en Argentine, puis le graphisme au Chili. Résidant aux États-Unis de 1991 à 2002, il dessine pour Marvel, Peregrine, Heavy Metal, Frank Frazetta Fantasy Illustrated… De retour en France en 2003, il propose « Le Souffle », puis « Paradis perdu » écrits par Ange chez Soleil. À partir de 2006, il réalise « Croisade » avec Jean Dufaux aux éditions du Lombard, puis « Conquistador » avec le même scénariste aux éditions Glénat où il dessine également « Hyver 1709 » : une histoire écrite par Nathalie Sergeef. Depuis 2017, il propose « Tango » avec Matz, mais aussi « Le Serpent et le coyote » aux éditions du Lombard. Il participe à « XIII l’enquête », au tome 14 de « XIII Mystery » et dessine « XIII Parody ».

Henri FILIPPINI