On le sait, l’Espagnol Josep Homs (1) est un dessinateur aussi original que talentueux : il nous l’a prouvé à maintes reprises, ne serait-ce qu’avec sa série « Shi » écrite par Zidrou, dont il prépare le sixième épisode, toujours chez Dargaud. Par ailleurs, avec cet étonnant et glaçant roman graphique de 100 pages qu’il met lui-même en couleurs (et quelles couleurs !) — où une jeune juive très indépendante peut voir et converser avec une incarnation du diable —, il devient, pour la première fois, son propre scénariste. Tout en ressuscitant le mythe du golem et en reprenant le thème philosophique du bien et du mal, il nous démontre que le manipulateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
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Le salon Paris BD est-il victime de son image mercantile ?
Soyons objectif : tout le monde (éditeurs et lecteurs) réclamait un grand salon parisien de la Bande Dessinée depuis de nombreuses années. La Convention, initiée sous la houlette de Claude Moliterni et qui fut un succès en son temps, n’étant plus que l’ombre d’elle-même, la place était libre (depuis déjà quelques temps, hélas) pour une manifestation majeure dans la capitale française (l’administrative , c’est à dire Paris car Angoulême reste toujours la capitale « bédéistique ») . Soyons toujours objectif : Bertrand Morisset, directeur de PARIS BD, et le COSP qui l’emploie (parce que tout seul, Bertrand Morisset ne pourrait pas grand chose), qui ont eu l’idée et surtout les moyens de s’atteler à cette lourde tâche, ont foiré leur première édition, sans doute trop précipitée (de peur de se faire piquer l’idée ! Par qui, on se le demande ?). Pour cette édition 2003, deuxième du nom, les progrès organisationnels et logistiques furent considérables (au point de proposer un nombre de manifestations au m2 proche du record, entre expositions, vente aux enchères, débat, etc.). Rappelons également que Paris BD est une initiative privée.
Pourtant, avec 40.000 visiteurs (et 1800 professionnels) –et sachant que le salon Cartoonist, dédié au Mangas, se tenait au même endroit, au même moment – le bilan ne semble finalement guère convaincant, l’organisation Paris BD ayant plutôt misé, à minima, sur 50.000 entrées payantes. Guère convaincant, commercialement parlant, rappelons-le, car pour notre part, Paris BD fut une réussite totale (à quelques détails près, comme les horaires à revoir et la chaleur à diminuer). De plus, nous sommes certain que si Paris BD déclarait devoir atteindre l’équilibre financier avec 50.000 visiteurs, ils en sont très proches avec 40.000 !
Donc, tout le monde est content ! Et non ! Car quelques propos recueillis au gré de tel ou tel forum sur Internet nous montrent que la partie est loin d’être gagnée. Commercialement, quand une personne est mécontente, elle en parle à dix autres. Si elle est ravie, seules trois seront au courant. Et il y a fort à parier que nombre de passionnés ne se sont pas déplacés suite à l’édition précédente, qui avait généré sont lot (justifié, rappelons le) de mauvaises critiques. Autre problème, les éditeurs expriment leur mécontentement sur les ventes. Et là, soyons une nouvelle (et dernière, il ne faut pas trop exagérer quand même) objectif : d’abord les ventes chute,t depuis trois mois déjàà et ces derniers jouent clairement avec le feu. On ne peut reprocher à Paris BD sa dimension marchande tout en soutenant les auteurs qui ne veulent pas venir s’il s’agit d’acheter toutes ses BD sur place, et ensuite se plaindre des hordes de personnes venues avec la petite valise à roulette pleine de BD prête à être dédicacées: preuve qu’il faut, en la matière, une règle stricte, surtout sur Paris où les librairies foisonnent !
Aux éditeurs cette fois d’être objectifs : Soit Paris Bd doit garantir un revenu minimal, compte tenu de la cherté des stands (12% supérieurs aux tarifs d’Angoulême en brut hors remise) et il convient d’instaurer des règles de ventes, qui sauraient déplaire aux libraires parisiens qui sont leur clients ; soit paris BD est une vitrine de communication et dépend du budget du même nom et ils ne sauraient se plaindre d’un déficit lié à l’opération.
Bertrand Morisset, lui, continue son bonhomme de chemin. Conscient de la gène occasionnée par la chaleur (sans climatisation, l’ambiance était suffocante) et du manque de convivialité de l’espace où se situe le salon (Porte de Versailles, on fait mieux !), il place sa priorité dans la recherche et la découverte d’un nouveau lieu pour le salon 2004, qui aura lieu, il en est sur.
Pourvu qu’il ne soit pas le seul ! LT