On le sait, l’Espagnol Josep Homs (1) est un dessinateur aussi original que talentueux : il nous l’a prouvé à maintes reprises, ne serait-ce qu’avec sa série « Shi » écrite par Zidrou, dont il prépare le sixième épisode, toujours chez Dargaud. Par ailleurs, avec cet étonnant et glaçant roman graphique de 100 pages qu’il met lui-même en couleurs (et quelles couleurs !) — où une jeune juive très indépendante peut voir et converser avec une incarnation du diable —, il devient, pour la première fois, son propre scénariste. Tout en ressuscitant le mythe du golem et en reprenant le thème philosophique du bien et du mal, il nous démontre que le manipulateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
Lire la suite...LA MORT DE GEORGES PICHARD
Georges Pichard s’est éteint dans la nuit de vendredi à samedi à l’âge de 83 ans. Né à Paris (France) le 17 janvier 1920, Georges Pichard suit les cours de l’École des arts appliqués (il en deviendra bientôt un des professeurs !) avant de débuter dans la publicité
. Il se tourne cependant vers le dessin d’illustration à partir de 1946, date à laquelle il conçoit ses premières filles dans Le Rire. La même année, il débute une collaboration avec La Veillée des chaumières, elle durera jusqu’en 1975. En 1956, il entre à La Semaine de Suzette où il réalise des centaines d’illustrations, couvertures et bandes dessinées jusqu’au dernier numéro du 25 août 1960.
À partir de 1964, sur des scénarios de Jacques Lob, Georges Pichard enchaîne avec Ténébrax dans Chouchou, puis avec Submerman dans Pilote (1966), Blanche Épiphanie dans V Magazine (1967), Ulysse dans Linus (1968) puis dans France-Soir, Charlie Mensuel et Phénix. Dans Le Rire en 1966, il dessine sur des textes de Danie Dubos Lolly Strip.
Avec Georges Wolinski, il crée en 1970 la très séduisante Paulette dans Charlie Mensuel (Les Editions Albin Michel ont publié en 1998 un « Tout Paulette ») puis, dans le même magazine Les Manufacturées (scénario Faraldo), Édouard-La Réserve et Ceux-là, ces deux dernières histoires étant écrites par Jean-Pierre Andrevon.
Georges Pichard retrouve Danie Dubos en 1976, et réalise avec elle Caroline Choléra dans L’Écho des savanes. L’année suivante, il entreprend en solo sa « vraie » série sadomasochiste : Marie-Gabrielle de Saint-Eutrope (album Glénat, 1977), qui sera suivi par Marie-Gabrielle en Orient (1981) chez le même éditeur. Il travaille aussi conjointement dans Circus pour L’Usine et Les Sorcières de Thessalie et dans B.D. avec Alias (textes Vergne).
Comme illustrateur, Pichard dessine ensuite Les Mémoires d’une chanteuse allemande et Trois Filles de leur mère (Editions L’Hérésiarque).
Les années quatre-vingt vont s’avérer riches puisqu’il entreprend Carmen d’après Mérimée (Editions Albin Michel, 1981), Bornéo Joe (scénario Danie Dubos – 1982), Nostalgies polissonnes (en participation, 1982), Love Stories (en participation, 1983), La Comtesse rouge (textes Lo Duca – 1985), succède à Magnus et signe le second volume des Cent Dix Pilules, La Fleur du lotus (Editions Albin Michel, 1987), Marlène et Jupiter (Editions Yes Compagnie, 1988), etc.
En 1991, Georges Pichard adapte le roman érotique de Guillaume Apollinaire Les Exploits d’un (jeune) don Juan (Editions Albin Michel) et le très célèbre livre des positions Kama-Soutra d’après Vatsyayana (Editions Dominique Leroy). Aux Editions C.A.P., il réalise l’année suivante Madoline (deux volumes), La Voie du repentir, Germinal et M.C., P. M.. PM