On le sait, l’Espagnol Josep Homs (1) est un dessinateur aussi original que talentueux : il nous l’a prouvé à maintes reprises, ne serait-ce qu’avec sa série « Shi » écrite par Zidrou, dont il prépare le sixième épisode, toujours chez Dargaud. Par ailleurs, avec cet étonnant et glaçant roman graphique de 100 pages qu’il met lui-même en couleurs (et quelles couleurs !) — où une jeune juive très indépendante peut voir et converser avec une incarnation du diable —, il devient, pour la première fois, son propre scénariste. Tout en ressuscitant le mythe du golem et en reprenant le thème philosophique du bien et du mal, il nous démontre que le manipulateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
Lire la suite...ART SPIEGELMAN EST A L’HONNEUR DANS « COURRIER INTERNATIONAL »
En effet dans le numéro de cette semaine de Courrier International, Art Spiegelman revient avec une bande dessinée dont le graphisme rappelle Maus. La couverture de l’hebdomadaire est illustrée par Speigelman sous le titre Les Américains, deux ans après ( en hommage aux morts du 11 septembre 2001).
On retrouve pêle-mêle tous les héros du comic strip américain des soixante dernières années : The Captain, Happy Hooligan, Albert l’alligator, Charlie Brown etc… A l’interieur , est publié le 9° épisode et la dernière page est intitulée A l’ombre des tours mortes avec Happy Hooligan, le célèbre personnage créé, en 1899, par Frederick Burr Opper comme guest star.
Pour information,la série a été publiée dans l’hebdo allemand de Hambourg Die Zeit.
SPIEGELMAN, Art
États-Unis (1948)
Né le 15 février 1948 à Stockholm et parti très jeune aux États-Unis, Art Spiegelman étudie l’histoire de l’art dans une grande école de San Francisco et, plus tard au collège de Binghamton. Sous le pseudonyme de Skeeter Grant, il publie dans des revues comme Cavalier, Dude, Gent et Nugget. Consommateur de L.S.D., il devient dépressif et fait un séjour dans un asile psychiatrique pour subir une cure de désintoxication. Il participe au mouvement underground qui se développe, entre 1960 et 1970, aux États-Unis, en publiant dans toutes les revues de l’époque : Bijou Funnies, Conspiracy Capers et Gothic Blimp (1969), Young Lust (1970), Real Pulp Comics et Swift Premium Comics (1971), Bizarre Sex, Roxy Funnies et Funny Animals (1972). On le retrouve également dans diverses revues comme The Viper, The Comple at Mister Infinity (1972). En 1977, il réunit ses meilleures bandes dessinées, en un omnibus sous le titre Breakdowns. Il devient rédacteur en chef de Douglas Comics en 1972 et d’autres revues qu’il anime. Entre 1975 et 1976, avec la collaboration de Bill Griffith, il lance une revue de luxe, Arcane, dont il ne paraîtra que sept numéros. Il commence à travailler à la fin des années soixante-dix, au New York Times, à Playboy et au Village Voice, avec des illustrations et des cartoons. En 1980, il fonde, avec sa femme Françoise Mouly, Raw, prestigieuse revue internationale de bandes dessinées et de graphisme d’avant-garde, dont il est le codirecteur. Il publie des dessinateurs européens comme Jacques Tardi, José Muñoz, Joost Swarte et Ever Meulen. C’est dans Raw qu’il publie la plus connue de ses histoires : Maus, en grande partie autobiographique et axée sur les rapports difficiles entre un fils auteur de comics et un père juif qui a survécu à l’holocauste, avec les Juifs représentés en souris et les Nazis en chats. Cette série fut reconnue comme un chef-d’œuvre, non seulement par la presse spécialisée, mais aussi par d’importants quotidiens américains, New York Times, Washington Post, et publiée en France en deux albums par Flammarion. Il reçoit pour Maus le Prix Pulitzer, ce qui lui apporte une renommée internationale. Depuis 1979, il enseigne l’esthétique dans la bande dessinée à la School of Visual Arts de New York. CM