Un petit village — non loin de la frontière suisse — sert de cadre à ce long récit où la sorcellerie est omniprésente, au sein d’une population paysanne inculte, à la merci de la puissance des évêques. À travers deux adolescents que le destin sépare, Virginie Greiner et Annabel évoquent la chasse aux sorcières —incarnations du diable —, qui faisait rage dans les campagnes à la fin du XVe siècle. L’occasion de retrouver deux autrices talentueuses, maîtrisant avec panache une histoire où se mêlent fiction et réalité.
Lire la suite...La Bombe (éditions Albin Michel)
Qu’il est dur d’être une beauté fragile et sculpturale dans un monde de brute !(dessin de Stan & Vince, scénario de Benoit Delépine)
Créatrice de mode, la jeune et sculpturale Vic présente sa collection à Steven Bronstein, réalisateur de meurtriers « snuf movies », un genre cinématographique très à la monde dans le monde futuriste et ultra violent de l’an 2035. Instantanément tombée sous le charme du cynique flatteur , Vic perd rapidement sa virginité (au bout de quatre planches tout de même !).
Mais le vil réalisateur, au service du plus important laboratoire pharmaceutique de la planète, spécialisé en bio-technologie, n’a finalement besoin que de la somptueuse image et des mensurations parfaites de la belle, afin de créer une star virtuelle.
Il décide donc rapidement de se débarrasser de Vic qui, après sa virginité, en perd ses illusions. Rescapée, sa revanche sera terrible !
Faut dire qu’être croquée par un crocodile, se recouvrir de bouse d’éléphant, se faire à moitié violer par un homme puis une femme, … (j’en passe car le feuillet n’y suffirait pas), ça énerve !
Les auteurs Delépine, Stan & Vince, ont, quant à eux, plutôt l’air de s’amuser. Après avoir publié ensemble « L’Imploseur » (Albin Michel), il y a un an tout juste, ils remettent donc le couvert dans un environnement et avec une ambiance qui rappelle beaucoup leur œuvre précédente. Mais la comparaison s’arrête là. Car le corps du récit, un peu faible dans « L’imploseur », à l’intrigue bien mince et au second degré surdéveloppé, est ici plus équilibré. La narration plus appliquée permet une meilleur lisibilité qui ne nuit en rien à la dynamique du récit. Quant au dessins aux couleurs «bio-numériques », ils agrémentent le plaisir de lire cet album savoureux, qui réjouira les amoureux du genre, mais dont on regrettera malheureusement le final un peu trop précipité.