Pour les amateurs de bandes dessinées humoristiques certifiées franco-belges, les propos ne peuvent qu’être bon enfant, les dessins d’une sagesse irréprochable : dans le but de ne pas troubler les jeunes lecteurs. Les sieurs Zidrou et Éric Maltaite, natifs du plat pays — mais, il est vrai, exilés en Espagne depuis belle lurette —, démentent ces croyances ancestrales avec une bonne dose d’humour corrosif. Après avoir joyeusement tourné en dérision l’univers impitoyable d’Hollywood (1), ils s’attaquent avec la même férocité aux vacanciers des temps modernes : ces maîtres en goujaterie envers les populations locales.
Lire la suite...La Bombe (éditions Albin Michel)

Qu’il est dur d’être une beauté fragile et sculpturale dans un monde de brute !(dessin de Stan & Vince, scénario de Benoit Delépine)
Créatrice de mode, la jeune et sculpturale Vic présente sa collection à Steven Bronstein, réalisateur de meurtriers « snuf movies », un genre cinématographique très à la monde dans le monde futuriste et ultra violent de l’an 2035. Instantanément tombée sous le charme du cynique flatteur , Vic perd rapidement sa virginité (au bout de quatre planches tout de même !).
Mais le vil réalisateur, au service du plus important laboratoire pharmaceutique de la planète, spécialisé en bio-technologie, n’a finalement besoin que de la somptueuse image et des mensurations parfaites de la belle, afin de créer une star virtuelle.
Il décide donc rapidement de se débarrasser de Vic qui, après sa virginité, en perd ses illusions. Rescapée, sa revanche sera terrible !
Faut dire qu’être croquée par un crocodile, se recouvrir de bouse d’éléphant, se faire à moitié violer par un homme puis une femme, … (j’en passe car le feuillet n’y suffirait pas), ça énerve !
Les auteurs Delépine, Stan & Vince, ont, quant à eux, plutôt l’air de s’amuser. Après avoir publié ensemble « L’Imploseur » (Albin Michel), il y a un an tout juste, ils remettent donc le couvert dans un environnement et avec une ambiance qui rappelle beaucoup leur œuvre précédente. Mais la comparaison s’arrête là. Car le corps du récit, un peu faible dans « L’imploseur », à l’intrigue bien mince et au second degré surdéveloppé, est ici plus équilibré. La narration plus appliquée permet une meilleur lisibilité qui ne nuit en rien à la dynamique du récit. Quant au dessins aux couleurs «bio-numériques », ils agrémentent le plaisir de lire cet album savoureux, qui réjouira les amoureux du genre, mais dont on regrettera malheureusement le final un peu trop précipité.