On le sait, l’Espagnol Josep Homs (1) est un dessinateur aussi original que talentueux : il nous l’a prouvé à maintes reprises, ne serait-ce qu’avec sa série « Shi » écrite par Zidrou, dont il prépare le sixième épisode, toujours chez Dargaud. Par ailleurs, avec cet étonnant et glaçant roman graphique de 100 pages qu’il met lui-même en couleurs (et quelles couleurs !) — où une jeune juive très indépendante peut voir et converser avec une incarnation du diable —, il devient, pour la première fois, son propre scénariste. Tout en ressuscitant le mythe du golem et en reprenant le thème philosophique du bien et du mal, il nous démontre que le manipulateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
Lire la suite...Olga, de Christophe Blain

Isaac Sofer « le Pirate » poursuit ses aventures exotiques …
Une nouvelle fois, Christophe Blain nous balade ! Au sens propore comem au figuré. Car il balade nos automatismes de lecteurs disciplinés qui, tout en se réjouissant de son audace, s’étaient finalement habitués à cette série revisitant les récits d’aventures et de pirates. C’était mal considérer l’auteur si imaginatif d’Isaac le pirate pour qui rien n’est figé et qui semble prendre un malin plaisir à brouiller les pistes, qu’il nous avait pourtant si bien débroussaillé.
Certes, certains indices du tome précédent aurait pu nous mettre la puce à l’oreille. Blain n’avait-il en effet pas hésité à tuer Henri, son personnage préféré ! (« Parce que si on tue quelqu’un dont on se fout, tout le monde s’en fout ») ?.
Et finalement, alors que nous avions pris le parti de suivre Issac Sofer, peintre infortuné et amoureux romantique, vers le pôle sud, en compagnie de Jean Mainbasse et de son équipage, il faut aujourd’hui se résoudre à oublier ce cadre puisque après de nouvelles péripéties, l’équipage de Mainbasse (exception faite d’un matelot et d’Isaac) disparaît, tout comme l’amour pur que vouait Isaac à Alice, les deux personnages finissant par s’abandonner, chacun de son côté, dans d’autres bras (Isaac n’ayant cependant droit qu’à une petite gâterie, Olga ayant « promise ma mama pas avant mariage »).
On continue de vibrer, de rêver et de beaucoup s’amuser à la lecture de cette excellente série dont le rythme ne faiblit absolument pas, malgré des épisodes aux parutions rapprochées (un exemple dont certains, que nous ne citeront pas, pourraient s’inspirer ! ).
Dargaud – 9,45€