Le père Lucien ne s’encombre guère de scrupules ! Rien d’étonnant à cela, puisque c’est, en fait, un homme de main réputé pour son efficacité, qui se planque dans un petit village du Jura en se faisant passer pour le nouveau curé. Traqué par des types qui, eux, ne sont pas très catholiques et veulent l’envoyer ad patres, il a enfilé dans l’urgence la soutane du père Philippe qui s’est retrouvé dans la mauvaise piaule au mauvais moment : les autochtones ne l’ayant encore jamais vu. Drôle et captivant, ce polar prévu en deux tomes est écrit par l’étoile montante du roman policier français qu’est Jacky Schwartzmann et enluminé par le trait expressif de Sylvain Vallée : le dessinateur d’« Il était une fois en France »…
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l’auteur italien Igort signe un polar âpre et violent, qu’il met en scène dans la pure lignée des meilleurs romans graphiques des éditions Casterman.
Mais qui est Igort ? Igort, qui nait en 1958 à Cagliari (Italie), n’est plus un inconnu sur la scène internationale. Depuis 1978, il est présent au sommaire de nombreux magazines comme Linus, Alter, Frigidaire, The Face, L’echo des Savanes, Fair, Vanity ou encore Métal Hurlant. Dans les années 1990, il travaille également au Japon pour Kodansha ou encore Hon Hon do. Il a fondé de nombreuses revues en Italie, parmi lesquelles Pinguino, Dolce vita, Fuego, Due et Black.
En France, il publie La léthargie des sentiments (Albin Michel) en 1989, suivi de l’Enfer des désirs (Humanoïdes Associés) en 1991. Il a récemment publié Banal life, un port folio chez Vertige Graphic (1999), Sinatra aux éditions Amok (2001) et City lights chez Coconino Press (2000), une maison d’édition qu’il crée en 2000 et où il édite notamment le japonais Tanigushi.
Avec 5 est le numéro parfait, Igort signe un roman graphique parfaitement abouti, mettant en scène Peppino lo Cicero, un mafioso à la retraite, qui cherche à venger son (également) mafioso de fils, descendu à la suite d’une trahison.
La maîtrise du découpage et du rythme de l’histoire, très travaillés dans une démarche « cinématographique », le sens aigu de la narration figurative ainsi que le choix de la bichromie bleue, génèrent ici une atmosphère sombre et tendue qui conserve neanmoins en permanence une dimension humaine.
Avec ce polar âpre, violent et sensible, Igort s’affirme comme un grand auteur contemporain du neuvième art. LT.
5 est le numéro parfait, d’Igort – Casterman – 17,50€