On le sait, l’Espagnol Josep Homs (1) est un dessinateur aussi original que talentueux : il nous l’a prouvé à maintes reprises, ne serait-ce qu’avec sa série « Shi » écrite par Zidrou, dont il prépare le sixième épisode, toujours chez Dargaud. Par ailleurs, avec cet étonnant et glaçant roman graphique de 100 pages qu’il met lui-même en couleurs (et quelles couleurs !) — où une jeune juive très indépendante peut voir et converser avec une incarnation du diable —, il devient, pour la première fois, son propre scénariste. Tout en ressuscitant le mythe du golem et en reprenant le thème philosophique du bien et du mal, il nous démontre que le manipulateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
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l’auteur italien Igort signe un polar âpre et violent, qu’il met en scène dans la pure lignée des meilleurs romans graphiques des éditions Casterman.
Mais qui est Igort ? Igort, qui nait en 1958 à Cagliari (Italie), n’est plus un inconnu sur la scène internationale. Depuis 1978, il est présent au sommaire de nombreux magazines comme Linus, Alter, Frigidaire, The Face, L’echo des Savanes, Fair, Vanity ou encore Métal Hurlant. Dans les années 1990, il travaille également au Japon pour Kodansha ou encore Hon Hon do. Il a fondé de nombreuses revues en Italie, parmi lesquelles Pinguino, Dolce vita, Fuego, Due et Black.
En France, il publie La léthargie des sentiments (Albin Michel) en 1989, suivi de l’Enfer des désirs (Humanoïdes Associés) en 1991. Il a récemment publié Banal life, un port folio chez Vertige Graphic (1999), Sinatra aux éditions Amok (2001) et City lights chez Coconino Press (2000), une maison d’édition qu’il crée en 2000 et où il édite notamment le japonais Tanigushi.
Avec 5 est le numéro parfait, Igort signe un roman graphique parfaitement abouti, mettant en scène Peppino lo Cicero, un mafioso à la retraite, qui cherche à venger son (également) mafioso de fils, descendu à la suite d’une trahison.
La maîtrise du découpage et du rythme de l’histoire, très travaillés dans une démarche « cinématographique », le sens aigu de la narration figurative ainsi que le choix de la bichromie bleue, génèrent ici une atmosphère sombre et tendue qui conserve neanmoins en permanence une dimension humaine.
Avec ce polar âpre, violent et sensible, Igort s’affirme comme un grand auteur contemporain du neuvième art. LT.
5 est le numéro parfait, d’Igort – Casterman – 17,50€