On le sait, l’Espagnol Josep Homs (1) est un dessinateur aussi original que talentueux : il nous l’a prouvé à maintes reprises, ne serait-ce qu’avec sa série « Shi » écrite par Zidrou, dont il prépare le sixième épisode, toujours chez Dargaud. Par ailleurs, avec cet étonnant et glaçant roman graphique de 100 pages qu’il met lui-même en couleurs (et quelles couleurs !) — où une jeune juive très indépendante peut voir et converser avec une incarnation du diable —, il devient, pour la première fois, son propre scénariste. Tout en ressuscitant le mythe du golem et en reprenant le thème philosophique du bien et du mal, il nous démontre que le manipulateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
Lire la suite...FAGIN LE JUIF

Will Eisner s’avère de nouveau être non seulement un maître de la bande dessinée mais aussi un critique également littéraire et social au discours incisif. Durant toute sa carrière de dessinateurs, depuis sept décennies,
Eisner s’est trouvé de plus en plus frustré avec les stéréotypes juifs obstinément dominants trouvés dans la littérature classique. En examinant les éditions originales d’ Oliver Twist et de leurs illustrations, il a décidé d’étudier Fagin le juif en utilisant l’information glanée lors de sa recherche pour reconstituer la véritable histoire de Fagin que Charles Dickens a négligée.
Avec ce style qui lui est particulier, Eisner dépeint le bandit notoire en tant qu’homme préoccupé et complexe et afin de le situer dans le cadre de la communauté Ashkénaze de Londres en se servant des propres mots de Fagin. Fagin le juif est en partie biographique et en partie polémique, et Eisner s’engage à développer ce caractère d’une une richesse extraordinaire qui mis en relief grâce à son style, toujours évocateur et complexe.
Fagin le juif mélange l’image et la prose en nous plongeant dans une inoubliable histoire. CM.