Par les temps qui courent, il est rare qu’un éditeur se lance dans une saga aux allures classiques prévue en plusieurs volumes. Pourtant, Futuropolis a déjà financé les scénarii des six ouvrages nécessaires à l’épopée de « L’Ange corse », lesquels sont d’ores et déjà écrits, et les trois premiers opus sortiront en l’espace d’une seule année… Rien que pour cela — mais pas que… —, saluons la parution du premier tome de « L’Ange corse » : l’histoire d’un orphelin corse qui doit s’expatrier dans l’Indochine des années 1930, pour échapper à une vendetta. Le jeune insulaire est recueilli, à Saigon, par un riche commerçant et propriétaire terrien natif d’Ajaccio : mais sous sa façade respectable, cet homme, bien installé, trempe dans le proxénétisme et le trafic de stupéfiants…
Lire la suite...COMIC BOOK HEBDO n°102 (19/12/2009)

Cette semaine, revenons aux bons vieux classiques avec les FANTASTIC FOUR.
FANTASTIC FOUR : L’INTÉGRALE 1968 (éditions Panini Comics ; L’Intégrale)
Il y a peu je vous parlais du plaisir sans cesse renouvelé de lire les comics issus des sixties, publiés en français dans une chronologie respectueuse de l’évolution de l’œuvre. Eh bien ce sera le cas encore aujourd’hui avec la suite de l’intégrale de Fantastic Four consacrée à l’année 1968, belle cuvée dans tous les sens du terme. En effet, c’est encore Stan « The Man » et Jack Kirby « The King » qui officient, avec l’impeccable Joe Sinnott à l’encrage. Cette année 1968 contient tous les éléments qui ont fait des Fantastic Four ce qu’ils sont : humour, drame, science-fiction, méchants mythiques, action et coups de théâtre… et les sempiternelles chamailleries entre Ben et Johnny, l’inquiétude et l’amour transi de Jane, le sérieux trop froid de Reed Richards, les grands thèmes de justice et d’avancées technologiques, les délires graphiques de Kirby et la malice théâtrale de Lee, le spectacle du cosmos et des puissances en mouvement, le problème de l’humanité de la Chose, et bien sûr ce postulat de départ qui fait de cette équipe le symbole même de la « famille » de héros, soudée par le cœur tout autant que par l’action. Pour cela aussi, l’année 68 prend le temps de se pencher sur la vie intime de nos héros. La super-équipe existait alors depuis déjà sept ans, et les lecteurs étaient friands d’en savoir toujours plus sur la vie de leurs idoles. Peines de cœur et doutes entre Alicia Masters, Ben Grimm et le Silver Surfer, naissance du fils du couple Richards (le fameux Franklin), histoires d’amitié et d’honneur entre Reed et la Chose, les exemples sont nombreux où Stan Lee a poussé sa série phare dans les méandres du soap opera et de la chronique amoureuse ou familiale (n’oublions pas la publication des magnifiques Marvel Romance où de si grands artistes ont œuvré dans le mélo de belle tenue). C’est évidemment encore une fois ce côté humain qu’a su insuffler Stan Lee à l’univers de ces héros et qui a fait la marque de fabrique de la Marvel qui s’articule ici. Côté combat entre le bien et le mal, on est servis aussi puisque les Fantastic Four vont se retrouver confrontés à leurs ennemis les plus historiques, tels Fatalis, le Penseur Fou et bien sûr Galactus ! De grandes frayeurs et de multiples dangers vont donc encore nous faire vibrer, faux candides que nous sommes ! Et puis le spectacle ne serait pas complet sans une surprise de taille, la cerise sur le gâteau dont avait le secret Stan Lee : un combat insolite entre les Fantastic Four et… Daredevil (qui n’est autre que Fatalis, mais chut..!) aidé par Spider-Man et Thor. Bref, cet album est bel et bien indispensable à tout vrai fan de comics et se doit de faire bonne place dans votre bibliothèque.
Cecil McKinley.