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Ils sont nés à l’automne dernier. L’un est trimestriel, l’autre bimestriel et allez savoir pourquoi, ils publient leurs troisièmes numéros en ce mois de mars. Le premier, c’est La Revue dessinée, gros bébé de 228 pages sous une couverture de Lorenzo Mattotti.. L’autre, c’est Aaarg ! , solide gaillard de 200 pages, sous une enveloppe trash et colorée du sieur Julien Loïs. À l’instar de la revue XXI, lancée voici quelques années par les éditions des Arènes, qui a trouvé son créneau malgré un prix de vente que certains jugent trop élevé, ces deux arrivants dans le paysage BD marquent peut-être le début d’une nouvelle race de magazines de bandes dessinées, dans un paysage où la presse BD est moribonde.

Depuis quelques années, les éditeurs de bandes dessinées abandonnent la communication papier pour Internet, plus rapide et surtout moins chère. À commencer par Dupuis et le Lombard qui ne proposent plus la moindre information sur le support naturel qui est le leur. Bamboo est la seule maison d’édition qui conserve ce support pourtant efficace pour communiquer avec la presse, comme avec ses lecteurs. Après le « Making of Grand Angle » dont nous vous avons parlé dans une précédente actu (qui paraîtra bien en avril, mais sous le nouveau titre « Grand Angle Découverte ») voici que nous arrive le bimestriel Bamboo Mag qui en est à son numéro 32, daté de mars-avril 2014.

Journaliste et pilier du quotidien La Charente Libre à Angoulême — où il avait débuté en 1977 —, il avait pris sa retraite le 31 janvier de cette année, jour d’ouverture du 42ème festival de la bande dessinée.

« Emmanuel Proust et moi-même avions décidé, dès le départ, de communiquer l’info aux auteurs Paquet et EP. Nous avions demandé aux auteurs de garder cela secret. Or, vendredi matin, un site spécialisé [pour lequel nous n'avons pas besoin de faire la publicité, ndlr] balance ces renseignements sans même prendre le soin de nous téléphoner avant. Du coup dans l’urgence nous avons envoyé une info succincte via notre newsletter. Un communiqué officiel sera envoyé en début de semaine prochaine. » nous a déclaré Pierre Paquet, le responsable de cette structure suisse éponyme en plein développement (1), dont les fers de lance sont les collections Cockpit (notamment avec « Le Grand Duc » ou « Le Pilote à l’edelweiss » de Romain Hugault et Yann) et Calandre (avec surtout « Les Enquêtes-auto de Margot » d’Olivier Marin et Callixte), mais aussi quelques autres best-sellers comme « Lincoln » de Jérôme et Olivier Jouvray, « L’Épée d’Ardenois » d’Étienne Willem, « L’Armée de l’ombre » d’Olivier Speltens, « Bomb Road » de Michel Koeniguer, « Ciel en ruine » d’Olivier Dauger et Philippe Pinard…, ou les univers plus singuliers d’auteurs également découverts par ces mêmes éditions Paquet comme ceux de David Ratte, de Thomas von Kummant ou de Tony Sandoval.

En octobre 1978, le numéro 53 du mensuel Piloteparaissait avec à la Une, pour seule mention, « Pilote n’est plus un journal ! ». La commission paritaire des publications et des agences de presse venait de radier le magazine des éditions Dargaud : ce genre de pénalisation ayant des allures de condamnation a mort. En effet, le passage du taux préférentiel de TVA au taux maximum rend pratiquement impossible l’exploitation d’un journal. Tarifs postaux, facturation des pages de publicité, montant des abonnements…, tout s’envole. Il arrive le même désagrément à L’Immanquable.