BD de la semaine

Avec son 2ème album, Elizabeth Holleville livre un sensible et très attachant conte initiatique hors-norme, à la fois fantastique et intimiste.

Tout comme « Kriss de Valnor » et « Louve », la « Jeunesse de Thorgal » appartient aux « Mondes de Thorgal », séries dérivées qui ambitionnent d’évoquer les dessous de la saga « Thorgal », imaginée voici plus de quarante ans par Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski. Dans ce sixième volet, le jeune héros recherche la blonde Aaricia, sa bien aimée.

Il est de ces années folles qui marquent l’Histoire. 1968 est de celles-là. Dans le monde entier, la jeunesse manifeste pour la liberté et contre la guerre. Les protestations contre la guerre du Vietnam se font de plus en plus vives, Martin Luther King est abattu à Memphis. Un peu plus tard, les chars du bloc de l’Est envahissent la Tchécoslovaquie et mettent fin au processus démocratique qui vient de s’engager. En France, à la mobilisation des étudiants succède celle du pays tout entier, rêvant d’un autre monde et d’un avenir qui ait du sens.

Zep, par ailleurs célèbre auteur de la série à succès « Titeuf », nous surprend agréablement, une fois plus (après le très beau « Un bruit étrange et beau » chez le même éditeur, réalisé dans le même style réaliste tout en mouvement), avec cet étonnant thriller environnemental, lequel pose d’importantes questions philosophiques sur les rapports qu’entretient l’homme avec la nature.

Né dans le numéro 3920 du 29 mai 2013 de l’hebdomadaire Spirou, « Imbattable » est un super-héros pas comme les autres. Un gamin aux pouvoirs improbables qui préfère déguster un poulet-frites chez sa mémé plutôt que de fréquenter Superman ou Batman. Un super-héros qui réussit l’exploit plutôt rare en cette période difficile pour l’édition BD de voir le tirage de son second album dépasser les 50 000 exemplaires.

Après « Les Pirates de Barataria », où il entraîne ses lecteurs dans le sillage des flibustiers, Marc Bourgne nous fait partager l’épopée sanglante du grand chef sioux Sitting Bull. Avec, en héroïne, le personnage romanesque de Diane Myers, il décrit pour notre plus grand plaisir une page incontournable de l’histoire du Far West…

Dans le vent et la neige, deux jeunes garçons fuient des miliciens masqués et, sur les conseils de leur père qui vient d’être abattu par plusieurs flèches lors de leur échappée, ils tentent de rejoindre la ville de Tibilissi où leur grand-père les attend. Voilà une épopée héroïque et fantaisiste, aux multiples rebondissements, qui nous permet de découvrir le talent graphique d’un concept artist californien travaillant dans le jeu vidéo et dont c’est la première bande dessinée.

Jonathan Munoz fait partie de ces rares jeunes auteurs à s’orienter vers l’humour. Avec « Godman », il livre un récit iconoclaste et réjouissant, qui pourra choquer, réjouir ou désorienter. C’est bon, non ?

Avec « Amazonie », le lecteur retrouve l’ambiance envoûtante des histoires de brousse chères aux illustrés d’après-guerre. Ce qui ne veut pas dire que les auteurs se contentent de parodier les bonnes vieilles recettes : « Amazonie » mêle le charme des BD d’antan à l’imagination débridée des séries TV d’aujourd’hui.

Après avoir pratiqué avec succès l’écriture de spectacles de théâtre, de romans d’aventures et surtout de littérature jeunesse (domaine pour lequel il est certainement le plus connu), Timothée de Fombelle s’essaye au scénario de bande dessinée avec un certain tact et sens de la poésie, proposant un polar mélodramatique sublimé par le trait délicat et mélancolique de Christian Cailleaux, lequel représente, pour l’occasion, un New York années cinquante de rêve !