« Les Aventures de Gérard Crétin » est une bande dessinée en une page proposée dans le mensuel Mikado des éditions jeunesse Milan, entre 1989 et 1994, et c’est la première série de gags que l’immense Florence Cestac (1) a créée spécifiquement pour la presse ! Son antihéros a tendance à être vantard et gaffeur : il croit souvent savoir tout faire mieux que les autres et être le meilleur en tout… Mais il est quand même attachant, car terriblement naïf ! Ainsi, il enchaîne les situations hilarantes et embarrassantes, incarnant, avec une tendre absurdité, certains travers humains. Le trait de la reine du gros nez en BD y est déjà unique, même si elle juge avoir fait quelques progrès depuis. Mais comme le dit elle-même : « un petit coup de nostalgie, ça ne peut pas faire de mal ! »
Lire la suite...Archives mensuelles : avril 2016
« Macaroni ! » par Thomas Campi et Vincent Zabus
« À notre arrivée en Belgique, mes parents et moi avons vécu trois ans « à l’écart », au purgatoire si j’ose dire, dans une cité de baraques en bois, au toit en tôles ondulées, à un jet de pierre de la mine où trimaient mon père et ses amis immigrés. Ils ont broyé du noir, au sens propre et sale. Le charbon était partout. Il noircissait le ciel, le vert des arbres, les prairies, les nuages, les mineurs, leur femme, leurs enfants, leurs repas, et sans doute leur esprit »…
« La Guerre de 100 ans 1337-1453 » T1 par Peral, Christophe Cazenove et Hervé Richez
Aborder la guerre de Cent Ans par des anecdotes amusantes sur une page, n’est-ce pas, finalement, la meilleure façon pour accrocher les plus jeunes à ce long et complexe conflit ? C’est en tout cas une première approche tout à fait convaincante que nous propose Cazenove, Richez et Peral. Les éditions Bamboo proposent, sur le même principe, des ouvrages sur l’Odyssée d’Ulysse et la vie de Napoléon.
« La Parole du muet T1 : Le Géant et l’Effeuilleuse » par Frédéric Blier et Laurent Galandon
En 1927, le cinéma jusqu’ici muet se prépare à vivre la révolution du parlant. Le scénariste Laurent Galandon choisit cette date charnière pour amorcer le premier volume d’un diptyque narrant le périple du géant et gentil Célestin, qui a rejoint Paris pour y réaliser son rêve d’enfance : réaliser un film ! En dépit des conseils et critiques de son ami, le bonimenteur et directeur de salle Anatole Fortevoix, Célestin va trouver une place d’assistant décorateur dans un studio. De rencontres inattendues en situations burlesques, Célestin fera d’une belle et mystérieuse effeuilleuse nommée Constance sa muse du septième art…
Zoom sur les meilleures ventes de BD du 6 avril 2016
Si « One-Punch Man » T2 reste présent au sein du « Top 20 Gfk/Livres Hebdo » tous genres confondus (en 16ème position), il s’y sent très isolé, car aucun autre représentant du 9e art ne parvient à l‘y accompagner. Pas même « Les Aventures de Spirou et Fantasio T55 : La Colère du Marsupilami » qui reprend, pourtant, la 1ère place du « Top 15 BD » à « Centaurus T2 : Terre étrangère ». Le renouvellement du classement des meilleures ventes de BD se poursuit néanmoins avec 4 nouvelles entrées, dont « Le Chant des Stryges T17 : Réalités » qui s’empare directement de la 3ème marche du podium.
nobi nobi ! rejoint les éditions Pika…
Depuis six ans, deux passionnés du Japon ont fondé les éditions nobi nobi ! et œuvrent de tout leur coeur pour publier des livres jeunesse illustrés venus du pays du soleil levant. C’est maintenant au sein de la filiale manga d’Hachette, Pika édition, que l’aventure va continuer. Fort de plus d’une trentaine de titres publiés annuellement, nobi nobi ! est le leader des livres jeunesse illustrés, sur le marché des publications en français d’auteurs japonais. Le catalogue de Pika, le deuxième éditeur de mangas en France, étoffe du même coup son catalogue en se focalisant sur un public très jeune, souvent délaissé par les éditeurs classiques.
Fillette avant-guerre : 1909-1942 (deuxième partie)
Suite de la reprise du dossier de Michel Denni consacré à Fillette, le premier petit illustré féminin, et publié à l’origine dans Le Collectionneur de bandes dessinées (au n° 93 daté du printemps 2001 et au n° 94 daté de l’été 2001). Pour consulter la première partie, cliquez ici : Fillette avant-guerre : 1909-1942 (première partie).
« L’Art du crime » T1 & 2 par Olivier Berlion et Marc Omeyer
Les deux premiers volumes de « L’Art du crime » en neuf volumes lancent de belle manière ce concept imaginé par Marc Omeyer, cadre d’un groupe international puis coach, passionné d’écriture, et par Olivier Berlion, bien connu des lecteurs de bandes dessinées. Si ce duo assure l’ensemble des neuf scénarios, une équipe de dessinateurs différents pour chaque album réalise les dessins, Olivier Berlion se réservant le premier et le dernier. Après la BD et la peinture viendront la littérature, la sculpture, le cinéma, la musique, l’architecture, le théâtre et l’audiovisuel.
« Mitterrand requiem » par Joël Callède
On n’attendait vraiment pas Joël Callède (émérite scénariste d’excellentes séries plutôt mainstream comme « Comptine d’Halloween », « Dans la nuit », « Enchaînés », « Haute Sécurité », « Tatanka », « L’Appel des origines »… ou d’un « XIII Mystery » sur Betty Barnowsky avec Sylvain Vallée) sur ce terrain là : une évocation quasi mystique de la vie de l’ancien président de la république française, sous forme d’un étonnant roman graphique complètement maîtrisé, qu’il a lui-même dessiné… Chapeau !
« Orange » T1 à 5 par Ichigo Takano
Si seulement j’avais agi autrement ? Qui ne s’est jamais remis en question en regardant derrière soi. Cette possibilité de corriger le passé est offerte à Naho, l’héroïne d’« Orange ». Après cinq tomes, la série trouve finalement sa conclusion tout en laissant en suspens de nombreuses questions techniques. Se focalisant sur les rapports humains et l’amitié envers et contre tout, ces interrogations ne sont finalement que secondaires. Peut-on comprendre les autres, afin de les sauver d’une mort annoncée ? Vous le saurez en lisant la fin d’une saga qui a su se faire attendre.
« The Wrenchies » par Farel Dalrymple
Il y a des bandes dessinées qui redonnent sa valeur à ce que d’aucuns appellent la culture de l’imaginaire ; des œuvres faisant de l’imagination non pas un style mais l’un des acteurs effectifs de sa nature fictionnelle… Dans ce roman graphique de 300 pages, Farel Dalrymple utilise une narration à tiroirs où s’entrechoquent réalité et fiction, présent et futur, enfance et âge adulte, dans un questionnement sur la construction de notre place en ce monde tout autant que sur le rôle des créateurs et des lecteurs…