Rare série de longue haleine lancée en 2020 par un éditeur, « Wild West » jongle entre fiction et réalité, comme au temps de la bande dessinée franco-belge classique. Un pari réussi par les éditions Dupuis, qui proposent le premier chapitre d’un troisième diptyque s’annonçant aussi percutant que les deux précédents. Éternelle peinture du mythe américain signée par deux auteurs dont le but premier est de divertir leurs lecteurs, tout en les invitant à la réflexion : décors grandioses et personnages fascinants en sont les garants.
Lire la suite...Archives mensuelles : mai 2018
« Florida » par Jean Dytar
Après les miniatures persanes de la fin du XVe siècle (« Le Sourire des marionnettes ») et les débuts de la perspective dans la peinture vénitienne de la Renaissance (« La Vision de Bachhus »), Jean Dytar (1), par ailleurs, professeur d’art plastique à Lyon, s’intéresse, cette fois-ci, à une autre représentation imagière : la cartographie, laquelle était en plein développement en cette deuxième partie du XVIe siècle où il situe son nouveau roman graphique qui comporte pratiquement 250 pages mêlant, avec délicatesse, émotions intimes et grandes découvertes historiques.
Blandice et l’impressionnisme dans la BD…
Et de six ! La revue pour adultes avertis, qui affiche fièrement à sa Une son goût pour la « BD sans dessus ni dessous », poursuit vaillamment sa route. Mieux, elle propose un long dossier sur l’impressionnisme dans la bande dessinée, prouvant qu’il est possible de marier images coquines et sujets plus sérieux.
« Made in Abyss » T1 par Tsukushi Akihito
Ne vous fiez pas à ses personnages enfantins à la bouille toute ronde, « Made in Abyss » est un manga beaucoup plus sombre que ce que l’on pourrait imaginer. C’est dans une île, là où se situe maintenant la cité d’Orse, qu’il y a presque deux siècles, a été découverte une crevasse bien mystérieuse. Elle est devenue une source de richesse, pour les plus aventureux, ou de malheurs pour d’autres intrépides qui y ont, pour certains, laissé la vie. C’est ainsi que quelques enfants de la ville sont devenus orphelins, comme, Rico, l’héroïne de cette histoire.
« Mutafukaz : intégrale » et « Mutafukaz : artbook officiel » par Run
(…) « Et Dieu vit que la série BD « Mutafukaz » était bonne. Il décida alors d’éditer une intégrale définitive pour tous les amateurs de séries Z, qui porteraient ensuite la nouvelle de par le monde. Et un film serait aussi produit, tout comme un superbe Artbook » (d’après Run : 19-5).
« Midnight Tales » : les sorcières s’emparent du label 619 !
Le catalogue étonnamment riche et original des éditions Ankama et du label 619 a été évoqué récemment à l’occasion de la chronique de l’intégrale « Doggy Bags ». Voilà un nouveau projet porté par Mathieu « Shangri-La » Bablet, mettant la mythologie des sorcières à l’honneur.
« Geisha ou Le jeu du shamisen » T2 par Christian Durieux et Christian Perrissin
Il y a un an paraissait le tome 1 de ce diptyque au titre aussi évocateur qu’emblématique, résumant à lui seul la société japonaise. Si le mot est connu, le rôle de ces femmes soumises à bien des égards, à des codes culturels autant qu’aux exigences masculines, l’est beaucoup moins, la confusion étant souvent faite entre geisha et prostituée. Il est vrai que la frontière est très poreuse…
« La Cité sans nom T2 : Le Secret du cœur de pierre » par Faith Erin Hicks
La bande dessinée jeunesse peut être dense et complexe et, derrière sa légèreté intrinsèque, le lecteur attentif peut découvrir de belles considérations politiques et sociales. Les 250 pages du deuxième volume de « La Cité sans nom » se lisent sans peine comme un beau et mouvementé roman d’apprentissage. Mais c’est bien plus que cela : une réflexion humaniste et intelligente sur le pouvoir et sur ce qui lie les hommes. À lire dès 10 ans !
Zoom sur les meilleures ventes de BD du 16 mai 2018
Le « Top 15 BD » (hors manga), qui voit Zep s‘emparer de sa première place avec « The End », a beau faire appel au barbare destructeur Conan le Cimmérien, qui s’impose doublement dans le classement (avec « le Colosse noir » et « La Reine de la Côte noire »), aux cotés de « Secret Empire » T5, rien n’y fait et le manga « The Promised Neverland » T1 (14ème) reste le seul représentant du 9e art dans le « Top 20 GfK/Livres Hebdo » tous genres confondus…
William Vance : disparition d’un maître de la BD réaliste…
Souffrant depuis de nombreuses années de la maladie de Parkinson, le dessinateur de « XIII » nous a quittés lundi soir, le 14 mai 2018. Il avait 82 ans. Cette triste nouvelle devrait faire la Une des journaux et ce n’est que justice. Il ne faudrait pourtant pas réduire sa carrière à un personnage devenu culte et oublier qu’il a été un fabuleux dessinateur dans la plupart des domaines de la bande dessinée réaliste : les épopées maritimes, le western, l’aventure et même le fantastique. Retour sur une carrière hors norme.
« Cahiers Tif et Tondu » T1 par Blutch et Robber
Entre hommage et compréhension de l’histoire du 9e art, Blutch (Christian Hincker) n’en est plus à son premier coup d’essai : outre les planches de « Variations » (Dargaud, 2017), voici dix ans déjà que le Grand Prix d’Angoulême 2009 mûrit une nouvelle aventure de « Tif et Tondu », deux héros créés par Fernand Dineur dans le Journal de Spirou dès 1938. Pour l’anniversaire de la série, l’éditeur Dupuis dévoile les coulisses de cette création avec un premier cahier réunissant les 22 premières planches, de nombreuses illustrations extraites des carnets de croquis de Blutch et le roman « Les Mystères de l’antiquaire », rédigé par Robber.