Dès le début des années 1970, la toute puissante bande dessinée franco-belge classique est mise en danger par une nouvelle génération d’auteurs et l’arrivée de journaux novateurs destinés à un lectorat adulte. À la fois témoin et acteur, Dominique Hé évoque non sans nostalgie ces années 1971–1977 qui ont révolutionné le neuvième art. Un ouvrage passionnant, jamais prétentieux, qui revient non sans humour sur ces folles années aujourd’hui livrées aux nostalgiques.
Lire la suite...Archives mensuelles : octobre 2018
Zoom sur les meilleures ventes de BD du 10 octobre 2018
Tout juste paru, le quatrième volet du récit autobiographique de Riad Sattouf : « L’Arabe du futur » balaye toute la concurrence sur son passage et s’empare directement de la tête du « Top 20 GfK/Livres Hebdo » tous genres confondus (dans lequel figure toujours « One-Punch Man », 16ème). Recensant moins de nouvelles entrées que les semaines précédents, le « Top 20 BD » accueille aussi « Les Naufragés d’Ythaq » T15, « Châteaux Bordeaux » T9 et « Dent d’ours » T6.
Une intégrale « Messara », et c’est l’Atlandide qui refait surface…
Réédition bienvenue d’un triptyque antique de qualité, créé au début des années quatre-vingt-dix, « Messara » met particulièrement le dessin de Jacques Terpant en lumière. Cette série révèle clairement un début de deuxième période dans sa carrière, devenue prolifique, mais surtout reconnue et récompensée, depuis.
« Monsieur Poche » enfin réédité…
Si, grâce aux éditions Glénat, les aventures de « Zig et Puce » ont bénéficié d’une réédition intégrale en 18 albums, celles de « Monsieur Poche », autre création de premier plan du génial Alain Saint-Ogan, demeuraient inédites depuis l’avant-guerre. Grâce au financement participatif, l’ancêtre d’ « Achille Talon » revit dans un album proposé par le nouveau label Revival animé par Vincent Bernière.
« Cooper, un guerrier à Hollywood » par Florent Silloray
Qui était au juste Mérian C. Cooper, réalisateur du célébrissime « King Kong », film sorti sur les écrans en 1933 ? Pour répondre à cette question, Florent Silloray choisit de remonter le temps – via une interview journalistique fictive – afin de narrer le parcours aventureux de cette légende hollywoodienne aux cents vies : tour à tour pilote hors pair, espion de haut vol, réalisateur innovant, producteur à succès mais aussi raciste et anticommuniste primaire, Cooper devient le reflet d’une autre Amérique, rarement placée sous les projecteurs. Celle des conservateurs, farouches patriotes et fiers capitaines d’industrie, pour lesquels la fin justifie les moyens.
« Jeremiah T36 : Et puis merde » par Hermann
Rendez-vous incontournable depuis 1979, « Jeremiah » arrive en librairie en ce début d’automne avec un nouvel album portant le numéro 36. Une fois encore Hermann ouvre les portes de son monde post apocalyptique pas très élogieux envers l’espèce humaine et dont il n’apprécie pas vraiment la compagnie. Un rendez-vous annuel, bien entendu, à ne pas manquer…
« Les Passagers du vent — Le Sang des cerises T1 : Rue de l’Abreuvoir » par François Bourgeon
Avec l’évocation du parcours de Zabo (arrière-petite-fille d’Isa, l’héroïne des routes océanes du premier cycle des « Passagers du vent »), appelée désormais Clara, François Bourgeon nous raconte, aujourd’hui, cette révolution ratée que fut la Commune de Paris.
« Le Rêve de mon père » T1 par Matsumoto Taiyô
Annoncé depuis janvier 2018 comme le nouvel invité manga du Festival de la Bande Dessiné d’Angoulême suivant, on attendait avec impatience les prochaines sorties de Matsumoto Taiyô, qui auraient dû submerger les étagères des librairies françaises. Il n’en a rien été, les éditeurs ne s’étant pas bousculés pour publier ce qui ne l’avait pas été ou qui est depuis longtemps épuisé. Comme nouveauté, nous avons eu la suite de l’excellent « Les Chats du Louvre » paru chez Futuropolis. À part ça, Pika a sorti « Zero », un manga sur la boxe et maintenant Kana propose « Le Rêve de mon père », deux séries datant du début des années 90. Il est bon de voir que ces titres, qui n’avaient pas encore été édités en France, ne déméritent pas et restent très contemporains.
« Ether T1 : L’Assassinat de la flamme d’or » par Matt Kindt et David Rubin
Une idée alternative qui fonctionne court le même risque qu’une autre, plus mainstream, déjà rentable : être usée jusqu’à la corde. C’est ce qui transparaît de récents comics de science fiction, pourtant agréables, écrits entre autre par Matt Kindt et Jeff Lemire, dont on sent les références se télescoper à l’occasion. « Ether », étonnant récit de science-fiction cabotin en fera t-il les frais ? L’enquête est ouverte.
« Mutts T3 : Dimanche soir » par Patrick McDonnell
An 80 après le premier comic book d’envergure aux États Unis. Est-ce que le strip quotidien dans les journaux, bien plus ancien, a pour autant disparu ? Non. La tradition résiste et certains auteurs très doués parviennent même à surprendre avec leurs créations. C’est le cas de « Mutts », dont les Rêveurs nous offrent le réjouissant troisième volume des strips dominicaux.
Nouvelle adaptation réussie d’un polar de Manchette par Max Cabanes !
Après « La Princesse de sang » et « Fatale », le remarquable auteur de « Dans les villages » récidive — toujours avec la complicité de Doug Headline (1), fils de ce célèbre romancier vedette de la Série noire dans les années 1970/1980 — en adaptant, sur 184 superbes pages, ce classique du néo-polar qu’est « Nada » de Jean-Patrick Manchette, aux éditions Dupuis, dans la collection Aire libre…