À travers ce nouveau pavé de quasiment 350 pages, JeanLouis Tripp (1) continue son introspection familiale pour éclaircir et approfondir ce qu’il sait de son père. Ayant été troublé par déclaration de sa jeune sœur Cécile au sujet de son précédent chef-d’œuvre en bande dessinée (« Le Petit Frère »), où elle trouvait qu’il dessinait très bien le regard triste et perdu de leur géniteur, JeanLouis a décidé de nous raconter la vie ce dernier, avec son talent graphique et narratif habituel… Car, lui, comme il est longtemps resté enfant unique, il a connu un autre homme : un père affectueux, avec ses flamboiements, ses folies, mais aussi ses failles… Bref, un homme vivant, très vivant !
Lire la suite...Archives mensuelles : janvier 2020
« Watchmen » revient aux fondamentaux !
« Watchmen », la série mythique d’Alan Moore, Dave Gibbons et John Higgins, revient en France sous forme de feuilleton : telle que les Américains l’ont découverte en 1986. Même si aujourd’hui « Watchmen » est considéré comme un roman graphique dans sa version reliée, il s’agit bien, à l’origine, d’une série de comics en douze épisodes distribués mois par mois.
« Le Lion de Judah » : une trilogie africaine…
Dans un récent entretien, Stephen Desberg confiait son désir de sortir des longues séries aux intrigues policières qui ont fait son succès, pour s’orienter vers des histoires plus courtes aux thèmes plus variés. Pari réussi avec ce « Lion de Judah » qui offre, à l’excellent Hugues Labiano, l’occasion de nous régaler d’images somptueuses d’une Afrique coloniale qu’il rêvait de mettre en scène.
Tant qu’il y aura des femmes…
Il n’y a pas d’histoires d’hommes sans histoire de femmes et, qu’on parte à la guerre ou qu’on en revienne, elles sont aux premières loges ! Le problème, quand on en revient, c’est que la vie s’est écoulée en votre absence, qu’elle a pris ses aises et ses malaises, loin des combats, mais tout près des rumeurs, des rancœurs, des jalousies… « Puisqu’il faut des hommes » est, typiquement pourrait-on dire, un de ces récits qui fait mal et qui fait du bien, douloureux et savoureux à la fois…
Loÿs Pétillot : Bayard fut son royaume…
Si les articles consacrés aux auteurs de la bande dessinée franco-belge des années d’après-guerre sont légion, beaucoup plus rares sont ceux dédiés aux dessinateurs français, dont beaucoup méritent plus que l’oubli dans lequel ils sont relégués. Loÿs Pétillot est, sans nul doute, l’un des plus brillants de cette génération sacrifiée.
Donjon, la série mythique de Sfar et Trondheim, revient… : et ça nous fait plaisir !
Commencée en 1998, suspendue en 2009, la série « Donjon » semblait s’être définitivement arrêtée en 2014 avec la publication des 35e et 36e albums. 2020 marque son come back retentissant et réussi ; deux titres déjà sortis en janvier, cinq sont prévus sur l’année. De quoi ravir ses anciens lecteurs et enthousiasmer des petits nouveaux, intrigués par la résurrection de cette mythique série de médiéval fantastique.
Franck Bonnet reprend la mer…
Après avoir illustrés les douze albums de la saga des « Pirates de Barataria » mettant en scène de la belle Artemis Delambre, une jeune française au passé mystérieux et compagne des corsaires de Louisiane, Franck Bonnet reprend la mer pour notre plus grand plaisir. Pour l’occasion, il laisse à terre son scénariste Marc Bourgne et vogue, seul, pour une nouvelle grande saga maritime intitulée « USS Constitution ».
Emily, toi La Venin, attention aux autres serpents, autrement plus dangereux…
À la fin du tome 1, l’héroïne de Laurent Astier, après son acte de vengeance dont on ne connaît pas encore tous les ressorts, échappait à la meute de ses poursuivants en tenue de religieuse. Emily continue sa route vers le Texas, suivie de près par le mystérieux Indien à qui elle avait sauvé la vie. L’album alterne l’intrigue actuelle (en 1900), comme le précédent, avec des retours vers le passé (1887), comme autant d’éclairages sur les motivations des personnages, bons et mauvais.
Zoom sur les meilleures ventes de BD du 15 janvier 2020
En attendant l’arrivée des (nombreuses) nouveautés du début d’année, lesquelles devraient bouleverser le classement des meilleures ventes de bandes dessinées (hors mangas) de ces prochaines semaines, on prend les mêmes et on recommence (à quelques retours près), pour ce premier « Top 20 BD » de l’année, qui honore toujours « La Fille de Vercingétorix » : le dernier « Astérix » étant également encore 1er du « Top 20 BD GfK/ Livres Hebdo » tous genres confondus, pour la 11e semaine consécutive.
Du « Tif et tondu » en veux-tu en voilà  !
En attendant la parution de l’album en couleurs de la reprise exceptionnelle par Blutch & Robber de la série mythique « Tif et Tondu » — annoncée pour le 31 janvier 2020 aux éditions Dupuis —, jetez-vous sur le quatrième tome de l’intégrale chronologique de ces deux héros détectives (dessins de Will, scénarios de Maurice Rosy, et dossier de présentation dû au couple Pissavy-Yvernault) ou sur « L’Ombre sans corps » écrit par Maurice Tillieux (avec toujours une splendide mise en images de Will) et commenté par le journaliste Hugues Dayez pour le label Niffle : tout est bon dans ces trois versions de « Tif et Tondu » !
Larcenet : une thérapie sur la piste aux étoiles…
Nul ne conteste la vérité suivante : entre De Vinci et Picasso, il y a Jean-Audes de Cageot-Goujon (autrement dit Manu Larcenet), star universelle de l’art séquentiel, moult fois primées et premier auteur à avoir reçu le Nobel de Littérature avec un album (mais quel album !). Malheureusement, tout a une fin : voici que notre génie sans disciple souffre d’une sévère dépression. Gisant sur le carrelage, vidé, sous une tonne d’antidépresseurs… Comment se réinventer en trouvant l’idée du siècle, potentiellement soufflée par un quelconque second rôle (qu’il se nomme Cézanne ou Dieu, rien de moins…) ? Comment enfanter une « étoile qui danse » ? Voici en tout cas le sujet de ce premier volume, tour à tour drôlissime, émotionnellement poétique et artistiquement bluffant. Bon, autant l’avouer : l’artiste-loin-d’être-fini Larcenet ne semble pas encore tout à fait mort. C’est osé.