Disparu il y a déjà sept ans, René Pétillon — bien connu pour ses dessins d’humour dans Le Canard enchaîné, mais aussi pour son inénarrable détective Jack Palmer dont l’enquête corse a notamment fait parler de lui, car adaptée au cinéma — (1) avait travaillé, depuis 2008, sur ce scénario quasiment achevé. Bien qu’il en ait également assuré partiellement le découpage et les crayonnés (donc, il ne restait pratiquement plus qu’à dessiner l’album), il avait abandonné cet ultime projet pour différentes raisons, dont la nécessité d’honorer d’autres entreprises en cours. C’est le célèbre Manu Larcenet (2), récemment auréolé de son adaptation de « La Route », qui a été approché pour s’approprier l’histoire, la terminer et la mettre en images : un très bon choix !
Lire la suite...Archives mensuelles : mars 2020
« Les Artilleuses » : « Le Paris des Merveilles » en BD
Avec Pierre Pevel, c’est l’un des fleurons de la fantasy française qui fait son entrée aux éditions Drakoo dirigées par Christophe Arleston, au sein du groupe Bamboo. Avec « Les Artilleuses », le romancier multi primé ne se contente pas de proposer une simple adaptation de ses ouvrages, mais imagine des histoires inédites situées au cœur de son univers. Un régal !
« TTBM » : voyage au royaume de la BD gay !
Bien que toujours montrée du doigt par les censeurs, la bande dessinée pour adultes parvient quand même à se faire une petite place dans l’édition BD. La part réservée à la mouvance gay demeure misérable, voire inexistante. Cet ouvrage prouve que la bande dessinée gay existe et permet de découvrir 13 auteurs totalement inconnus des lecteurs de bandes dessinées.
Sur la piste d’un 33 tours…
Retrouver un chanteur disparu depuis très longtemps du monde du spectacle en s’appuyant sur les textes des chansons d’un unique disque introuvable, voilà ce que le narrateur du « Chanteur perdu » se donne pour mission, pour défi. Bibliothécaire en total burn-out, Jean change de vie pour se lancer dans une quête qui s’apparente à une enquête policière passionnante et originale…
Disparition d’André Chéret…
C’est avec une immense tristesse que nous avons appris qu’André Chéret, le dessinateur de Rahan – héros qui a fait rêver des millions d’enfants à partir de 1969 dans Pif gadget -, est mort ce jeudi 5 mars 2020, à l’âge de 82 ans, en région parisienne. Malade depuis plusieurs années, « André est décédé ce matin en région parisienne. Il s’en est allé tranquillement sans souffrir », a annoncé sa fille Corinne dans un communiqué relayé par Jean-François Lecureux, fils de Roger Lecureux (le scénariste et cocréateur du célèbre fils des âges farouches, décédé en 1999) qui précise qu’« ll sera incinéré et ses cendres iront rejoindre celles de sa femme Chantal (décédée en 2017), la coloriste de « Rahan », dans le jardin du souvenir en Sologne près de leur maison où ils vivaient depuis presque trente ans. Pour lui rendre hommage, nous remettons en ligne le « Coin du patrimoine » que nous lui avions consacré le 14 avril 2009.
Jacques Blondeau (deuxième partie) : de la presse quotidienne aux revues pour la jeunesse…
Voici la suite et la fin de ce dossier sur Jacques Blondeau : un dessinateur qui, à l’exception de quelques brèves collaborations avec l’édition traditionnelle, a travaillé au cours de sa trop courte carrière pour un seul employeur : Paul Winkler. C’est, en effet, pour le fondateur de la fameuse agence de presse Opera Mundi et du groupe de presse Édi-Monde que ce bourreau de travail a livré la plus grande part de son œuvre (1). Retour sur un dessinateur oublié des années d’après-guerre : comme hélas beaucoup d’autres…
Et maintenant : une plongée dans la mythologie égyptienne pour les rescapés d’Eden …
À la fin du premier volume de la série « Les Rescapés d’Éden », nous avons laissé deux adolescents désemparés après l’effondrement de leur pacifique cité d’Éden. Yab et Soléa se trouvent maintenant perdus au cœur d’une jungle préhistorique dangereuse. Ils y découvrent un village inattendu et une population aux mœurs étranges. Après la Genèse, les auteurs revisitent les premiers mythes égyptiens avec toujours beaucoup d’imagination, et de l’humour, énormément d’humour.
Zoom sur les meilleures ventes de BD du 4 mars 2020
Si les derniers tomes en date des mangas « Dragon Ball Super » (6e) et « The Promised Nerverland » (16e) ainsi que le toujours vaillant « La Fille de Vercingétorix » (17e pour sa 18e semaine de présence continue) poursuivent leur destinée au sein du « Top 20 GfK/ LivresHebdo » tous genres confondus, ils sont désormais les seuls représentants du 9e art dans ce palmarès généraliste. Quant au « Top 20 BD » (hors mangas), il n’accueille qu’une seule « vraie » nouveauté : « Colonisation T4 : Expiation ».
Son nom est Bombe : Alcante, Bollée et Rodier racontent une histoire explosive !
472 pages, dont 441 planches ! Paru chez Glénat en partenariat avec Le Monde, dévoilant les coulisses et les personnages-clés de la création de la bombe atomique, ce roman graphique qui se lit comme une saga crée l’événement : parions qu’en cette année commémorant le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et les tragédies d’Hiroshima et de Nagasaki, ce copieux one shot ne passera pas inaperçu au sein de la vaste production d’ouvrages historiques actuels. À l’instar de la mini-série « Chernobyl », le seul risque d’irradiation potentiel menaçant les lecteurs sera de leur faire subir un rayonnement de détails et une contamination de connaissances, aussi incroyables qu’authentiques. Interview – forcément explosive – des auteurs de cette BD reportage hors-normes en fin d’article.
Encore un grand récit picaresque en bande dessinée : « Aldobrando » par les Italiens Luigi Critone et Gipi
Publié mi-janvier, ce formidable conte initiatique, entre chanson de geste hors du temps et fabliau politique, n’avait été, sur notre site, qu’annoncé rapidement par notre collaborateur Philippe Tomblaine (1). Profitons donc d’un relatif calme éditorial pour remettre un coup de phare bien mérité sur ce savoureux roman graphique médiéval de plus de 200 pages, où interviennent des personnages aussi drôles que loufoques, ou aussi outranciers qu’émouvants, voire aussi monstrueux que romantiques. D’autant plus que le tout se lit d’une seule traite, tellement la narration est efficace et que le scénario, porté par un dynamique trait au lavis avec de beaux ajouts de couleurs plus vives, est bien ficelé.
« L’Incal » en intégrale et en noir et blanc : un roman graphique foisonnant et multigenres, dans son trait originel…
Quand deux auteurs-monde se rencontrent, cela donne un récit total dépassant la science-fiction : aventure, mysticisme, batailles homériques, politique, philosophie sont présents, entre autres. On retrouve les caractéristiques de Jodorowsky : destinée et fatalité, tarot, cruauté, discours sur la société, symbolisme. De Moebius, « L’Incal » a reçu sa vision à la fois rêveuse et violente, son trait pur et vivace, hérité de ses précédentes BD pour Métal hurlant et son éditeur. Après les albums séparés, les diverses éditions intégrales en couleurs, voici enfin le noir et blanc : on n’a pas attendu inutilement.