Dès la couverture, on sait qu’on se trouve à l’Île de Pâques, les têtes de statue émergeant sur crête d’une colline. Au premier plan, un homme nous regarde et, à l’évidence, c’est celui que désigne le sous-titre : « Une enquête de l’inspecteur Valverde ». Une enquête policière dans l’Île de Pâques ? ! Voilà qui n’est pas banal !
Lire la suite...Archives mensuelles : novembre 2022
La communauté formatrice d’Emmanuel Lepage !
Pourquoi les parents du talentueux dessinateur Emmanuel Lepage, famille issue d’un milieu modeste, ont-ils choisi de former une communauté, avec cinq autres couples ? C’est à cette question quasi existentielle pour lui que le Grand Prix du festival Quai des bulles de Saint-Malo (en 2012) et Grand Boum de la ville de Blois (en 2018), nommé aussi peintre officiel de la Marine depuis septembre 2021, s’est mis en quête de répondre : ayant accumulé, depuis au moins 20 ans, toute une documentation sur le sujet. Cette quête de la vérité débouche, aujourd’hui, sur un ouvrage monumental de 300 pages, où l’auteur donne de nombreuses clés pour définir ces liens qui peuvent unir des hommes et des femmes — et même l’humanité dans son ensemble —, mais également pour mieux comprendre ses précédents albums. (1)
Variations sur Marilou à la campagne…
Marilou est une petite fille vive au caractère très affirmé, voire trop affirmé parfois. Sa condition de fille unique participe sans doute à la construction de ce caractère entier. Mais elle ne peut s’opposer à ses parents quand ceux-ci décident de déménager de la ville à la campagne voisine. Elle n’en voit que les inconvénients, jusqu’à la survenue d’un événement extraordinaire…
« Le Triangle secret : Rectificando » : un thriller à cent à l’heure !
« Rectificando » est le cinquième spin-off de la célèbre série « Le Triangle secret », débutée en 2000. Ce nouveau récit, toujours animé par Didier Convard et Denis Falque, abandonne provisoirement (?) l’ésotérisme — socle fondateur de la saga — pour proposer un pur thriller. Les amateurs de sombres complots religieux peuvent se sentir frustrés, mais ceux qui apprécient les histoires classiques et bien ficelées seront comblés par cet album au rythme soutenu.
La conquête de l’espace… narratif !
Regarder le ciel ou se souvenir des étapes de la conquête de l’espace sont, pour beaucoup, une façon de voyager : là où très peu d’élus iront se promener, animaux ou humains. En effet, chiens et singes ont fait partie des premières expériences orbitales, une bonne dizaine d’années avant que les astronautes d’Apollo 11 ne marchent sur la Lune…
« Ringo » : un western mythique de William Vance proposé en une seule intégrale !
Plusieurs fois rééditée — mais difficilement trouvable aujourd’hui en dehors des librairies d’anciens ou des soldeurs —, cette série des éditions Le Lombard met en scène un convoyeur de fonds de la Wells Fargo : célèbre compagnie de transport pendant la conquête de l’Ouest. Cette fine gâchette de Ray Ringo est, après « Howard Flynn », l’un des premiers personnages importants de William Vance. L’auteur y utilise, habilement, tous les poncifs du Far West auxquels son escorteur de diligences est souvent confronté. Flèches des Apaches, crocs des coyotes, balles de malandrins au beau milieu d’un territoire sans foi et à la loi balbutiante, ou encore feux croisés du Nord et du Sud : aucune façon de mourir n’est oubliée dans cette chevauchée fantastique qui nous aide, aussi, à constater l’évolution du créateur graphique de la BD « XIII » (qui fut, surtout, l’un des piliers du journal Tintin), à travers plus d’une décennie !
Zoom sur les meilleures ventes de BD du 16 novembre 2023
« Dragonball Super » T18 met tout le monde d’accord en s’offrant la 1ère place du « Top 20 GfK/ Livres Hebdo tous genres confondus devant « Mortelle Adèle » T19 qui repasse devant « L’Arche de Rantanplan », tandis que « Les Vieux Fourneaux » T7, 1ère entrée du « Top 20 BD » sur six au total, s’intègre en 11eposition du palmarès généraliste, où l’on trouve également le manga « Jujutsu Kaisen » T17 (15e).
Fumetto et Vitt : les Italiens, éternels nostalgiques…
Si, chez nous, évoquer les personnages et les auteurs ayant œuvré au cours des divers âges d’or qu’a connu la bande dessinée n’intéresse, hélas !, plus grand monde, en Italie, la nostalgie pour les héros d’antan est toujours aussi vive. Parmi d’autres aux ambitions plus modestes, ces deux magazines entretiennent avec talent le souvenir des fumetti anciens, pour le plus grand plaisir de leurs vieux, mais aussi leurs jeunes, lecteurs. Les deux dernières livraisons de ces trimestriels, à la présentation digne de véritables magazines, en sont les témoins.
« 1629, ou l’effrayante histoire des naufragés du Jakarta » : voyage au bout de l’amer…
Prenez un équipage issu des bas-fonds d’Amsterdam, des caisses remplies d’or et de diamants, un apothicaire aussi ruiné que machiavélique et rajoutez-y un capitaine inflexible : autant dire que les passagers du Jakarta, navire en partance pour l’Indonésie, ont signé un terrifiant voyage au bout de l’enfer. Inspiré par l’une des pages les plus sanglantes de toute l’histoire maritime, Xavier Dorison et Thimothée Montaigne réalisent l’impressionnant premier volet d’un diptyque qui n’épargnera personne : de mutinerie en massacre, qui ressortira vivant de ce thriller du XVII e siècle ? Bon voyage…
« 40 hommes et 12 fusils, Indochine 1954 » : chaque artiste est un combattant politique !
Ce slogan viêtminh est au cœur du dernier album de Marcelino Truong. Nous avions traité à l’époque son diptyque autobiographique, autour de ses souvenirs liés à la Guerre du Vietnam (« Une si jolie petite guerre, Saigon 1961-63 » et « Give Peace a Chance, Londres 1963-1975 » (1). Pour son nouveau titre, « 40 hommes et 12 fusils, Indochine 1954 », Marcelino Truong remonte le temps et explore une partie de la Guerre d’Indochine. Pour ce faire, il écrit et dessine l’épopée de Minh qui, de Hanoï à Diên Biên Phu, en passant par la Chine, nous entraîne dans un passionnant récit publié chez Denoël Graphic.
Émerveillez-vous avec « Le Paris des merveilles »…
La trilogie « Le Paris des merveilles » de Pierre Pevel connait un succès certain, depuis la parution du premier roman en 2003. L’écrivain a su créer un Paris de la Belle Époque qui mêle à la ville historique tout un monde de fantasy. Les rues de la capitale sont ainsi peuplées de gnomes, de gobelins, d’ondines et même de dragons et de fées plus ou moins coquettes. Son adaptation en bande dessinée semblait aller de soi quand Étienne Willem l’a proposé, après avoir brillamment collaboré avec le romancier sur la série « Les Artilleuses ». Le premier volume de la série nous a enchanté, tant par sa narration maitrisée que par sa qualité graphique.