L’Art de …

« Pillages » : des océans de souffrances…

Aux origines de la vie et pourtant négligés, les océans abritent des ressources essentielles pour plus d’un milliard de Terriens. Depuis plusieurs années, 17 000 chalutiers chinois et européens détruisent ce fragile écosystème au large des côtes africaines ; et il en est de même partout dans le monde… Inspirée des missions contre la pêche illégale, vécues par le scénariste Maxime de Lisle sur les navires de l’ONG Sea Shepherd, ce docu-fiction plonge sans manichéisme dans les arcanes de la consommation effrénée. Des eaux troubles, en miroir de la folie des économies mondialisées.

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« Petit Pays » : quand l’enfance africaine est un paradis perdu…

1992, en Afrique centrale. Pour Gabriel et ses copains, la vie n’est remplie que par l’insouciance de ses dix ans. Mais la tragédie le rattrape : la fin de l’harmonie familiale se conjugue bientôt aux drames immenses de la guerre civile et du génocide, entre le « Petit Pays » du Burundi et le Rwanda voisin. Nourri d’ombres et de lumières vécues dans sa chair, Gaël Faye signait en 2016 un remarquable roman, salué du Prix Goncourt des lycéens. Lancés depuis 2018 dans l’adaptation de ce récit émouvant dans la collection Aire libre, Marzena Sowa et Sylvain Savoia traduisent à merveille le parfum doux amer de ce monde disparu : une enfance métissée, paradis à jamais submergé par des douleurs infinies…

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« Les Âmes noires » : quand les routiers vont au charbon…

Routier chinois, Yuan transporte des chargements de charbon issus de mines clandestines : à charge pour lui et son fixer, Wei, de trouver les meilleurs acheteurs. Un monde oppressant qui vire encore plus noir, lorsque Yuan se fait violemment agresser et braquer son camion… Un one-shot où Aurélien Ducoudray et Fred Druart empruntent les routes – toujours sinueuses – du polar documentaire : tout en nous racontant, sous l’angle ethnographique brut, l’âpreté de provinces chinoises, reculées et pourtant si proches. Quelque part entre vengeance, espoirs et reconquête familiale…

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« La Route » : l’apocalypse maintenant, de père en fils…

Après l’apocalypse, que subsiste-t-il ? Que nous reste-t-il ? Parcourant un monde de cendres et de cadavres, hanté de hordes sauvages cannibales, un père et son fils avancent vers les côtes du sud, tenaillés par la peur et la faim. Leur univers, réduit à un caddie rempli d’objets hétéroclites, confronte l’amour et le courage à la mort et à l’indicible. Transposant l’œuvre saisissante de Cormac McCarthy, Manu Larcenet compose un véritable chef-d’œuvre graphique. Puissant, angoissant et émouvant, « La Route » s’ouvre sur de noirs horizons : une odyssée au bout de laquelle, pourtant, brille encore une étincelle nommée espoir…

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« Larzac : histoire d’une résistance paysanne » : faites labour, pas la guerre !

« Debré ou de force, nous garderons le Larzac. » À partir d’octobre 1971, sur le causse du Larzac, au sud du Massif central, 103 paysans protestèrent contre l’expropriation de leurs terres, à la suite d’un projet d’extension de camp militaire. Face à Michel Debré (ministre de la Défense), sous les présidences de Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing, la lutte se transforma jusqu’en 1981 en un mouvement très médiatique de désobéissance civile. Pionnière du mouvement altermondialiste français, cette saisissante histoire rurale et politique est racontée avec passion en 176 pages – très documentées – par Pierre-Marie Terral et Sébastien Verdier.

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« Le Sang du flamboyant » : la Martinique à cœur et à corps perdu…

Dans les années 1940, l’intendant Albon surprend sa femme avec un béké (blanc), propriétaire d’une plantation martiniquaise de cannes à sucre. Rebelle, traqué, solitaire, défiant la gendarmerie coloniale pendant sept ans, il devint un mythe. Inspiré par cet authentique fait divers antillais, François Migeat le transposa au cinéma (1981), puis en bande dessinée, avec la complicité de Claude Auclair (1985). Ce somptueux one-shot, initialement prépublié en noir et blanc dans (À suivre), est actuellement réédité chez Fordis : une redécouverte enrichie d’un dossier documentaire écrit par F. Migeat et Patrick Gaumer.

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« Barcelona, âme noire » : quand le miroir se brisa…

En pleine guerre d’Espagne, le jeune Carlitos Moreno est adopté par Don Alejandro après avoir perdu sa mère dans d’horribles circonstances. Sous la dictature franquiste, entre trafics, crimes, vengeances, amours et espoirs, son destin et son âme s’assombrissent… Scénarisé par Denis Lapière et Gani Jakupi, dessiné par un trio barcelonais (Rubén Pellejero, Eduard Torrents et Martín Pardo), ce nouveau one-shot, publié dans la collection Aire libre, nous entraîne avec force dans une saga familiale dramatique. Surtout, l’album raconte en creux les affres viscéralement liées aux trois décennies – mortifères – du fascisme hispanique…

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« Bukowski, de liqueur et d’encre » : une poésie misanthrope qui a de la bouteille…

Qui fut au juste Charles Bukowski ? Le poète culte et provocateur du réalisme sale, un écrivain hors-normes, ou un ivrogne minable, être vagabond et torturé ? De fait, sa vie semble s’être écoulée d’un abyme suicidaire à l’autre, uniquement préservée par les femmes et la volonté d’écrire. L’auteur des « Contes de la folie ordinaire » (1972) nous a cependant laissé une œuvre unique, miroir à peine déformant d’une vie chaotique et alcoolique, pleine « de liqueur et d’encre ». Grâce à la biographie très éclairante des auteurs italiens Michele Bonton et Letizia Cadonici, trinquons de nouveau en « Mémoires d’un vieux dégueulasse »… à restituer dans le contexte du siècle dernier !

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« Missak, Mélinée et le groupe Manouchian » : aux grands hommes (et femmes), la patrie reconnaissante…

Demain, 21 février, Missak Manouchian (ainsi que son épouse, Mélinée), fera son entrée au Panthéon. Un symbole de la Résistante intérieure française, consacré au nom de tous ses camarades communistes, 80 ans jour pour jour après leur exécution : 22 hommes et une femme, presque tous étrangers et juifs, qui ont donné leur vie en combattant l’Allemagne nazie. Après l’incontournable « Madeleine, résistante », Jean-David Morvan retrouve la prestigieuse collection Aire libre pour sa première collaboration avec le dessinateur arménien Thomas Tcherkézian : un portrait tragique en 160 pages des martyrs de l’« Affiche rouge », devenus des éléments médiatiques de notre mémoire collective.

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« Le Fauve de Corleone » : quand la mafia voit rouge…

Il aurait pu consacrer son existence à cultiver les champs de sa Sicile natale. Il devint le plus sanguinaire des parrains de Cosa nostra : jusqu’à diligenter les attentats de 1992 contre les juges anti-mafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino. Des actes de guerre qui précipitèrent sa chute… Jean-David Morvan narre, avec brio, le destin criminel de Toto Riina : terreur hors-normes d’une Italie prisonnière de ses propres valeurs morales.

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