À travers ce nouveau pavé de quasiment 350 pages, JeanLouis Tripp (1) continue son introspection familiale pour éclaircir et approfondir ce qu’il sait de son père. Ayant été troublé par déclaration de sa jeune sœur Cécile au sujet de son précédent chef-d’œuvre en bande dessinée (« Le Petit Frère »), où elle trouvait qu’il dessinait très bien le regard triste et perdu de leur géniteur, JeanLouis a décidé de nous raconter la vie ce dernier, avec son talent graphique et narratif habituel… Car, lui, comme il est longtemps resté enfant unique, il a connu un autre homme : un père affectueux, avec ses flamboiements, ses folies, mais aussi ses failles… Bref, un homme vivant, très vivant !
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« La Gloire d’Héra – Tirésias : édition complète » par Christian Rossi et Serge Le Tendre
Parue en 1996 chez Casterman en un unique volume de 77 pages, « La Gloire d’Héra » constituait une fascinante relecture de la mythologie grecque qui aura connue par la suite d’étonnantes tribulations. Scindée en 2002 en deux volumes (intitulés « L’Homme le plus fort du monde » et « À Mycènes »), l’aventure fut surtout revue et corrigée pour atteindre les 96 planches. Désormais réunis chez Dargaud en un volume intégral agrémenté de nombreux dessins inédits et complété par « Tirésias » (deux volumes initialement parus en 2001 chez Casterman), les différents récits permettent de se questionner sur des thèmes éternels : que faire de l’honneur, de la sexualité, de l’amitié ou du sacrifice de soi quand les dieux de l’Olympe (notamment Héra et Zeus) se jouent cruellement des hommes ? Retour sur une saga mythique de Serge Le Tendre (« La Quête de l’oiseau du temps », « Golias ») et Christian Rossi (« Jim Cutlass », « W.E.S.T. »)…
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« Collaboration horizontale » par Carole Maurel et Navie
De nos jours, une grand-mère raconte à sa petite-fille son grand amour de jeunesse : c’était en 1942, et une passion irrépressible venait de naître entre Rose, une femme mariée élevant seule son petit garçon, et Mark, un officier allemand travaillant aux services de renseignement. Autour d’eux, c’est le destin de tout un immeuble qui se joue, dans le douloureux quotidien de l’Occupation. Deux autrices, Navie et Carole Maurel, signent avec une grande subtilité ce récit entre héroïsme, beauté, espoir et trahison…
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« Duke T1 : La Boue et le Sang » par Hermann et Yves H.
De « Comanche » (débuté en 1969 avec Greg) à « Sans Pardon » (2015) en passant par « Dylan Stark » (1968) et la relecture du genre que constitue l’entièreté de la série SF « Jeremiah » (de 1979 à nos jours), Hermann n’a finalement jamais quitté les grands espaces du western. Il le prouve une nouvelle fois ce mois-ci avec le premier opus d’une nouvelle série, « Duke », scénarisé par Yves H. et publié au Lombard lors d’un 44e Festival d’Angoulême dont Hermann assure également la présidence. En tant que shérif adjoint d’une bourgade minière du Colorado, Duke a fort à faire pour endiguer la montée de la violence : or, voici que les hommes de main de Mullins, le puissant propriétaire de la mine d’or locale, viennent de commettre l’irréparable en tuant la femme et la fille d’un ouvrier…
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« Le Spirou de… T11 : Le Maître des hosties noires : » par Olivier Schwartz et Yann
Spirou au Congo ! L’image, référentielle, symbolique et un rien parodique, vaut à elle seule le détour… Bouclant l’aventure débutée en 1946 dans « La Femme-léopard » (paru en mai 2014), Yann et Schwartz content avec un plaisir évident les tribulations de nos héros. Voici donc Spirou, Spip et Fantasio partis accompagner la belle Aniota jusque dans l’ex-colonie belge pour y rapporter un précieux fétiche. Sur leur route se dressent un dictateur africain entouré de savants pas tout à fait dénazifiés et désireux d’atomiser Bruxelles, ainsi que le bon père Lebouc, un missionnaire aux méthodes parfois peu catholiques ! Ampli de nostalgie et d’humour, ce récit (de 64 pages très denses) n’oublie pas d’évoquer avec gravité le racisme ou l’exploitation contrainte du continent noir…
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« La Machine à explorer le temps » par Mathieu Moreau et Dobbs
De 1895 à 1898, le britannique H.G Wells popularise en quelques années les plus grands thèmes de la science-fiction contemporaine. Considéré dès lors comme le père fondateur (avec Jules Verne) du roman d’anticipation, l’auteur demeure une référence inégalée dans la production culturelle actuelle : 70 ans après sa disparition en 1946, les éditions Glénat réadaptent ses œuvres les plus emblématiques dans une collection dédiée. À commencer par « La Guerre des mondes » (prévu en 2 tomes ; dessin de Vincente Fuentes) et « La Machine à explorer le temps » (dessin de Mathieu Moreau), deux titres scénarisés par Dobbs…
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« Lao Wai T1 : La Guerre de l’opium » par Xavier Besse, Laurent-Frédéric Bollée et Alcante
À partir de 1856, les armées britanniques et françaises coopérèrent contre la Chine dans la deuxième Guerre de l’opium, afin de contrôler un trafic pourtant jugé illégal et d’étendre leurs propres relations commerciales. C’est dans ce cadre historique et aventureux que Alcante (« Rani », « Ars Magna »), L.-F. Bollée (« Contrecoups », « Un long destin de sang ») et Xavier Besse (« Insane ») entraînent leurs héros, François Montagne et Jacques Jardin, soldats et amis de longue date. Après une préparation draconienne, ils embarquent pour l’Empire du milieu, à destination de la concession française de Shanghai ; les deux étrangers y découvriront l’envers du conflit et de ses enjeux…
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Un regard sur les belles couvertures du début 2017…
Les traditions demeurent : fin d’année oblige, la rubrique « L’Art de… » s’intéresse déjà aux plus beaux visuels de couvertures des titres franco-belges à paraître durant le premier trimestre 2017. Entre mystère, surprise, dynamisme et beauté plastique, en voici une petite sélection suggestive, permettant de préfigurer des récits de grandes qualités. En attendant de pouvoir lire ces futures pépites, ami(e)s bédéphiles, je vous adresse tous mes meilleurs vœux et vous dis « à très bientôt », dès jeudi prochain sur le site mais aussi – et par exemple – lors du 44e festival d’Angoulême !
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« Les Idées noires » par André Franquin : analyse de planche…
Devenues une pierre angulaire et un jalon incontournable de la bande dessinée d’humour, « Les Idées noires » (parues en janvier 1981 parmi les albums Fluide Glacial) demeurent comme un summum pamphlétaire. Sur une tonalité amère et pessimiste, Franquin y démasque les visages hideux de notre barbarie civilisée : le nucléaire, la peine de mort, la guerre, la pollution et autres gentillesses du même tonneau. Bombardée par l’impact d’extraordinaires dessins aussi noirs que leurs contenus satiriques sous acide, l’humanité en prend pour son grade… Retour, en guise de commentaire de planche, sur ce 34e gag corrosif mettant en scène la chasse au gaspillage énergétique, un thème toujours d’actualité.
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« L’Armée de l’ombre T4 : Nous étions des hommes » par Olivier Speltens
Si les séries et albums sur la Seconde Guerre mondiale abondent, plus rares sont celles et ceux à garder intactes leurs grandes qualités graphiques et scénaristiques. Avec quatre tomes réalisés depuis 2012, Olivier Speltens fait partie du lot, en ayant indéniablement réussi un pari quelque peu risqué : décrire avec émotion le parcours d’Ernst Kessler, un soldat de la Wehrmacht envoyé dès la fin 1942 sur le front russe. Dans cet ultime opus débutant en août 1944, les troupes allemandes sont repoussées par l’irrésistible machine de guerre ennemie. Sur l’Oder, à 90 kilomètres de Berlin, les hommes font face à un ultime choix difficile : combattre le bolchevisme jusqu’à la mort ou tenter de gagner le front ouest dans l’espoir de se rendre aux anglo-américains…
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« Escobar : El Patrón » par Giuseppe Palombo et Guido Piccoli
À eux seuls, les méfaits de Pablo Escobar Gaviria auront dépassé dans la réalité les pires exactions accomplies dans la fiction par les machiavéliques Don Vito Cortizone, Choc, Zorglub et Olrik ! Entrée dans la légende noire de l’Histoire, la vie du plus puissant baron de la drogue de tous les temps n’est que superlatifs et sujets d’incrédulité. Installé à Bogota en 1990, le journaliste et scénariste italien Guido Piccoli avait pu suivre les dernières années du cartel de Medellin et les conflits qui ensanglantèrent la Colombie. Grâce au dessinateur Giuseppe Palombo (« Salomé », « Le Grand Diabolik »), il retrace dans ce one-shot de 136 pages les deux dernières années du « Patron », de son entrée en 1991 dans la prison dorée de La Catedral jusque à sa fin brutale, le 2 décembre 1993…
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