À travers ce nouveau pavé de quasiment 350 pages, JeanLouis Tripp (1) continue son introspection familiale pour éclaircir et approfondir ce qu’il sait de son père. Ayant été troublé par déclaration de sa jeune sœur Cécile au sujet de son précédent chef-d’œuvre en bande dessinée (« Le Petit Frère »), où elle trouvait qu’il dessinait très bien le regard triste et perdu de leur géniteur, JeanLouis a décidé de nous raconter la vie ce dernier, avec son talent graphique et narratif habituel… Car, lui, comme il est longtemps resté enfant unique, il a connu un autre homme : un père affectueux, avec ses flamboiements, ses folies, mais aussi ses failles… Bref, un homme vivant, très vivant !
Lire la suite...Patrimoine

L’Intrépide, un hebdomadaire classique (première partie)
Afin de mieux cerner ce qu’était L’Intrépide, permettez-moi d’évoquer un souvenir personnel : une journée lointaine, sans doute au milieu des années 1950. Celle où après avoir découvert la bande dessinée dans les pages des hebdomadaires Tintin, Spirou, Vaillant... du début des années cinquante, j’ai tenu entre mes jeunes mains mon premier L’Intrépide. J’ai eu l’impression de pénétrer dans un autre univers, de me frotter à une autre race de bandes dessinées. L’impression d’abandonner la joyeuse insouciance de Spirou, l’aventure saine des héros de Tintin, les images en cinémascope de Vaillant… pour pénétrer dans un monde plus vieillot, plus proche des vieux films que notre brave instituteur nous passait le jeudi après-midi au ciné club de la Jeunesse et éducation populaire. Ces histoires qui n’en finissaient plus étaient présentées sous forme de bandes curieusement numérotées, une à une. Les images, nombreuses, souvent réduites au format de timbres poste étaient moins travaillées, les textes plus longs dans les bulles, les noms des scénaristes et des dessinateurs inconnus… L’enfant que j’étais — qui ne connaissait pas (encore) Coq hardi, journal plus proche de L’Intrépide que de Spirou — venait d’entrer dans un autre monde : celui de la bande dessinée classique française. Dans un premier temps déconcerté, j’ai vite appris à apprécier cet univers désuet de la BD de « papa » dont L’Intrépide, Hurrah !, Tarzan… furent les derniers grands représentants.
Lire la suite...
Pratt avant et pendant « Corto » !
C’est Hugo Pratt qui est l’invité du nouveau numéro de l’Express BD, un numéro qui devrait combler tous les amoureux de « Corto Maltese » et de son créateur : « l’écrivain du grand large » comme le décrit avec justesse la Une. Contrairement à certains hors séries qui traitent d’une seule facette d’un auteur ou d’une œuvre, cette livraison invite à découvrir Pratt et son univers dans leur ensemble.
Lire la suite...
Michel Brazier, « petit » frère de Rahan !
Après « Thierry le chevalier », dont le second et passionnant volume est paru fin juin, les éditions Fordis annoncent la publication de « Michel Brazier » : un récit inédit en album du grand scénariste Jean-Michel Charlier, imagé par André Chéret, pour le 16 novembre prochain.
Lire la suite...
Bravo pour l’aventure !
L’Américain Alex Toth (1928-2006) est reconnu comme l’un des artistes les plus influents du 9e art. À l’instar de Carmine Infantino et de Joe Kubert, sa maîtrise décisive du découpage, du design et de l’abstraction, en ont fait un auteur majeur des comic books, média dans lequel il a su incorporer les découvertes graphiques des grands illustrateurs (celles concernant la composition de talents aussi reconnus que Norman Rockwell, Joseph Christian Leyendecker…) et les noirs et blancs définitifs des géants du comic strip (Noel Sickles, Milton Caniff, Frank Robbins…). Ce mois-ci, les éditions américaines IDW ont exhumé « Bravo for Adventure » dans une édition de luxe, aussi exhaustive que magnifique. Exprimant pleinement le talent de Toth, « Bravo for Adventure » fait figure d’œuvre maudite, en raison de ses difficultés à trouver un éditeur et un public. Une histoire malheureuse, malgré un album paru en France au début des années 1980.
Lire la suite...
Astérix, du mythe à la réalité…
Alors qu’ils caracolent tous les jours à la Une de l’Équipe, Astérix et Obélix sont les invités du premier numéro hors série de la revue KaBoom animée par Stéphane Beaujean : 116 pages en couleurs pour seulement 7,95 €. À l’occasion de l’exposition « Astérix à Alésia » proposée en Côte-d’Or en Bourgogne jusqu’à la fin du mois de novembre au Muséo Parc Alésia (www.alesia.com), de grands spécialistes de l’archéologie française se penchent sur la part de réalité et de fiction dans l’œuvre de René Goscinny et d’Albert Uderzo.
Lire la suite...
Rotundo dessine « Tex » !
Tous les ans, depuis trente années maintenant, Sergio Bonelli Editore publie un Albo Special broché en grand format proposant une aventure inédite de son héros fétiche Tex Willer, dessiné par un grand nom de la BD, pour seulement 6,50 euros (sans les frais d’envoi en France). C’est au tour de Massimo Rotundo de réaliser ce long récit de 224 pages écrit par Giammauro Cozzi alias Pasquale Ruju. « Tempesta su Galveston » (« Tempête sur Galveston ») raconte la poursuite de six tueurs d’un ranger par Tex Willer, le plus célèbre d’entre eux, et son fidèle Carson/ Ils croisent la route de personnages insolites campés par Rotundo qui, visiblement, se régale à les mettre en scène.
Lire la suite...
Blake et Mortimer face aux grands mystères de l’humanité…
Encore !, diront certains lecteurs blasés lorsqu’ils découvriront, dans leurs kiosques, ce nouveau numéro hors série de Beaux Arts magazine concocté par Vincent Bernière et son équipe. Ce fut ma première réaction, mais je dois reconnaître qu’elle a été atténuée par la qualité de l’ouvrage.
Lire la suite...
Cino Del Duca : de la presse du cœur à la BD…
Alors que Tintin et Spirou, les deux futurs fleurons de la bande dessinée franco-belge, n’en sont qu’à leurs balbutiements, les éditions Mondiales se positionnent en bonne place sur le marché de la presse des jeunes avec Tarzan, L’Intrépide et Hurrah ! que l’on peut alors qualifier de journaux à l’ancienne. Avant de nous lancer dans l’évocation de ces trois hebdomadaires incontournables de l’après-guerre, il est bon de faire connaissance avec Cino Del Duca qui fut surnommé le roi de la presse du cœur.
Lire la suite...
Micheluzzi : hommage à un maître du fumetto
Les fumetti — bandes dessinées en italien — ne sont pas avares en grands auteurs. Attilio Micheluzzi fut l’un des plus grands de l’après-guerre. Oublié en France par les grands éditeurs qui l’on fait découvrir, dès les années 1970 (ses œuvres sont heureusement rééditées aujourd’hui grâce à Mosquito), il est honoré en Italie par Sergio Bonelli Editore qui lui consacre un numéro de sa très belle et copieuse collection bimestrielle Avventura magazine. Ce fascicule tout en couleurs réédite quatre histoires écrites et dessinées par l’auteur, né en 1930 et décédé en 1990 (voir notre « Coin du patrimoine » sur cet auteur), qui avait connu une première vie professionnelle comme architecte de renom.
Lire la suite...
Des nouveautés patrimoniales franco-belges pas si vieilles que ça…
Les puissantes maisons d’édition BD que sont Dupuis, Casterman, Dargaud ou Le Lombard poursuivent leur méritoire politique éditoriale consistant à mettre à la disposition des nouvelles générations — ou des plus anciennes en mal de nostalgie – toutes ces bonnes vieilles bandes dessinées d’autrefois qui n’ont pas pris une seule ride : même si elles n’ont, en fait, que quelques années et qu’elles nous ramènent dans un passé pas si éloigné que cela. Un nouvel et solide acteur, Place du Sablon, vient de s’engouffrer dans cette niche, en commençant par rééditer un très bel album sorti en 2004 dans la prestigieuse collection Romans de Casterman : « Assassine » d’André Taymans et Patrick Delperdange…
Lire la suite...