Un premier voyage dans les Terres australes et antarctiques françaises — retranscrit dans le très bel ouvrage « Voyages aux îles de la Désolation » — n’a pas rassasié le dessinateur Emmanuel Lepage (1) : 12 ans après, en 2022, il embarque à nouveau pour les îles Kerguelen. N’ayant pas pu, lors de sa première excursion, vivre au plus près le quotidien de tous ceux qui travaillent sur cet archipel au relief montagneux d’origine volcanique, situé au sud de l’océan Indien, il y reste cette fois-ci deux mois et demi : s’attachant donc plus aux personnes qui partent avec lui, tout en montrant les changements déjà à l’œuvre sur la nature, en raison du réchauffement climatique. Du beau, écologique et humaniste, voire quasiment poétique, récit de voyage en BD !
Lire la suite...Harry Dickson dessiné par Renaud !
Renaud (Renaud Denauw, pas le chanteur), 80 ans cette année, se frotte au détective le plus célèbre du plat pays : Harry Dickson. Imaginé, avant-guerre, par l’écrivain Jean Ray sous le pseudonyme John Flanders pour une fameuse collection de romans populaires, il fait encore vibrer aujourd’hui de nombreux lecteurs nostalgiques.
C’est l’un d’entre eux, Christian Vanderhaeghe, qui redonne vie au détective, proche cousin de Sherlock Holmes, dans le magazine Charlie mensuel, en 1985. Il est accompagné au dessin par Pascal Z. Zanon : jeune dessinateur belge adepte de la sacro-sainte ligne claire. Vêtu d’un éternel imperméable de couleur mastic, coiffé d’un feutre et fumant la pipe, le héros abandonne les années 1920 chères à Jean Ray pour les années troubles précédant la Seconde Guerre mondiale. Flanqué de son fidèle ami Tom, il arpente Londres, traquant de dangereuses organisations criminelles, dont l’Araignée qui sème la terreur au cœur du Royaume-Uni.
Zanon ne trahit pas la réputation de lenteur des dessinateurs adeptes de la ligne claire, puisqu’il signe seulement 9 albums (en près de 30 ans !) édités par Art & BD, structure belge diffusée par les éditions Dargaud ; le dernier, « Les Gardiens du gouffre », ayant été publié en 2014. Souhaitant donner un coup de fouet à la collection, l’éditeur décide de confier le personnage d’Harry Dickson à plusieurs dessinateurs.
Un premier volume honnêtement dessiné par Philippe Chapelle, « Les Gardiens du diable », est publié en 2015.
C’est aujourd’hui au tour de Renaud de prendre le relais avec ce nouvel épisode mis en images dans un pur style ligne claire qui n’a rien à envier aux ouvrages dessinés par Zanon, bien au contraire. Certains regretteront peut-être la pulpeuse Jessica Blandy et les autres femmes fatales campées par Renaud et l’univers glauque où elles évoluent imaginé par Jean Dufaux, mais c’est un pur bonheur que de retrouver ce sympathique dessinateur dans ce nouvel exercice qu’il maîtrise parfaitement.
Le scénario, toujours écrit par Christian Vanderhaeghe, débute en 1934 en Belgique alors que des voleurs s’emparent d’un retable peint par les frères Van Eyck, exposé dans la cathédrale de Gand. Sur fond de bataille religieuse, le roi des détectives se lance sur les traces des malfaiteurs dont l’instigatrice, et ce n’est pas une surprise, n’est autre que Georgette Cuvelier, son éternelle et redoutable ennemie. Un récit riche aux nombreux coups de théâtre, d’un grand classicisme, qui comblera les nostalgiques de tous âges, amateurs de dessins soignés.
Signalons que parallèlement à cette série les éditions Soleil ont proposé une autre version des enquêtes d’Harry Dickson, écrite par Richard D Nolane, dessinée par Olivier Roman. Treize albums ont été publiés entre 1992 et 2009.
« Harry Dickson T11 : Le Messager des dieux et le vol de l’agneau mystique » par Renaud et Christian Vanderhaege, d’après Jean Ray
Éditions Art & BD (11,99 €) – ISBN : 978-2871511007













On en parle, de l’utilisation ratée de Sketchup ?… Ce logiciel 3D est ici utilisé avec le plus grand amateurisme par Renaud, malgré sa longue carrière. Regardez la cathédrale de la première case, avec ses tours penchées, ou le décor de la dernière planche présentée, avec les personnages qui semblent (difficilement) posés au hasard sur le trottoir. Cet effet pas du tout naturel est dû aux points de fuites qui ne sont pas les mêmes que sur un vrai dessin 2D. Il n’y a aucun effet de profondeur, tout semble faux et froid.
Renaud n’est pas le seul à utilliser cette méthode (elle se répend même de plus en plus), mais ça peut être fait intelligemment, comme par exemple Gazzotti sur la série Seuls.
En effet, d’accord avec Marcel . Renaud a complètement raté cet album ; il aurait dû garder son style récent, celui de la « route Jessica » par exemple , qui se rapproche tout naturellement de la ligne claire….
Quant au scénario obscur et verbeux de cet album …
Espérons une amélioration au prochain épisode!
En utilisant le style de la « route Jessica » , mais en utilisant un gaufrier de 4 bandes par page, Renaud pouvait nous faire de la « ligne claire » sans altérer son style !
Cet effet pas du tout naturel est dû aux « points de fuites » ? Non : aux points de fuite.
Très très déçu. Une BD c’est pas du verbiage, j’ai pas réussi à la lire en entier, tellement cela m’agacer de me trouver devant des pavés d’écriture , d’étalage de savoir comme de la confiture avariée . Si j’ai envie de me cultiver, je prends un livre .
Après une longue j’ai repris la lecture de cette série au n° 12. Grosse déception.
Le dessin est froid, malhabile et qui ne correspond pas du tout au dessins habituel de Renaud.
Seul point positif les décors art déco de Miami les trains et les avions …..
J’espère qu’il reviendra au style antérieur de la série. Prochain essai le n° 13.
Vas-y Renaud, il faut se ressaisir.