« Les Aventures de Gérard Crétin » est une bande dessinée en une page proposée dans le mensuel Mikado des éditions jeunesse Milan, entre 1989 et 1994, et c’est la première série de gags que l’immense Florence Cestac (1) a créée spécifiquement pour la presse ! Son antihéros a tendance à être vantard et gaffeur : il croit souvent savoir tout faire mieux que les autres et être le meilleur en tout… Mais il est quand même attachant, car terriblement naïf ! Ainsi, il enchaîne les situations hilarantes et embarrassantes, incarnant, avec une tendre absurdité, certains travers humains. Le trait de la reine du gros nez en BD y est déjà unique, même si elle juge avoir fait quelques progrès depuis. Mais comme le dit elle-même : « un petit coup de nostalgie, ça ne peut pas faire de mal ! »
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Polar savoureux imaginé en 1949 par Frédéric Dard pour les éditions Jacquier, il arrive au commissaire San-Antonio de flirter de temps à autre avec la bande dessinée. Le second album de la nouvelle version signée Michaël Sanlaville devrait ravir tous ceux qui suivent les enquêtes du fameux flic de la police parisienne et de son équipe mutés en Bretagne. Savoureux.
Achille, le « vieux », s’étant fait nommer à Ploumanac’h Vermoh, San-A, Béru, Pinaud, Marie-Marie et les autres suivent leur chef dans ce village du bout du monde. L’assassinat de Jean-Yves Katkarre, commandant du chalutier La Môme Crevette, amateur de calva dont la jolie veuve nympho a la cuisse légère, sort enfin l’équipe des torpeurs de la routine.
Tanguy Liauradèshome, vieux bourrin sur le retour, et la propriété proche du ministre Gildar Lembrumé sont des premières pistes que nos héros abandonnent lorsque le phare de la pointe du Chaz saute. La présence d’un cargo russe transportant un arsenal nucléaire croisant au large des côtes bretonnes est bien plus intrigante. Bravant la tempête, San-Antonio met au point une opération pas vraiment discrète au large du pittoresque petit port breton… Histoire de pouvoir être enfin réintégrés dans leurs meubles à Paname.
Ce n’est pas la première fois que le commissaire San-Antonio est le héros d’une bande dessinée. Dès 1972, les éditions du Fleuve noir proposent une première version adaptée par Patrice Dard, dessinée par le studio Henri Desclez et plus particulièrement par les jeunes Franz et Marc Hardy. Sept albums sont publiés jusqu’en 1975 sans grand succès.
Dix ans plus tôt, en 1963, Henry Blanc démarre une bande quotidienne dans France-soir dont les textes copieux placés sous les images sont adaptés des romans par Robert Mallat. Proposée jusqu’en 1975 cette version compte 3 588 strips. Une belle performance ! Voir à ce sujet le « Coin du patrimoine » que nous avions déjà consacré à cette adaptation : « San-Antonio » en bandes dessinées.
« Si ma tante en avait » est le 97e volume de la série, publié aux éditions du Fleuve noir en 1978, dont la dernière réédition est éditée en 2012 par Pocket sous une couverture signée François Boucq.Né en 1982 à Lyon, Michaël Sanlaville étudie le dessin à l’école Émile Cohl.
Animateur storyboardeur il aborde la bande dessinée en signant aux côtés de Bastien Vivès et Balak les 12 volumes de « Lastman ».
Depuis 2014, il réalise les nouvelles couvertures des « San-Antonio » publiés par Pocket.
Passionné par les romans de Frédéric Dard depuis l’adolescence, il met en images avec gourmandise un premier roman en 2018.
Truculente, paillarde, vivante, fidèle à l’esprit du créateur, son adaptation est une pure merveille pour les nostalgiques du célèbre commissaire.
Que ceux qui comme moi n’ont pas été vraiment convaincus par ses travaux précédents se rassurent, cet album bien que graphiquement déstabilisant se savoure avec le même plaisir qu’une bonne vieille BD classique.
« San-Antonio T 2 : Si ma tante en avait » par Michaël Sanlaville
Éditions Casterman (16 €) — EAN : 9 782 2031 7272 2