« Champignac » met à l’honneur l’un des personnages les plus généreux et des plus attachants de la galaxie « Spirou », en dévoilant son passé dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, avant qu’il rencontre le héros donnant son titre au journal des éditions Dupuis. Outre le fait de divertir efficacement, le but de cette série dérivée est de vulgariser des sujets scientifiques et sociologiques pour toucher les jeunes lecteurs. Dans cet encore très réussi tome 4, où un Pacôme irritable et dépressif croise d’éminents confrères de l’époque (Einstein, Feynman ou Oppenheimer, récemment mis en lumière avec le film de Christopher Nolan), les Béka et David Etien abordent, avec authenticité et psychologie, le problème de la fabrication de la bombe atomique, à laquelle notre original mycologue va inconsciemment contribuer…
Lire la suite...L’ACBD récompense « Sengo » de Sansuke Yamada…

Malgré l’annulation de la Japan Expo en cette année 2020, le prix Asie de l’ACBD (Association des journalistes et critiques de bande dessinée) a quand même été, comme chaque année depuis 2007, décerné à un manga ayant retenu l’attention des journalistes spécialisés dans la bande dessinée durant l’année écoulée. Sur cinq finalistes, c’est « Sengo » de Sansuke Yamada, publié chez Casterman, qui remporte le trophée grâce à 16 voix exprimées par les 53 participants.
Le vote fut serré, entre « La Vis » de Yoshiharu Tsuge chez Cornélius qui a recueilli 12 voix, « Mauvaise Herbe » de Keigo Shinzo chez Le Lézard noir et ses 13 voix et donc « Sengo » de Sansuke Yamada chez Casterman qui en a récolté 16.
En revanche, il y a quand même eux deux votes blancs et seulement 3 voix pour le néanmoins excellent et moderne « Blue Giant » de Shinichi Ishizuka chez Gléna,t alors que la biographie « Ma vie en prison » de Kim Hong-Mo, publiée chez Kana, n’a reçu que sept suffrages.
« Sengo » est une série en sept volumes dont le troisième vient de sortir aux éditions Casterman.
Il a été souligné que « Sansuke Yamada réussit là un tour de force : d’un panorama de ruines il tire au fond l’essentiel, la dimension baroque. Personnages picaresques, tendre exhibition des imperfections, habile mélange du burlesque et du tragique ou surgissement soudain d’une violence toujours à l’arrière-plan d’une action en apparence légère et joviale : tout cela concourt à l’élaboration d’une fresque douce-amère d’une remarquable justesse, où le rire occupe toutefois toute sa place. Si la béance laissée par la guerre (et la défaite) hante littéralement chacun des personnages croisés, c’est bien du côté des (sur)vivants, et non des morts que se situe le point d’ancrage du récit. À l’école du désenchantement il s’agit de substituer le réapprentissage de l’engouement et cela passe par les combines montées, les cuites épongées ou encore les corps éprouvés. L’édition de la série – finie au Japon en sept volumes – par Casterman offre en outre au lecteur une immersion idéale grâce à une traduction de grande qualité où le parler, haut en couleurs, des protagonistes anime constamment leurs aventures. »
Quoi qu’il en soit, si la série « Sengo » a été plébiscitée, les cinq titres sélectionnés en première instance méritent l’attention des lecteurs. N’hésitez pas à consulter la sélection avec les vidéos de présentation des éditeurs de notre précédente actualité sur le sujet : Sélection pour le prix Asie de la Critique ACBD de 2020 !
Gwenaël JACQUET
« Sengo » par Sansuke Yamada T1 à 3
Éditions Casterman (9,45 €) -
Tome 1 ISBN : 9782203202597
Tome 2 ISBN : 9782203202757
Tome 3 ISBN : 9782203202856