Même quand on est adulte, on aime lire les albums jeunesse scénarisés par Loïc Clément. Le récit est toujours surprenant, avec de l’action ou des thématiques traitées toujours profondes et intéressantes… Et pour agréger actions, personnages attachants et émotions, le scénariste n’oublie jamais d’ajouter une bonne dose d’humour. On retrouve tous ces ingrédients dans « Les Larmes du yôkaï » : une enquête policière amusée et amusante dans un Japon médiéval revisité.
Lire la suite...Georges Estève & Louis Le Hir : deux nouveaux décès !
Deux autres dessinateurs nous quittent en cette fin d’année décidément mortifère pour le monde de la bande dessinée : Georges Estève (depuis longtemps éloigné du 9e art) et Louis Le Hir (jeune dessinateurs prometteur fauché à l’âge de 34 ans).
Né à Marseille le 18 mars 1927, Georges Estève y est mort le 14 décembre : encore une victime de la Covid-19.
Grand admirateur des dessinateurs américains de l’âge d’or comme Alex Raymond, Hal Foster, Burne Hogarth…, il a 20 ans quand il est embauché par les éditions du Siècle sises à Lyon, après avoir répondu à une annonce.
Il y campe « Targa » : une série avec un homme de la jungle imaginé par Robba (Robert Bagage), le fondateur des futures éditions Imperia.
La revue Targa, lancée en novembre 1947, se poursuit jusqu’à son n° 38.
Avec Robba et Max André Dazergues, il anime ce personnage qui sera finalement abandonné par crainte d’un procès avec les éditeurs de « Tarzan ».
Les pages — qu’il signe dans un premier temps Stev’son — seront reprises en 1979 sous le titre « Agar » dans Kalar spécial. Il succède à l’italien Giovanni Benvenuti sur les aventures de l’Indien Youpi dans Youpi, puis dans Garryen 1949-1950.
De 1956 à 1964, il reprend la série italienne « Nylon Carter » dans le format de poche Super Boy à partir du n° 76, jusqu’au n° 179. En 1951-1952, il réalise des histoires dédiées à des sportifs et à des acteurs dans Super Boy sport (« Marcel Cerdan », « Errol Flynn », « Primo Carnera »…).
On lui doit aussi des épisodes d’« Oliver » ou de « Jim Canada » et diverses histoires dans Kon Tiki, Rangers…
Il signe les couvertures et les illustrations de 12 fascicules de la « Marie des Isles » de Robert Gaillard. Effrayé par l’arrivée de plus en plus conséquente du matériel étranger, Georges Estève abandonne la bande dessinée en janvier 1963 et devient préparateur en pharmacie à Marseille.
Malgré une carrière fort courte, Georges Estève a laissé un souvenir nostalgique aux lecteurs de « Targa ».
Louis Le Hir nous a quittés à l’âge de 34 ans le 4 décembre dernier.
Il a étudié le dessin et obtenu une licence en arts plastiques à la Sorbonne.
Bouquiniste sur les quais parisiens, mais aussi illustrateur pour la revue Tango, il s’est fait remarquer en 2011 avec la parution de la trilogie poignante du « Clown » aux éditions Mosquito (meilleur premier album de l’année au festival de Sérignan en 2012).
Il a enchaîné avec deux ouvrages eux aussi édités par Mosquito revisitant avec originalité les contes : « Hänsel et Gretel » et « Le Petit Poucet ». Grand admirateur de José Munoz, il avait acquis un trait personnel à la fois dépouillé et riche.
Louis était le fils du dessinateur Jean-Louis Le Hir (né en 1955) qui a collaboré à ses ouvrages, plus particulièrement sur les couleurs. Lui aussi a été bouquiniste pendant dix ans (« Le Grenier illustré »).
Nos plus sincères condoléances aux familles de ces deux dessinateurs.
Henri FILIPPINI
Merci Monsieur Fillipini pour le bel hommage à GEORGES Estéve qui était un grand ami
j’avais connu Georges en 1989 quand Louis CANCE M’avait demandé de le contacter pour HOP
q’elle surprise de le découvrir en blouse blanche à la pharmacie ESTEVE tenue par son épouse GINETTE . Georges était devenu préparateur en pharmacie et aprés tant d’années doutait de mon intervention.