« Les Aventures de Gérard Crétin » est une bande dessinée en une page proposée dans le mensuel Mikado des éditions jeunesse Milan, entre 1989 et 1994, et c’est la première série de gags que l’immense Florence Cestac (1) a créée spécifiquement pour la presse ! Son antihéros a tendance à être vantard et gaffeur : il croit souvent savoir tout faire mieux que les autres et être le meilleur en tout… Mais il est quand même attachant, car terriblement naïf ! Ainsi, il enchaîne les situations hilarantes et embarrassantes, incarnant, avec une tendre absurdité, certains travers humains. Le trait de la reine du gros nez en BD y est déjà unique, même si elle juge avoir fait quelques progrès depuis. Mais comme le dit elle-même : « un petit coup de nostalgie, ça ne peut pas faire de mal ! »
Lire la suite...Pierre Guitton : disparition d’un pionnier de l’underground hexagonal…

Peu de lecteurs de bandes dessinées se souviennent de Pierre Guitton : l’homme qui couvrait ses dessins de petits points. Il a pourtant œuvré au sein du 9e art pendant près de 20 ans, s’adressant à un lectorat politisé, avant de proposer ses derniers travaux dans le mensuel (À suivre). Il nous a quittés le 20 juillet 2021, à l’âge de 77 ans.
Pierre Guitton est né à Loches, le 16 mai 1944. Il étudie le dessin aux Beaux-Arts de Paris, dont il sort avec un diplôme national de peinture. Passionné par le mouvement underground américain, il se lance dans la bande dessinée, non sans observer les grands maîtres des comics US, dont Richard Crumb. Ses premiers dessins sont publiés en 1969 dans Charlie mensuel, puis dans Hara Kiri.
Après deux numéros 0 d’Anathème, il crée le magazine Zinc (« très beau pas cher ») en 1971 avec Gilles Nicoulaud, bientôt rejoints par Philippe Bertrand, Hugot, Jackie Berroyer, Soulas…
La publication se poursuit jusqu’en 1974 avec, sur la fin, le concours des éditions Balland.
De 1981 à 1988, il collabore au mensuel (À suivre) où il anime, entre autres récits indépendants, les « Contes du lapin jaune » : une création poétique et surréaliste qui doit attendre 2018 pour être présentée dans un album aux éditions Le Chant des muses.
Ce même éditeur a également proposé « Pierre Guitton rétrospective et c’est pas fini ! », en 2011.
Il avait abandonné définitivement la bande dessinée en 1987 et avait rejoint sa bonne ville de Loches où il se consacrait avec un réel succès à la peinture.
Devenu une personnalité incontournable en Indre-et-Loire, il est l’auteur de nombreuses affiches offertes aux regards de la population sur les vitrines des magasins.
Lochois moi-même, je rencontrais régulièrement Pierre Guitton au marché du mercredi, son éternel grand panier sous le bras.
Nous évoquions, avec nostalgie, souvent une larme à l’œil, ces années 1970 si riches en découvertes.
Notre dernière rencontre remonte à il y a tout juste trois semaines…
Malgré une œuvre modeste, Pierre Guitton appartient à l’histoire de la bande dessinée, plus particulièrement à ces années post 1968 où tout était encore possible…
L’équipe de BDzoom.com présente ses condoléances à ses proches.
Henri FILIPPINI