Après deux diptyques d’une série sans personnages récurrents particulièrement réussis (1), le scénariste Zidrou et le dessinateur Arno Monin continuent de mettre en cases le thème de l’adoption en publiant — toujours sous forme d’une comédie mélancolique pour le grand public — un cinquième tome qui peut se lire sans qu’on ait eu connaissance des précédents : un one shot qui privilégie l’émotion, la douceur et la délicatesse (tant dans l’idée et la narration que dans le graphisme), en scénographiant trois jeunes filles qui sont devenues sœurs…, puis orphelines de leur papa adoptif. Une belle histoire familiale écrite avec optimisme, pour nous aider à surmonter, plus facilement, les épreuves que la vie nous fait régulièrement subir…
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Face à des peintures fascinantes, qui n’a pas rêvé de s’approcher de leurs décors pour tenter d’entrer plus avant dans leurs détails, d’en percer les mystères, d’aller au-delà du visible et du représenté ? Bref, d’atteindre l’envers du décor ? C’est le cas d’un gardien de musée comme Patrick qui a sous le nez « La Joconde », son sourire impénétrable et, derrière elle, ces petits bouts d’Italie et plus exactement de Toscane…
Patrick a une vie extrêmement banale et rangée. À la cinquantaine, il vit encore avec sa mère ! Pas de quoi rêver ! Sauf quand il bosse au Louvre et qu’il a, sous les yeux, cette incroyable Mona Lisa lui souriant impunément… Jusqu’au jour où c’est elle qui fait le premier pas et lui demande de venir, d’entrer dans son univers. Rien de moins !
Dès lors, Patrick se fait voyageur, guidé par une belle Florentine, et sa vie va changer. Mais vit-il ? Rêve-t-il ? Toujours est-il que Patrick joue les promeneurs, les touristes à Firenze (Florence), mais aussi à San Gimignano ou encore à Sienne. Le lecteur devient le voyageur, dans l’ombre d’un personnage qui va décider de changer de vie (il serait temps !).
Au fil des rencontres, et pas des moindres (avec Léonard de Vinci en personne, notamment), Joël Alessandra nous invite en Italie, nous offrant des vues de ville ou de paysages évidemment « pittoresques », puisque ce mot vient précisément de l’italien et renvoie à la peinture, au peintre, à ce qui se peint : dessins pleine page ou doubles pages aquarellées, échappées lumineuses, visions urbaines au XVIe siècle… Comme le héros, on s’envole : l’album tenant alors du carnet de voyage, pour le plus grand plaisir du spectateur.
D’autres auteurs ont imaginé des personnages passant « de l’autre côté du miroir », car le sujet est tentant de faire vivre, d’animer ces personnages et ces paysages statiques. Cet homme qui va se trouver de bonnes raisons de changer de vivre, est un bon exemple de qu’on doit au voyage, à l’observation des ailleurs, au goût de l’immersion…
Didier QUELLA-GUYOT ; http://bdzoom.com/author/DidierQG/
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« Le Voyageur » par Joël Alessandra et Théa Rojzman
Éditions Daniel Maghen (26 €) – EAN : 9782356741431
Parution 23 mars 2023