Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Erectus » : et si l’humanité se mettait à régresser !

C’est en 2018 que Xavier Müller publie avec succès son roman « Erectus » : un an avant l’apparition de la Covid aux quatre coins de la planète. Récit passionnant, reposant sur des bases scientifiques plausibles, cette fiction — qui commence en Afrique du Sud — mêle les ingrédients des histoires catastrophes au sérieux des récits didactiques. C’est aussi le grand retour d’Erik Juszezak : à la fois adaptateur du roman et dessinateur.
De nos jours en Afrique du Sud, dans la province de Mpumalanga, au refuge animalier du parc Kruger, un éléphanteau subit une mutation régressive, suivie par celle d’un gibbon au laboratoire de virologie médicale de Pretoria. Baptisé virus Kruger, le phénomène — qui se propage — inquiète Stephen Gordon, le directeur des maladies transmissibles à l’OMS, et son assistante, la scientifique Cathy Crabbe.
Alors que le phénomène s’étend à travers le monde, Gordon fait appel à Anna Meunier : la célèbre paléontologue, qui depuis longtemps défend la théorie de la régression des animaux. Lorsqu’un humain est à son tour victime d’une mutation qui le transforme en un Homo sapiens vieux de deux millions d’années, la panique s’empare des médias et de la population.
Pour Anna Meunier, une course contre la montre commence, d’autant plus que Yann — son compagnon et père de l’enfant qu’elle porte — est à son tour victime de l’épidémie. Contre une population épouvantée par le virus, qui souhaite que les Erectus soient considérés comme des animaux nuisibles pour l’humanité, la jeune femme se lance dans une bataille désespérée…
Si l’on peut regretter l’utilisation de quelques poncifs — comme le sempiternel laboratoire pharmaceutique coupable de crime contre l’humanité pour l’appât du gain —, ce récit de 100 pages est passionnant, riche en suspens et en personnages crédibles. « Dessine les créatures préhistoriques de la façon la plus réaliste possible », avait donné pour consigne le romancier à son adaptateur et dessinateur. Mission réussie : ses hommes préhistoriques sont à la fois humains, attachants et crédibles.
Bien que la conclusion de l’histoire paraisse bouclée avec cet album, il faut espérer que les deux autres romans de la série (« L’Armée de Darwin » et « Le Dernier Hiver ») soient eux aussi adaptés en bande dessinée. Destiné à un large lectorat, cet ouvrage tient en haleine de la première à la dernière page. Une fois de plus, le label Philéas — spécialisé dans l’adaptation de romans —, filiale des éditions Jungle dirigée par Éric Dérian, propose de la belle ouvrage.
Né en 1973, Xavier Müller obtient un doctorat en physique, puis devient journaliste scientifique. Il écrit son premier roman, « Les Détectives de l’étrange », en 2008. En 2018, il propose aux éditions XO le premier volume de la trilogie « Erectus », dont la publication se poursuit jusqu’en 2021.
Né à Douala au Cameroun, le 13 janvier 1959, Erik Juszezak arrive en France en 1988. Autodidacte, il publie quelques illustrations avant d’aborder la bande dessinée en dessinant « Les Crocs d’ébène » avec Ange (alias d’Anne et Gérard Guéro), aux éditions Glénat. Il réalise avec le même duo « Les Héritiers »,chez Vents d’ouest, puis « Oki » avec Christian Godard, chez Glénat. Erik Juszezak participe au concept « Pandora Box », chez Dupuis, puis à « Empire USA » avec Stephen Desberg. Il illustre « Narvalo » avec Yann, puis les dix volumes de « Dantès » : un thriller financier écrit par Philippe Guillaume et Pierre Boisserie, aux éditions Dargaud, de 2007 à 2016. Scénariste, il écrit « Le Méridien des brumes » pour Antonio Parras. Loin des bruits du monde médiatiques, il construit une carrière discrète, de son trait réaliste et soigné. « Erectus » — dont il assure le découpage, le scénario et les dessins — témoigne de sa passion pour un métier exigeant, qu’il sert avec une remarquable humilité.
« Erectus » par Erik Juszezak, d’après Xavier Müller
Éditions Philéas (19,90 €) — EAN : 978-2-4914-6749-4
Excellent travail de Juszezac, je confirme.
Pour avoir lu les 3 tomes de Erectus, comme Henri, je souhaite vraiment que les deux autres tomes soient adaptés en BD. Et dans un délai raisonnable…