Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
Lire la suite...« Horologiom » T6 par Fabrice Lebeault

Onze ans après avoir mis un terme à son onirique « Horologium » (cinq tomes parus chez Delcourt, entre août 1994 et novembre 2000), le talentueux Fabrice Lebeault remet le couvert en nous proposant un véritable polar à l’ancienne, situé dans ce monde où tout est mécanisé : chaque habitant possédant même une clef sur la tête, symbole de son appartenance et de son intégration à cette société qui permet un conditionnement à l’encontre des sentiments humains…
Cependant, ce nouveau récit se démarque complètement de l’ambiance à la Paul Grimault et Jacques Prévert (« Le Roi et l’oiseau »), référence qui était omniprésente dans le premier cycle : il se déroule, d’ailleurs, avant !
Donc, pas besoin d’avoir lu les cinq précédents volumes (réédités et relookés pour l’occasion) ; d’autant plus que les deux pages situées aux prémices de l’album, en bichromie, résument parfaitement cet univers pour les néophytes !
L’histoire tourne, désormais, autour d’une unité de police (le Service des Violences Privées) qui rappelle, un peu, celle de « Gotham Central » : une série dérivée du comic-book « Batman ».
Le major Meusy, le chef de ce service, sert le système du mieux qu’il peut et s’ennuie… Jusqu’au jour où l’on retrouve un policier de son service décapité : sa tête trônant, seule, dans une rue enneigée ! Comme il est confronté à un criminel particulièrement retors et qu’il est peu soutenu par ses supérieurs, on se demande bien comment il va s’en sortir ; d’autant plus qu’il est secondé par une équipe d’enquêteurs, certes zélés, mais complètement abrutis par la routine !
Rendant ses personnages burlesques complètement crédibles grâce à son attachant et joyeux dessin baroque, Fabrice Lebeault se révèle aussi un maître es-narration : dénouant habilement les fils de cette astucieuse intrigue avec autant d’efficacité que d’originalité !
Gilles RATIER pour bdzoom.com
« Horologiom » T6 (« Le Ministère de la peur ») par Fabrice Lebeault
Éditions Delcourt (13,95 €)