C’est avec exigence qu’Emmanuel Moynot construit, depuis une quarantaine d’années, une riche carrière où se côtoient des albums classiques (sa reprise de « Nestor Burma », par exemple) et des one-shots aux motivations plus ambitieuses, tel le présent album. Un polar noir et cynique où il établit avec force détails le parallélisme entre le quotidien des babouins africains et le comportement parfois violent de certains individus de notre monde contemporain.
Lire la suite...« Le Secret de l’Alchimiste » par Capucine Mazille et Sylvie Chausse
En octobre 2010, paraît « Le Château invisible », le deuxième volume de la collection jeunesse de Mosquito, « Lily Mosquito ». Cet album, imaginé par Sylvie Chausse et dessiné par Capucine Mazille, est la première incursion sur le territoire de la bande dessinée de ces deux auteures, que l’on connaît par ailleurs pour leurs ouvrages publiés chez des éditeurs de littérature de jeunesse.
L’on peut dire que cette première est très réussie !
Sylvie Chausse et Capucine Mazille nous entraînent dans un univers féérique peuplé d’elfes, de monstres sympathiques et de méchants aussi.
Où l’on découvre l’elfe muet, Elvish, un garçon malin et courageux, et ses deux amis. Grimm, comme son nom le suggère, est un oiseau qui parle comme une encyclopédie et ne jure que par les livres. Quant à Barbaro, le gentil dragon un peu simplet, il refuse de cracher le feu car il est non-fumeur. Les trois amis affrontent un magicien qui veut acquérir le Haut-Pouvoir grâce à un grimoire secret caché dans le château invisible. Pour cela, tous les moyens sont bons, y compris enlever les habitants du village et les vider de leurs couleurs … Mais le trio triomphe bien sûr et les couleurs reviennent là où elles doivent être.
Dans ce deuxième volume, tout juste sorti, l’on retrouve donc avec plaisir les trois amis et les habitants de leur village sylvestre. L’automne commence et il s’agit de faire des provisions pour l’hiver. L’on découvrira les méthodes un peu sportives des écureuils et des oiseaux du grand arbre … Mais, pour l’heure, Elvish a le blues et d’autres préoccupations. Il aimerait tant retrouver d’autres elfes et partir à la recherche de ses origines … Qu’à cela ne tienne ! Grimm suggère de se rendrer à la bibliothèque princière de Cuiz, en traversant la forêt des Sapins noirs, où de mauvaises rencontres sont à craindre.
Les voilà donc partis, nantis de provisions que porte Barbaro sur son dos, et de courses à faire pour les habitants du village.
En chemin, les trois amis croiseront toutes sortes de personnages qui les aideront ou chercheront à faire échouer leur quête : une princesse un peu superficielle et sa magnifique licorne, un page félon, un gardien de cimetière très pittoresque et le grand maître Cucurbix, plus végétal qu’humain. Ils affronteront aussi deux véritables méchants, Alfredo et Baruck, à la recherche du secret de l’alchimiste. Et puis, quelques jolies surprises les attendent …
On prendra un véritable plaisir à découvrir cette jolie série, intéressante quant aux valeurs humanistes qu’elle porte, et élégante sur le plan graphique. Les couleurs sont vives ; la mise en page souvent spectaculaire et dynamique et les bulles changent de forme selon le locuteur. L’album fourmille de mille et un détails que l’on s’amusera à repérer dans les planches, de jolis clins d’œil et de personnages très hauts en couleurs. Le trio que forment ces trois amis, très différents les uns des autres, (l’elfe, le dragon et l’oiseau), fonctionne bien.
On peut tout à fait lire « Le Secret de l’Alchimiste » sans avoir lu, auparavant « Le Château invisible ». Mais ce serait dommage de s’en priver, toutefois.
Une lecture rafraîchissante à partager en famille.
Catherine GENTILE
« Le Secret de l’Alchimiste » par Capucine Mazille et Sylvie Chausse
Éditions Mosquito (13 €) – ISBN 2 35283 868 8
Merci, Catherine, pour cette belle présentation de notre album.
cela me fait vraiment plaisir de lire votre article car vous avez bien vu ce que nous essayons de faire passer. C’est la première critique sur « Le secret de l’alchimiste », et on ne pouvait rêver mieux.