Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
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On ne produit plus trop de fables en bande dessinée, et c’est bien dommage ! Extrapolant le conte du « Chat botté » de Charles Perrault, Michel Rodrigue a eu la bonne idée de faire illustrer son joli texte par son ami René Hausman, dont le trait virtuose convient parfaitement à cet univers légendaire et merveilleux?
Il faut dire que les deux complices se connaissent depuis pas mal de temps : le dessinateur de « Saki » et de « Laïyna » ayant illuminé, par exemple, les trois très beaux albums pour enfants (mais aussi pour les plus grands) de la série « La Grande tambouille » (des fées, des sorcières et des lutins), aux éditions Au bord des continents entre 2003 et 2005, que lui a concocté le scénariste (plus connu comme dessinateur de « Cubitus » ou de « Clifton »).
Cette sensible histoire d’un jeune prince dont le visage, tout en conservant son corps d’humain, prend les traits des animaux dont il croise le regard, nous gratifie d’images spectaculaires : en effet, le scénario naturaliste et historique permet à René Hausman de donner le meilleur de lui-même, que ce soit dans les scènes à l’intérieur du palais où le prince a été enfermé par le roi et la reine effrayés par ce phénomène ou dans les décors naturels ; et particulièrement dans la forêt de ce lointain et imaginaire royaume médiéval, peuplé d’elfes et de gnomes, où notre malheureux héros à la tête de chat se réfugie…
Certes, rien de révolutionnaire dans ce somptueux livre publié dans l’écrin de la collection « Signé » du Lombard, mais un fort plaisant récit accumulant les métaphores, qui se révèle somme toute assez original car très symbolique, et qui bénéficie d’envolées graphiques époustouflantes !
Gilles Ratier
? Le Chat qui courait sur les toits ? par René Hausmann et Michel Rodrigue
Éditions Le Lombard (14,50 Euros)
Merci pour cet article, les bandes dessinées de chat me manquait. Un grand merci en particulier pour l’auteur de cet ouvrage.