On vous a déjà dit tout le bien que l’on pensait de la saga ébouriffante, délirante et jubilatoire « The Kong Crew » d’Éric Hérenguel… (1) Or, voilà que les éditions Caurette sortent une très belle intégrale de luxe de la trilogie (224 pages, dans sa version originale en noir et blanc grisé et en français) : une incroyable épopée hommage aux comics, aux pulps et aux vieux films fantastiques des fifties ! Ceci alors que le tome 3, cartonné et en couleurs, vient aussi à peine de paraître chez Ankama… La totale en noir et blanc ou les trois volumes en couleurs, vous avez donc le choix ! L’essentiel étant de ne pas passer à côté de ces aventures follement drôles, débridées et imaginatives, sous couvert de fable épique et écologique !
Lire la suite...« Au nom du fils » T1 par C. Belin et S. Perrotin
Un groupe de touristes est sur le point de visiter Ciudad Perdida, une de ces récompenses archéologiques colombiennes qui s’obtient après plusieurs jours de marche et de jungle au c?ur d’une région réputée dangereuse?
On pouvait lire, il y a peu, sur le site Voyage Forum » Il y a deux types de dangers en Colombie : la criminalité classique, et la violence politique (guérilla, paras et armée). Le problème c’est que les parcs colombiens, apparemment absolument magnifiques et idéaux pour tous types de treks, sont aussi des régions infestées de guérilla ou de paras. Le parc de la Ciudad Perdida est réputé pour être une zone aux mains des paras, aujourd’hui plus sûre qu’il y a quelques années et même quelques mois ». « L’armée colombienne, dixit Wikipedia à propos de Ciudad Perdida, patrouille activement la zone qui est à présent considérée comme sûre pour les visiteurs et où il n’y a pas eu d’autres enlèvements », pas d’autre depuis le groupe kidnappé en 2003. Le récit se passe précisément cette année-là puisqu’on y signale l’investiture de Lula et Etienne s’y fait bel et bien kidnappé ! Mais les FARC nient l’opération !
Alors son père, ouvrier sur des chantiers navals, veut comprendre et comme il ne comprend pas, veut agir ! Il prend l’avion (c’est la première fois) et refait sur ses traces le périple du fiston ! Le père n’est toutefois ni un routard, ni un polyglotte, autant dire que l’épreuve est à la hauteur de sa naïveté, risquée ! Dès Bogota, dès le taxi, dès l’hôtel, dès les premières rencontres, il découvre qu’on ne s’improvise pas redresseur de torts et vengeur au visage démasqué !
Le dessin sans fioritures ne ternit pas cette odyssée familiale d’un père sur les traces de son fils, ce qui change finalement des parcours inverses. A suivre, en tout cas, dans le second tome.
Entre tueurs à gages, parrains de la drogue, gamins désœuvrés et forces rebelles, la Colombie détient, indiscutablement, un substrat narratif convaincant pour les scénaristes comme dans le tout récent » Narcos. 1, Coke and roll » (cf. notice L@BD) signé Herzet / Liotti / Orville. Le thème des enfances malmenées, on le trouve au cœur de » Gemelos » (cf. notice L@BD) de Galandon et Benevento; dans » Bitume. 1, Le sauveur de la Linea » (cf. notice L@BD) de Vandam et Constant ou dans la série » Cuervos » de Marazano et Durand.
On peut en rire, aussi, en lisant » Ingrid de la jungle » où Scotto, Stoffel et Di Martino brossent d’Ingrid Bétancourt, l’ex-otage des FARC, un portrait au vitriol. Elle s’y révèle dotée de tous les défauts du monde, mais c’est pas parce qu’on se moque que tout est faux !
Enfin, on peut également prendre un peu de distance avec ces réalités en écoutant l’extraordinaire chanteuse colombienne… Non, pas Shakira, mais Toto la Monposina !
Bons voyages !
Didier QUELLA-GUYOT (L@BD et blog)
» Au nom du fils » T1 par Clément Belin et Serge Perrotin
Éditions Futuropolis (15 €)