Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
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Comme notre rubrique du jeudi (depuis l’arrivée de Catherine Gentile en tant que nouvelle collaboratrice préposée à la bande dessinée jeunesse) semble déterminée à s’adresser, de plus en plus, aux enfants, voici l’occasion de vous signaler un adorable conte de fées : aussi captivant que décalé, les adultes prendront, quant à eux, également beaucoup de plaisir à le lire !
Le troisième épisode de cette fantaisie Disneyenne qui carbure aux acides vient de paraître ; et il termine, sur les chapeaux de roue, la quête des origines de ce petit garçon qui ressemble à un dragon : le côté gentillet de l’histoire étant rapidement brouillé par un scénario explosif, colérique et spontané.
Jean-Louis Fonteneau est un scénariste qui a l’habitude de s’adresser à un public enfantin puisqu’il a régulièrement travaillé avec les publications des éditions Bayard Presse (comme Astrapi ou Okapi), notamment sur la série « L’Inspecteur Bayard » dessinée par Olivier Schwartz, depuis 1989. Grâce à son savoir-faire évident, il développe un univers sympathique et légèrement fantastique, où foisonnent clins d’œil à la littérature populaire et personnages loufoques : telle cette chanteuse de music-hall repérée par un impresario ou ce menaçant dragon en exil qui rôde dans les couloirs du théâtre de Flamkirschenstadt, charmante bourgade ressemblant bougrement à celles de l’Alsace d’autrefois.
Rien d’étonnant à cela puisque le dessinateur Étienne Jung (qui signe J.Étienne) est d’origine alsacienne ! Il amplifie d’ailleurs cette ambiance traditionnelle avec son remarquable trait « cartonnesque » faussement parodique ; un dessin lui-même mis en exergue par de superbes couleurs, chaudes et douces, obtenues grâce aux merveilles de la technique moderne (avec photoshop), du moins pour ce troisième tome !
Même si les trois années de travail nécessaires à l’élaboration de ce triptyque a souvent été semé d’embûches sur le plan éditorial, le résultat est là : d’amusants personnages très bien campés, un rendu graphique beaucoup moins innocent que ce que l’on pourrait croire, une narration particulièrement fluide et un petit côté décalé qui devrait ne pas déplaire aux lecteurs plus âgés ! Nul doute que les auteurs ne s’arrêteront pas en si bon chemin et que leur prochaine œuvre fera, à son tour, parler d’elle ; espérons simplement qu’elle rencontrera encore plus de succès que celui d’estime obtenu par « Brüssli » !
Gilles RATIER
« Brüssli » T3 (« Le Bien-aimé ») par J.Étienne et Jean-Louis Fonteneau
Éditions Humanoïdes associés (12,90 €)