Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
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Le souci avec les enfants, c’est que ce sont des enfants ! Ils sont naturellement tentés par les bêtises de toutes sortes, et plus ils ont de l’imagination, plus ils font de bêtises… Anatole Latuile a vraiment beaucoup d’imagination…
Élève en primaire, Anatole a une vie mouvementée, mais bien réglée, entre le pavillon familial où il réside avec ses parents et sa petite sœur, la classe de madame Goulominoff et les jeux avec les copains. En langage de pédopsychiatre contemporain, Anatole est un élève hyperactif. Concrètement, cela veut dire que ce gamin déluré fait beaucoup de bêtises, notamment à l’école.
C’est pour cela que la maîtresse redouble de vigilance pour éviter les catastrophes, mais dans la rue, chez lui ou chez un ami, dans un parc ou dans le jardin de la voisine, entouré de ses amis Jason, Olympe, Achille et Ulysse et de sa chienne Princesse, Anatole Latuile porte son nom comme un étendard.
Dans cet album composé de onze courts récits, Anatole est au sommet de sa forme. Il essaie par exemple d’éviter, très maladroitement, que son bulletin n’arrive dans les mains de ses parents, avant d’imaginer, au moyen d’un cabas bricolé, pouvoir introduire son chien dans une salle de cinéma.
Ce cancre perpétuellement ébouriffé met toute son intelligence et son immense énergie à inventer des stratagèmes qui se retournent presque inévitablement contre lui, du faux sang pour aller à l’infirmerie au passage d’une poupée au micro-onde ou d’un goûter hanté pour effrayer sa cadette à une planque dans une poubelle pour piéger sa voisine pour une vidéo gag !
Ce Gaston Lagaffe en culotte courte est le digne cousin d’autres élèves incompris par les adultes dans des bandes dessinées d’humour, comme Ducobu ou Toto et ses célèbres blagues. La fratrie Anne Didier et Olivier Muller est à la source de l’imagination d’Anatole. Elle scénarise des récits courts, vivants et drôles, gentiment potaches comme des jeux de cour de récréation.
Anatole est dessiné d’un trait vif, expressif et coloré, par Clément Devaux. Les histoires de cet élève, très populaire auprès des lecteurs du primaire, sont prépubliées dans le magazine J’aime lire, avant d’être réunies en album dans la collection BD kids.
Ce huitième volume consacre Anatole Latuile comme le véritable roi du chahut ! Qui peut, raisonnablement le contester ?
À noter quelques autres parutions récentes de grande qualité proposées dans ce label BD kids, comme le quatrièmevolume d’« Espions de famille », série déjà chroniquée sur notre site, ou le dixième d’« Ariol », la série vedette d’Emmanuel Guibert et Marc Boutavant que nous suivons aussi attentivement.
Laurent LESSOUS (l@bd)
« Anatole Latuile T8 : Le Roi du chahut » par Clément Devaux, Anne Didier et Olivier Muller
Éditions Bayard/BD kids (9,95 €) – ISBN : 978-2-7470-5554-3