Après deux diptyques d’une série sans personnages récurrents particulièrement réussis (1), le scénariste Zidrou et le dessinateur Arno Monin continuent de mettre en cases le thème de l’adoption en publiant — toujours sous forme d’une comédie mélancolique pour le grand public — un cinquième tome qui peut se lire sans qu’on ait eu connaissance des précédents : un one shot qui privilégie l’émotion, la douceur et la délicatesse (tant dans l’idée et la narration que dans le graphisme), en scénographiant trois jeunes filles qui sont devenues sœurs…, puis orphelines de leur papa adoptif. Une belle histoire familiale écrite avec optimisme, pour nous aider à surmonter, plus facilement, les épreuves que la vie nous fait régulièrement subir…
Lire la suite...« Les Psy T21 : Je me sens mieux ! » par Bédu et Raoul Cauvin
Humour et névroses… Antoine Médard, sympathique psy, droit dans ses bottes, ouvre son cabinet pour une quinzaine de nouvelles consultations à une cohorte de patients souffrant de divers troubles. Troubles qui, sous la plume impertinente de Raoul Cauvin, deviennent autant de tranches d’humour. Entre le malheureux souffrant de takatathylaminorie (hé oui, ça existe !), celui présentant le syndrome de Stendhal, la brave femme développant la coïmétrophobie, l’homme dont les deux mains ne s’entendent pas ou encore le gardien de prison ne supportant plus les insultes de ses prisonniers, notre psy n’est jamais à court d’imagination pour solutionner leurs problèmes.
Ces cas désespérés — sévèrement allumés et souvent bons pour l’asile — défilent dans son cabinet cossu pour notre plus grand bonheur. Lorsque notre malheureux psy s’est arraché les derniers cheveux en bataille sur sa tête au front dégarni, il n’a plus qu’à consulter sa femme, voir sa pétulante femme de ménage… à moins que ses « chers confrères », souvent tout aussi déboussolés que lui, ne viennent à son secours.
Ce déballage hilarant de nos névroses les plus inquiétantes a commencé en 1992 dans les pages l’hebdomadaire Spirou.
Raoul Cauvin, maître en gags percutants, imagine ce personnage à l’éternel pull-over à col roulé, pour le dessinateur Bernard Dumont, alias Bédu.
Né en 1948 dans la région de Namur, il apprend le métier auprès de Berck dont il sera l’assistant. Sa première série personnelle, « Beany le raton », est publiée en 1975 par l’hebdomadaire Tintin. Toujours pour le journal des éditions du Lombard, il crée « Ali Béber », « Le P’tit Prof » et enfin « Hugo » (dont une belle intégrale vient de paraître aux éditions du Lombard).
Après avoir repris les enquêtes de Clifton, il quitte Tintin pour Spirou où il dessine « Les Psy ».
De son trait soigné et précis, il campe une somptueuse galerie de personnages aux trognes irrésistibles, évoluant dans des décors d’une grande sobriété. Ceux qui apprécient l’humour de Raoul Cauvin seront au rendez-vous de ce vingt et unième album qui, après plus de 350 histoires, témoigne avec éclat que le scénariste, bientôt octogénaire, est encore loin d’être à court d’imagination.
Henri FILIPPINI
« Les Psy T21 : Je me sens mieux ! » par Bédu et Raoul Cauvin