Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
Lire la suite...La belle rentrée de Florence Cestac

Cette rentrée 2016 est à marquer d’une pierre blanche pour Florence Cestac : en effet, cette grande dame de la BD est, à trois reprises, à la Une d’une riche actualité.
C’est d’abord la publication du premier volet de « Filles des oiseaux », un diptyque qui s’annonce savoureux. Le lecteur est invité à effectuer sa rentrée scolaire au très catholique pensionnat des Oiseaux, en compagnie de Marie-Colombe, rejeton d’une famille de la haute bourgeoisie parisienne qui habite Neuilly et de Thérèse, fille d’un simple éleveur de cochons de Beuzeville qui picole sec. Au cœur de cet univers sévère où règnent les bonnes sœurs, les deux adolescentes deviennent inséparables et rendent la vie difficile à leurs geôlières. Choc social et culturel garanti lorsque la jeune campagnarde est invitée au sein de la famille de sa riche camarade. Une image à la fois caustique et rafraîchissante de deux mondes que tout opposait dans la France post 1968. Image d’autant plus crédible que Florence Cestac a séjourné, à sa demande, plusieurs années dans une pension catholique. Un récit à peine exagéré qui sent le vécu, aux images teintées d’une unique couleur sanguine comme au temps des illustrés. Un must.
Second album encore plus truculent, la réédition de l’intégralité des pages consacrées à « Harry Mickson & Co ».
Au début des années 1970, alors qu’elle codirige, avec Étienne Robial, la librairie et les éditions Futuropolis, Florence crée un personnage étrange : mi-animal, mi-humain, il devient rapidement l’emblème de l’entreprise.
Ce curieux mélange de Mickey Mouse et d’Harry Dickson effectue des débuts timides avant d’obtenir son premier album, en 1980 : aux éditions Futuropolis, bien entendu. Cinq autres volumes, eux aussi publiés sous le label Futuropolis, suivront.
Ce très bel ouvrage reprend l’ensemble des planches de la première création de Florence Cestac qui, depuis, a fait un sacré bout de chemin.
Enfin, la (17, rue Martel, 75010 Paris, www.galeriemartel.com) expose une belle sélection de planches originales de Florence Cestac. Elle y dédicacera ses deux nouveaux albums le samedi 17 septembre prochain de 15 h à 18 h. Peut-être l’occasion de s’offrir un original de cette auteure aussi sympathique que talentueuse.
Henri FILIPPINI
« Filles des oiseaux T1 : N’oubliez jamais que le seigneur vous regarde ! »
Éditions Dargaud (13,99 €), parution le 9 septembre.
« Harry Mickson & Co : intégrale »
Éditions Dargaud (24,95 €), parution le 7 octobre.