En ce printemps 2025, la fameuse collection Aire libre lancée par Philippe Vandooren, voici 40 ans, se dédouble avec la création d’Aire noire. Dédiée à la fiction policière, Aire noire proposera les adaptations de classiques du polar, mais aussi des créations inédites. Dirigée par Olivier Jalabert et Doug Headline, spécialistes du genre, cette collection offre au roman de genre un nouvel écrin dont la publication annuelle sera limitée à un nombre restreint d’ouvrages. C’est à Parker, le célèbre mauvais garçon (qui possède son propre code d’honneur) imaginé par Donald E. Westlake, que revient la responsabilité d’inaugurer Aire noire. Et c’est un excellent choix !
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Après Le Monde, L’Express, Lire, Le Point, Le Figaro…, Marianne est à son tour tenté par la bande dessinée et livre un premier hors-série plutôt réussi, d’autant plus qu’il n’invite pas à marcher sur les traces de héros stars ou de thèmes vendeurs, mais à découvrir le média BD dans son ensemble.
Sous la direction de Myriam Perfetti (critique BD dans cet hebdomadaire, entre autres activités), Renaud Dély (journaliste, directeur de la rédaction et scénariste de BD politique), Mathieu Quitard, Nicolas David, Guy Konopnicki, Alain Léauthier de Marianne et Stéphane Urbajtel de La Charente libre ont construits leurs articles autour du thème « La BD pour tous ! ».
À l’arrivée, la revue réussit un tour d’horizon plutôt complet sur le média, avec un historique du festival d’Angoulême, un article sur le féminisme qui fait peur (?), un entretien croisé entre Riad Sattouf et Émile Bravo, un autre (passionnant) avec Philippe Druillet, un historique trop rapide (quatre pages) sur l’histoire des illustrés, idem pour les comics et les mangas, un portrait des « casseurs de cases » (L’Association et consort), un bref entretien avec les éditeurs dits historiques (Casterman, Dargaud, Glénat, Delcourt), une évocation du monde des collectionneurs, et autres articles sur le dessin politique, la BD jeunesse…
On ne peut évidemment pas tout traiter en une centaine de pages (dont une vingtaine d’extraits) et il ressort, après lecture, l’impression que, pour les auteurs des articles, le roman graphique est le moteur de la BD, le must, l’avenir. Les portraits (Mazan, Laureline Mattiussi, Nicolas Moog, Lisa Lugrin, Derf Backderf, Merwan, Philippe Squarzoni…) ou le choix des extraits (« Corps sonores » de Julie Maroh, « Homicide » de Philippe Squarzoni… et seulement « Duke » de Hermann) témoignent du parti pris des rédacteurs envers ce créneau plus « journalistique ». La couverture de Riad Sattouf est plus éclectique, puisque les personnages de Tintin (et Milou), Lucky Luke, Mortimer et Astérix y figurent.
Pour résumer, cette première incursion de Marianne dans la bande dessinée ne manque pas de points positifs et son achat est indispensable pour ceux qui s’intéressent à la bande dessinée.
Notons aussi les deux excellents hors-série Polar 2015 et 2016 (beaucoup plus nostalgiques) réunis en un pack, au prix de 10 € (www.marianne.net).
Henri FILIPPINI
Marianne hors-série : « La BD pour tous ! » (7,50 €), vente en kiosques.