Un premier voyage dans les Terres australes et antarctiques françaises — retranscrit dans le très bel ouvrage « Voyages aux îles de la Désolation » — n’a pas rassasié le dessinateur Emmanuel Lepage (1) : 12 ans après, en 2022, il embarque à nouveau pour les îles Kerguelen. N’ayant pas pu, lors de sa première excursion, vivre au plus près le quotidien de tous ceux qui travaillent sur cet archipel au relief montagneux d’origine volcanique, situé au sud de l’océan Indien, il y reste cette fois-ci deux mois et demi : s’attachant donc plus aux personnes qui partent avec lui, tout en montrant les changements déjà à l’œuvre sur la nature, en raison du réchauffement climatique. Du beau, écologique et humaniste, voire quasiment poétique, récit de voyage en BD !
Lire la suite...L’underground US pleure Jay Lynch…
Né le 7 janvier 1945 à Orange, dans le New Jersey, l’auteur de « Nard n’Pat », Jay Lynch (qui signait parfois Jayzey Lynch), est mort le 5 mars dernier à 72 ans.
Il a participé activement au mouvement underground qui s’est emparé de la bande dessinée américaine au cours des années 1960.
Ses premiers dessins sont publiés dans les fanzines Wild et Jack High, alors qu’il étudie à l’Art Institute de Chicago.
En 1963, il collabore à Cracked, magazine inspiré par Mad, et apparaît en 1964 et 1965 dans Help ! auprès d’Harvey Kurtzman.
En 1967, il crée la série « Nard n’Pat » dans Chicago Seed : série qu’il poursuit dans son propre journal, Bijou Funnies lancé en 1968, et qui achèvera sa parution en 1973. Long nez, petite moustache, Nard achète le chat Pat sur les conseils de son psy, après le départ de sa femme. Plus intelligent que son maître, le chat, un tantinet gauchiste, lui fait endurer les pires tourments. Le succès est tel que le comix « Nard n’Pat » est publié en 1974 par Bijou Publishing Empire.
Ce n’est pas le cas en France où seules quelques pages sont proposées dans l’hebdomadaire BD des éditions du Square : voir B.D. : 59 semaines de bonheur… (première partie) et B.D. : 59 semaines de bonheur… (deuxième partie).
Ses planches et celles de Art Spiegelman, Skip Williamson, Justin Green… publiées dans Bijou sont réunies, en 1975, dans l’anthologie américaine « The Best of Bijou Funnies ». Aux grandes heures de l’underground, Jay Lynch a également collaboré à Yellow Dog, Pro Junior, Young Lust, Dope Comix, Mad, Arcade…
Outre le fait qu’il soit aussi l’auteur des textes de la série « Phoebe & the Pigeon People » chez Kitchen Sink (1979-1981) ou des petites bandes dessinées « Bazooka Joe » inclues dans des bubble gum (entre 1967 et 1990),
il se spécialise ensuite dans la publication de Trading Card, comme « Wacky Packages » et « Garbage Pails », publiés avec un certain succès en France sous le titre des « Crados ». Ses travaux seront réédités aux États-Unis par Dark Horse.
Son trait inspiré par les dessinateurs américains des années d’avant-guerre, comme Bud Fischer et George Herriman, dissimule des histoires politiquement incorrectes.
Jay Lynch enseignait au Chicago Art Institute et illustrait des ouvrages pour la jeunesse.















