Pour la première fois, la célèbre saga historique de Ken Follett aux millions de lecteurs est adaptée en bande dessinée. Adaptation rigoureuse de l’œuvre par Didier Alcante, d’après la traduction effectuée par Jean Rosenthal en 1990. Cette épopée médiévale est réalisée avec le concours de Steven Dupré : un talentueux dessinateur dont la carrière éclectique trouve ici son point d’orgue. Un voyage initiatique au temps des bâtisseurs de cathédrales, dont ce second opus confirme les promesses du premier (1). Une série annoncée en six albums, incontournables pour les amateurs de bandes dessinées historiques.
Lire la suite...« Lacrima Christi T3 : Le Sceau de vérité » par Denis Falque et Didier Convard
Sous le nom poétique des « Larmes du Christ » se cache une arme bactériologique capable de décimer toute l’humanité. En Corée du Nord, le Rectificateur Jean Nomane tente d’empêcher sa livraison auprès d’un dictateur fou. En Europe, Nomane et son équipe essayent également de décrypter un parchemin codé, susceptible de révéler l’antidote à ce terrible fléau. Installé dans une course contre la montre haletante, le thriller ésotérique de Convard et Falque illustre de manière angoissante les dérives morales et financières du monde scientifique contemporain.
Débutée en octobre 2015, la série « Lacrima Christi » est la quatrième à être dérivée de la saga culte « Le Triangle Secret », lancée par Didier Convard en avril 2000. Après « I.N.R.I. » (4 tomes et 1 hors-série entre 2004 et 2007), « Hertz » (5 tomes de 2006 à 2015) et « Les Gardiens du sang » (5 tomes de 2009 à 2013), les lecteurs retrouvent dans « Lacrima Christi » (aventure prévue en sept volumes) le rôle déterminant joué par les mystérieux Gardiens du Sang, une organisation secrète initialement créée par l’Église catholique romaine afin de préserver ses intérêts. Alors que dans les séries précédentes, les Gardiens cherchaient à détruire toutes les sources contredisant la version officielle des Évangiles ou à découvrir le secret de la jeunesse éternelle, leur mission devient plus ouvertement positive dans « Lacrima Christi » : en voulant détruire une arme biologique, souche extrêmement virulente de la peste pneumonique contre laquelle il n’existe aucun remède, les Gardiens prennent conscience d’entamer une lutte contre les puissances du mal et le Diable lui-même !
Comme souvent avec Convard, les trames historiques, scientifiques, religieuses, ésotériques et fantastiques se croisent dans un canevas complexe et rigoureux mêlant les protagonistes et les époques en de savants échos. Il en ira ainsi de ce diabolique poison, créé jadis de toute pièce à la demande du pape Clément III afin de permettre aux Croisés de prendre Saint-Jean-d’Acre. Las, bien que chargés d’inventer une chimère effroyable, l’alchimiste Biancofuori et son assistant Biondi prennent conscience de signer un pacte avec la mort… Voire pire encore ! Embarqués à bord du Spada Di Dio, ils sont rattrapés par le démon : illustrée en couverture de l’actuel tome 3 par André Juillard, la scène du naufrage montre l’échappée in extremis du jeune assistant, l’épouvantable poison étant sensé avoir été englouti à une profondeur suffisante. Comme l’on s’en doute (voir le tome 1), un traître a trompé ses commanditaires en repêchant de nos jours au large d’Haïfa les « Larmes du Christ » pour aller les revendre au plus offrant, en l’occurrence le Coréen Cho Ihn Kyang. Redoutant toutefois les sombres manœuvres de « l’obscur voyageur », l’alchimiste Biancofuori (également retrouvé au fond de l’océan dans un étonnant état de conservation) a toutefois rusé et dissimuler bien des secrets permettant de garder espoir…
Très présentes sur les visuels de couvertures des trois tomes parus, les idées de mort, d’apocalypse, de religiosité, d’humanité opposée aux forces démoniaques entérinent les codes propres au thriller ésotérique (on renverra aux romans de Dan Brown ou à ceux de Giacometti et Ravenne), endigués des valeurs franc-maçonnes de Convard. Précisons enfin que ce scénario planifié sur différentes époques permet à Denis Falque de présenter ses planches sous deux angles complémentaires : de manière traditionnelle (encrage et couleurs numériques) pour les séquences contemporaines, et avec un rendu plus patiné effectué en couleurs directes pour la période médiévale. Un suspense sans faille et de haute volée, à suivre comme il se doit dans l’épisode 4 annoncé pour 2018 : « Le Signe ».
Philippe TOMBLAINE
« Lacrima Christi T3 : Le Sceau de vérité » par Denis Falque et Didier Convard
Éditions Glénat (14,50 €) – ISBN : 978-2-344-02023-4