« Les Aventures de Gérard Crétin » est une bande dessinée en une page proposée dans le mensuel Mikado des éditions jeunesse Milan, entre 1989 et 1994, et c’est la première série de gags que l’immense Florence Cestac (1) a créée spécifiquement pour la presse ! Son antihéros a tendance à être vantard et gaffeur : il croit souvent savoir tout faire mieux que les autres et être le meilleur en tout… Mais il est quand même attachant, car terriblement naïf ! Ainsi, il enchaîne les situations hilarantes et embarrassantes, incarnant, avec une tendre absurdité, certains travers humains. Le trait de la reine du gros nez en BD y est déjà unique, même si elle juge avoir fait quelques progrès depuis. Mais comme le dit elle-même : « un petit coup de nostalgie, ça ne peut pas faire de mal ! »
Lire la suite...Aire libre : trente ans de bonheur…

Il y a trente ans, Jean Van Hamme, éphémère directeur général des éditions Dupuis, créait la collection Aire libre qui, aujourd’hui, flirte avec les deux cents albums. L’éditeur belge salue l’événement avec la publication d’un luxueux catalogue tout aussi utile qu’émouvant.
1988. L’hebdomadaire Spirou publie « S.O.S. bonheur » depuis 1984 : série de courts récits de politique fiction écrits par Jean Van Hamme et illustrés par Griffo, pas vraiment destinés aux classiques albums pour la jeunesse dans le format 48 pages en couleurs, spécialité des éditions Dupuis. Jean Van Hamme décide de réunir ces histoires au ton plus adulte dans des ouvrages à la pagination plus importante et à la présentation plus soignée : la collection Aire libre était née ! Au cours de l’année 1988, « Layna » de Pierre Dubois et René Hausman, « Voyage en Italie » de Cosey et « Guerre éternelle » de Marvano rejoignent « S.O.S. bonheur », premières pierres d’un édifice aujourd’hui solide et incontournable pour le lecteur de bande dessinée.
Réalisés hors des pages de Spirou, ces récits peuvent aborder des thématiques plus adultes et s’ouvrir à des auteurs que les éditions Dupuis n’auraient jamais eu la possibilité de publier dans les pages de Spirou. One shot, diptyques ou triptyques sont proposés, réunissant les plus grandes signatures de la bande dessinée : Hermann, Cosey, Gillon, Gibrat, Will, Denis, Berthet, Giroud, Lax, Dufaux, Grenson, Guibert, Frank, Stassen, Yann, Lepage, De Crécy, Fournier, Conrad, Cabanes, Makyo, Dethorey, Tronchet, Guibert, David B., Servais, Loustal, Pedrosa, Kérascoët et bien d’autres.
Philippe Vandooren prend rapidement le relais, à la tête de la collection, jusqu’en 1999. Il est remplacé par son adjoint Claude Gendrot, puis par José-Louis Bocquet. Espace de liberté, tentation forte pour accueillir de nouveaux auteurs, Aire libre a ouvert la route à un nouveau genre de bandes dessinées et au roman graphique. L’année 2018 commence bien avec la parution d’albums incontournables : « Cinq branches de coton noir » de Sente et Cuzor, « Est-Ouest » de Zidrou et « La Louve » de Balthazar.
À l’occasion de cet anniversaire, les éditions Dupuis proposent un luxueux catalogue de 192 pages en couleurs de format 190 x 147 cm (ISBN 9791034730292), présentant l’ensemble de la collection dans l’ordre alphabétique des ouvrages, depuis « Abymes » de Mangin et Griffo/Malnati/Bajram à « Zoo » de Bonifay et Frank : soit quelques 200 ouvrages auxquels une centaine d’auteurs ont collaborés. La totalité des couvertures, dans leurs nouvelles maquettes, est présentée, ainsi que les divers frontispices réalisés par les dessinateurs pour les éditions de luxe. Un bel objet hélas réservé aux journalistes et aux libraires, future pièce de collection.
Lecteurs, consolez-vous, les éditions Dupuis vous en ont concocté une excellente reprise sur Internet : www.dupuis.com/catalogue/FR/c/vc/1/aire-libre.html. J’invite ceux qui souhaitent en savoir plus sur la collection Aire libre à se procurer « Le Roman d’Aire libre » ouvrage de Thierry Bellefroid, publié par Dupuis en 2008, à l’occasion des 20 ans de la collection.
Henri FILIPPINI
Je ne savais pas que Van Hamme était derrière Aire libre, il en aura fait ce bonhomme là, et non des moindres! Merci à lui!
SOS Bonheur n’avait pas sa place dans un bête album Dupuis mais paraissait pourtant dans Spirou, c’est rigolo.