Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
Lire la suite...Fordis publie « Rio » : bravo !

Les éditions Fordis, qui se sont fait un nom dans le paysage de la BD francophone en rééditant les œuvres les moins célèbres du scénariste Jean-Michel Charlier (1), développent, parallèlement, un catalogue de séries western : un genre toujours très en vogue aujourd’hui (2). Après la suite du fumetti « Esprit du vent » (3), elles vont proposer, dès le 20 février, un petit joyau datant de plus de 30 ans et venu tout droit des States, mais que peu de spécialistes connaissent : « Rio » de Doug Wildey !
Le dessinateur américain Douglas S. Wildey (2 mai 1922-5 octobre 1994) est certainement plus connu pour son travail sur la série animée « Jonny Quest », chez HannaBarbera Productions, à partir de 1964, que pour ses bandes dessinées.
Pourtant, même s’il a été peu (et souvent mal) traduit dans nos contrées, son apport au 9e art est loin d’être négligeable.
Après s’être rôdé chez Atlas (maison d’édition de Stan Lee et Martin Goodman qui allait devenir Marvel Comics) avec de nombreux récits de western, dont la série « Outlaw Kid », dessinée entre 1954 et 1957, puis chez d’autres éditeurs d’histoires de science-fiction ou de fantasy comme Harvey Comics ou DC Comics, il collabore à quelques strips d’aventures, à l’instar de « The Saint » ou « Stretch Bannon » au début des années soixante, assistant même Milton Caniff sur « Steve Canyon », pendant quelques mois.
Il jongle ensuite entre l’animation, le dessin de presse et la bande dessinée, et réussit à placer son propre strip (« Ambler »), en 1972, à l’agence Chicago Tribune-New York News Syndicate.
« Rio », publié notamment dans Eclipse Monthly, est son ultime création (en 1983) et témoigne, une nouvelle fois, de sa passion pour le western.
Le héros, ancien escroc devenu agent spécial du président des États-Unis, cherche à se racheter et se retrouve mêlé à une étrange chasse aux bisons qui risque d’entraîner une nouvelle guerre avec les Indiens.
À noter que la version présentée ici est la traduction de l’édition intégrale (restaurée à partir des planches originales) due à la société américaine IDW, Fordis ayant, de son côté, nettoyé certaines pages et ajouté une légère couleur de fond pour donner à l’ensemble une unité graphique : les planches en noir et blanc hachurées alternant agréablement avec celles en couleurs tramées ou traitées à la peinture. Un travail soigné qui respecte le travail de l’auteur et permet d’apprécier, à sa juste valeur, la beauté de son formidable trait qui se révèle être proche d’un Alex Toth, par exemple.
Gilles RATIER
(1) Voir : Guy Lebleu : journaliste à Radio Luxembourg….
(2) Voir : Western : tir groupé en janvier !.
(3) Voir : Tillieux, Goscinny et Charlier en majesté….
« Rio T1 : Les Bouchers » par Doug Wildey
Hum hum… pas inintéressant effectivement. Moi qui aime le western, et qui ne connais pas bien l’auteur, je crois que l’occasion va être bonne. L’édition à l’air d’être en plus soignée. Merci pour le tuyau Gilles.