Ansor. Hendrikus Ansor, commissaire de son état. Imaginé par le dessinateur Olivier Wozniak et le scénariste Patrick Weber, le fin limier ostendais revient dans une deuxième enquête qui prend corps dans la prestigieuse station thermale de Spa, en Belgique wallonne. Le lieu, le genre, le style, tout concourt à faire des enquêtes d’Ansor un futur classique.
Lire la suite...Jacques Stoquart : disparition d’un scénariste attachant…
Avec Yves Duval, Jacques Acar, Vicq et quelques autres, Jacques Stoquart fait partie de ces scénaristes belges restés dans l’ombre des grands (il ne possède pas d’entrée dans la dernière version du « Dictionnaire mondial de la BD » par Patrick Gaumer, chez Larousse, par exemple) qui ont pourtant largement contribué à l’histoire de l’âge d’or des hebdomadaires belges Spirou et Tintin. C’est toujours sur la pointe des pieds qu’il nous a quittés, dans la nuit du 1er et 2 mai.
Né à Framéries dans le Hainaut belge, le 21 avril 1931, le jeune Jacques Stoquart rêve de devenir dessinateur de bandes dessinées. Il s’inscrit au cours de l’école Saint-Luc de Mons, qu’il doit quitter après le décès de son père cordonnier. Afin de subvenir aux besoins de sa famille, il devient vendeur chez Ronéo, puis obtient le poste de chef de la publicité de cette firme pendant quatre ans. Directeur du magazine scout belge Plein Feu, il est aussi éducateur scout, poste qui lui permet de croiser la route de MiTacq, le dessinateur de « La Patrouille des Castors ».
Il travaille aussi comme rédacteur publicitaire à mi-temps pour l’agence World’s Press de Georges Troisfontaines qui, par ailleurs, alimente les pages de Spirou en BD. Activité qu’il abandonne pour créer sa propre agence indépendante de publicité. Faute d’obtenir des scénarios réguliers de la part de Jean-Michel Charlier, MiTacq crée le personnage de Stany Derval. En 1973, le dessinateur lui fait appel pour le scénario de cette série, dès l’épisode « Les Galops d’enfer » (qu’il signe du pseudonyme Lemasque). L’année suivante, il rencontre Greg, alors rédacteur en chef de Tintin, qui lui confie plusieurs scénarios : « Ivan Zourine » pour René Follet, « Wen » et « Rorika » pour Éric, tout en travaillant aussi sur le « Ramiro » de William Vance dans Femmes d’aujourd’hui et livrant des épisodes de « Steven Severijin » (« Steve Severin ») pour Follet dans Eppo, aux Pays-Bas. Il aidera encore MiTacq sur quelques scénarios de « La Patrouille des Castors », jusqu’à l’ultime épisode demeuré inachevé (« Les Naufragés de la Marie-Jolie »).(1)
On lui doit aussi une aventure de Jean Valhardi pour René Follet (« Un garçon à abattre »), une adaptation de « L’Iliade » pour René Follet chez Glénat, un épisode de « Natacha » (« Double vol » coécrit avec Mittéï) pour Walthéry, une adaptation d’« Edmund Bell » dessinée par René Follet d’après John Flanders (Jean Ray) chez Claude Lefrancq, celle des « Poisson de Mars » d’après Asimov pour Éric Loutte (toujours chez Lefrancq). On lui doit, enfin, deux ouvrages religieux dessinés par Cécile Schmitz pour les éditions Coccinelle : « L’Homme de Molakaï » et « Nous n’irons pas à Jérusalem ».
Notons que Marie Moinard a consacré un essai passionnant à Jacques Stoquart : « Sur les pas d’un scénariste » publié en 2008 aux éditions Des ronds dans l’O. On peut y lire un long entretien avec le scénariste et savourer ses nombreuses illustrations de ses dessinateurs.
Henri FILIPPINI
(1) Pour en savoir plus sur les relations complices entre Jacques Stoquart et MiTacq, lire les quatre ou cinq derniers volumes de l’intégrale « La Patrouille des Castors » publiés chez Dupuis (dossiers de présentation dus à Gilles Ratier).
On mentionnera le décès de Jacques Stoquart dans GABRIEL 82 de Juin.
Merci en retard pour cette publication Henri Filippini.
Publication reprise en lien sur la page Facebook de Jacques Stoquart.
Notre père n’a en effet jamais cherché la notoriété à aucun moment, il a néanmoins marqué une petit partie du monde de la DB et, en tant qu’enfants ma soeur et moi, cela avait certainement contribué à notre imaginaire de gosse et plus tard, une petit fierté d’adulte.
LA BD était presque un « loisir » pour lui puisque ce n’était pas son métier, mais nous nous souvenons des voyages à l’étranger en vacances, gamins que nous étions, voyages qui lui servaient à prendre des repères, croquis, films et documentations pour certains des scénarios (L’Iliade, Ramiro entre autres).
Oui il aimait le travail bien fait autant que peut se faire et nous avons grandi avec.
Merci
Je suis à la recherche des références de la page issue de Tintin « Reward », publiée dans cet article. Je ne parviens pas à la trouver. Merci !
une piste (par déduction) n° 21 ou 26 de 1977 ?