Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...Affaire criminelle hors-norme à Barcelone !

En 1912, Barcelone est secouée par une affaire de serial-killer d’un genre très spécial : une femme bientôt surnommée « La Vampire de Barcelone ». L’album retrace ce fait divers, pas si divers que cela, et en reconstitue l’enquête dans les pas d’un juge d’instruction qui va tomber des nues…
En février 1912, Teresita Guitart, une fillette, disparait, manifestement kidnappée. On accuse les Gitans, mais le juge De Prat est très vite convaincu qu’il n’en est rien. Il n’a pas tort, d’autant que par un heureux concours de circonstance, la gamine est retrouvée saine et sauve. Fin de l’histoire ? Pas du tout, car le juge est un curieux, et la femme qui a enlevé l’enfant l’intrigue au plus haut point.
Enriqueta Marti n’est pas une femme banale. Il semblerait même que celle-ci a des protecteurs auxquels elle fournirait des enfants, mais rien de très clair ! Dès lors, le fait divers se complique, mais il faut des preuves et fort heureusement, le juge joue « au détective ». Curieusement, on le lui reproche : des membres de la haute société catalane s’agitent et tentent en effet d’étouffer l’affaire. « Mendiante le jour et aristocrate la nuit », Enriqueta Marti est incontestablement un personnage pervers et inquiétant, car les raisons pour lesquels elle tue sont absolument ahurissantes.
La préface de Clara Tahoces insiste sur l’importance de cette affaire jamais totalement élucidée et dont elle estime que cette bande dessinée, publiée en Espagne en 2017, constitue un élément à charge. Les auteurs ont en effet enquêté à leur tour et réalisé un vrai travail de journaliste. L’épilogue est particulièrement riche : outre les photos d’époque, il révèle comment l’affaire criminelle est revenue à la surface au début des années 2000, propose une planche de BD de 1912 consacrée à la meurtrière et offre un carnet graphique signé Jandro Gonzalez. Au total, 120 pages d’un ouvrage passionnant.
Puisqu’on parle des éditions du Long Bec, signalons la parution de l’étonnant « Mer d’Aral » de José Carlos Fernandes et Roberto Gomes. Ce recueil de 5 histoires contient principalement le récit développé autour de cette mer disparue et des bateaux gisant et rouillant sur ses sables. L’intrigue un brin fantastique est tout à fait troublante. Si vous aimez le poisson, c’est à lire !
Didier QUELLA-GUYOT ; http://bdzoom.com/author/DidierQG/
[L@BD-> http://9990045v.esidoc.fr/] et sur Facebook.
« La Vampire de Barcelone » par Jandro Gonzalez, Miguel-Angel Parra et Ivan Ledesma
Éditions du Long Bec (19 €) – ISBN : 978-2-3793-8018-1
Bonjour,
Si cela vous intéresse, j’ai réalisé une vidéo sur Enriqueta Marti, la Vampire de Barcelone : https://youtu.be/zAidiCTVmx4