La poétesse américaine Emily Dickinson (1830-1886) est manifestement intrigante. Elle n’a été reconnue comme écrivaine qu’après sa mort, sa sœur découvrant alors 1 775 poèmes qu’elle avait écrits. Cette femme de bonne famille, solitaire, indépendante, insoumise et passionnée par les mots l’était aussi par les plantes et le monde sensible qui l’entourait, comme le montre joliment « Le Jardin d’Emily » de Lydia Corry.
Lire la suite...Les Cahiers de la BD 8 : des images, encore des images …
Deux ans déjà après leur renaissance voulue par Vincent Bernière, Les Cahiers de la BD poursuivent leur petit bonhomme de chemin pour le plus grand bonheur d’un lectorat pointu et exigeant. Vacances obligent, cette nouvelle livraison permet aux illustrateurs de s’y tailler la part du lion.
Xavier Marabout, graphiste spécialiste du mash up permet au journal de s’offrir « Tintin » à la Une… tout simplement en le parodiant (sa spécialité sur la toile), s’inspirant des oeuvres du peintre américain Edward Hopper – ce qu’il fait avec talent tout au long d’un cahier de douze pages. François Avril, autre illustrateur au trait élégant (exposé jusqu’au 10 septembre au château Beychevelle dans le bordelais, visite@beychevelle.com) se voit lui aussi offert douze pages qui nous permettent de savourer ses multiples talents. Illustration toujours avec les carnets de voyage évoqués par Romain Brethes où se côtoient Loustal, Jano, Töpffer, Zep et même Eugène Delacroix. Lucie Servin présente un entretien avec Frederik Peeters qui réalise des illustrations au stylo bille à partir de ses propres BD… Tout cela est bien joli me direz-vous, mais la bande dessinée dans tout ça ? Rassurez-vous : quatre auteurs et pas des moindres parviennent à se glisser dans ce sommaire estival. François Schuiten et Laurent Durieux au cours d’un entretien avec Nicolas Tellop reviennent sur leur projet pharaonique autour de « Blake et Mortimer ».
Et surtout, un dossier de 32 pages est consacré aux grand dessinateur argentin Alberto Breccia : riche iconographie aux photos émouvantes, entretien inédit en France réalisé en 1992 par Volker Hamann et Roland Mietz pour le magazine allemand Reddition, article de Vincent Bernière sur les nombreuses techniques utilisées par l’artiste au cours de sa longue carrière, enfin reprise d’un épisode de la série « Département zéro ».
« Pourquoi aimez-vous voyager ? », « Qu’avez-vous retenus de vos voyages ? », « La BD peut-elle faire voyager ? », trois questions de saison posées par Sonia Déchamps à 5 auteurs, Benjamin Flao, Charles Berberian, Christian Cailleaux, Emmanuel Lepage et Jacques de Loustal. Nicolas Tellop profite de l’exposition proposée à la biennale du 9° art de Cherbourg pour revenir sur la riche carrière de Jack Kirby, le roi de la bande dessinée américaine.
Enfin, Yves Frémion s’intéresse à Christian Binet dont la carrière va du dessin d’humour populaire aux Bidochon en passant par la presse catholique. Le journaliste consacre également un article à Rose Maury, actrice pionnière du 9e art. Sans oublier les critiques, les chroniques et les bonnes feuilles de « La Dramaturgie, l’art du récit », un ouvrage de Yves Lavandier à paraître aux Impressions nouvelles.
Même si l’on peut regretter l’absence totale de la bande dessinée classique franco belge, un comble lorsque l’on sait que les CBD ont conquis leurs lecteurs en invitant ses auteurs les plus prestigieux, la revue est toujours aussi passionnante et riche. (Les Cahiers de la BD n° 8, 200 pages couleurs, 12,50 €, en kiosque, info@lescahiersdelabd.fr).
Henri FILIPPINI
Pour moi, c’est l’éclectisme qui fait l’intérêt de cette revue. Elle présente des sujets ou des auteurs vers lesquels je ne serais pas allé « naturellement », et j’ai fait quelques bonnes découvertes. On peut aussi regretter que la BD dite « classique » soit le parent pauvre..
On trouve aussi, par-ci, par-là, de petites perles : ex, p102, en gros caractères : « … je ne m’en serT jamais »… Trop forts !
Je suis en train de le lire et, outre la faute mentionnée, l’article sur Kirby (le seul que j’ai lu pour l’instant) contient un grand nombre de coquilles. Les Cahiers sont coutumiers du fait, je trouve des fautes d’accord dans chaque numéro. A croire que personne ne relit les textes.
La faute mentionnée par Pierre ne figure pas dans le corps de texte, comme toujours. C’est le maquettiste qui en est responsable. Celui-là, il faudrait lui offrir un stage de conjugaison et de grammaire.
Mais le plus grave pour moi est que l’illustration de couverture de Jimmy Olsen présentée en bas à droite de la page 175 est attribuée à Kirby et Colletta. Alors qu’elle est sans équivoque possible de Neal Adams, encré par lui-même (comme il le faisait la plupart du temps pour les couvertures) ou peut-être par son complice Dick Giordano. Le commentaire du dessin explique que Kirby déformait les anatomies sur ce dessin ! Alors qu’elles sont parfaites, Neal Adams oblige. L’auteur ose également une comparaison avec André Chéret qui tombe du coup complètement à plat.
A la demande de DC, Adams ou Curt Swan redessinaient systématiquement sur la planche les visages de Superman que Kirby n’arrivait pas à représenter correctement selon l’éditeur. Mais là, Kirby n’est pas du tout intervenu.
Trop forts !
Kirby n’a pas de chance avec les cahiers de la BD. Dans la première version éditée par Glénat, un numéro présentant un dossier sur le King avait pour couverture un Captain America de Romita!!