Les quatre de Baker Street au coeur du quartier chinois…

Ils sont quatre, trois gamins des rues confrontés aux rudes réalités du quotidien… et un chat sans qui le quatuor ne serait pas. Francs-tireurs du célèbre Sherlock Holmes, ils traquent sans relâche la pègre londonienne, n’hésitant pas à affronter les criminels les plus dangereux. Huitième enquête à haut risque au cœur du quartier chinois de l’East End de la capitale britannique.

Londres, 1895. Sherlock Holmes et le docteur Watson partis pour Paris traquer l’assassin des Boulevards, en attendant leur retour les « Quatre » sont chargés d’enquêter sur les troubles qui embrasent le quartier de Limehouse où les Mad Dogs et la pègre chinoise s’affrontent. L’affaire débute avec l’assassinat par une fléchette empoisonnée de Gurney, le chef des Mad Dog qui règnent sur les docks londoniens. Soupçonné d’en être le responsable « Oncle Wang » patron d’une fumerie d’opium et du gang des Chinois, affirme n’avoir rien à voir avec le Scorpion écarlate, mystérieux personnage qui signe le crime. Entre Miss Bradford qui succède à Gurney et Wang, une entente de circonstance est scellée. Les Quatre qui occupent le logement de Baker Street sont à la recherche d’indices, croisant la route de personnages dangereux ou inattendus comme la jolie May, jeune Chinoise adoptée par le rigide révérend Powell et dont Billy est fou amoureux…

Après avoir vécu une enfance difficile William Fletcher alias Billy est l’intellectuel du trio, il sait lire et écrire, et voue un profond respect au détective. Tommy O’Rourke dit Black Tom est agile et malin comme un singe, le plus casse-cou de la bande. Charlotte ou plutôt Charlie dont la mère est internée est une jolie gamine qui se déguise en garçon pour avoir la paix, même si elle commence à souhaiter devenir une vraie jeune fille. Enfin, Watson, est un chat adopté par Charlie, souvent indispensable pour tirer ses amis de situations désespérées. Au fil des épisodes, le lecteur apprend quelques bribes du passé pas vraiment joyeux des enfants.

Jean-Blaise Mitildjian qui signe Djian né en 1953 est compositeur de musique avant de rencontrer Régis Loisel en 1987. On lui doit les scénarios du « Maître du hasard », de « Fleurs carnivores », du « Grand mort », « Tard dans la nuit », « Silien Melville »…

Olivier Grand né en 1968, professeur de lettres, auteur de jeux de rôle, passionné par l’imaginaire et de l’œuvre de Conan Doyle, imagine « Les Quatre de Baker Street » en 2009 avec le concours de Jean-Blaise Djan qui lui enseigne les ficelles du scénario BD. On leur doit aussi « Les Derniers Argonautes » avec Nicolas Ryser au dessin.

Au scénario malin et bourré de références à l’œuvre de Conan Doyle s’ajoutent les dessins sublimes de David Étien né en 1981, digne et hélas trop rare successeur de nos meilleurs dessinateurs réalistes. Ancien élève de l’École des Gobelins il collabore à plusieurs longs métrages d’animation (« Persépolis », « Lucky Luke ») avant de publier la trilogie « Chito Grant » sa première bande dessinée chez Emmanuel Proust. C’est avec « Les Quatre de Baker Street » que ce grand amoureux de Londres se révèle comme un très grand de la BD réaliste. Fins connaisseurs, Régis Loisel et Serge Le Tendre » lui ont confié un épisode de « Avant la Quête ». On lui doit en 2019 dans la série « Une aventure de Spirou et Fantasio » l’épisode « Champignac » écrit par Beka. Un dessin explosant de vie, des images aux décors soignés, son Londres est une pure merveille, des personnages attachants, il est déjà à la tête d’une oeuvre impressionnante de maturité.

Si vous êtes des inconditionnels de la série, les éditions Vents d’Ouest vous proposent de participer au jeu de rôle, fausses pistes et mauvaises rencontres assurées, que vous pouvez télécharger gratuitement sur https://www.glenat.com/exclu/jeu-de-role-les-quatre-de-baker-street .

Henri FILIPPINI

« Les Quatre de Baker Street T8 : Les Maîtres de Limehouse » par David Etien, Jean-Blaise Djian et Olivier Legrand
Éditions Vents d’Ouest (14,50 €) – ISBN :9 782749308937 

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